Und ob wir in des Lebens Bächen - Friedrich Nietzche (1844–1900)
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Und ob wir in des Lebens Bächen - Friedrich Nietzche (1844–1900)
Und ob wir in des Lebens Bächen - Et si nous sommes dans les ruisseaux de la vie
1. Und ob wir in des Lebens Bächen stehen Und wilde Fluth um unsre Füße spielt, Ob Stürme auch um Haupt und Herzen wehen, Und flücht’ger Schnee uns rings umwühlt : Nacht Kühlung lechzt der Steele heißer Brand, Nach Wasser, wie der gelbe Wüstensand. 2. O Quellen, sagt, wo fließt ihr liebe Quellen, Wo Lebenswasser reich und reicher rauscht, Ihr lautre Spiegel lichter Wolkenwellen, An denen Lenz und Rose heimlich lauscht : Wer sich nur naht mit innigem Behagen, Dem wollet ihr von euren Wundern sagen. 3. Und schau ich in den Born, den rings die Ranken Des Epheus scheu der Sonne Gluth entziehn, Da seh ich Bilder auf und nieder schwanken, Gestalten nahen und vorüberfliehn. Und aus dem Grunde hebt sichs hoch heraus – Das ist die Heimat, ist das Vaterhaus. 4. Da drinnen – klingt est nicht wie ferne Glocken ? Und ists ein Kind, das dort im Grase singt, Das sich die zarten Blüthenflocken Um Haupt und Nacken lustig schlingt ? Die Blüthen flattern plötzlich weit im Wind – Das kind es weint, was hat das arme Kind ? 5. Der Quelle Spiegel wogt, das Bild zerrann – Die Glockentöne hallen dumpf und fern – Und wieder schaut’s mich aus der Tiefe an, Des Knaben trauervoller Augenstern. Er geht und sucht und kann es nimmer finden – Und alles schweigt und keiner will’s ihm künden. 6. Vom Himmel fliegt ein warmer Sonnenduft, Und aus den Gräbern blüht hervor die Rose, Auf Fâden fernhin durch die blaue Luft Entflieht der Wind, der liebe, lose, Und der Gedanke mächtig, raschen Fluges Ihm nach zum Aether aus der Welt des Truges. 7. April und Mai und Juni – o schon ferne ; Und Sturm und Regen. Schnee und Sonnenschein, Sie fliehn vorbei. Des Herzens ewge Sterne Schaun oft so still und ruhig mitten ein ; Und oft auch wolln sie irrend weiter eilen Zur Erde nieder in bluthrothen Zeilen. 8. O Sterne, Sterne, euren lichten Glanz, Ich sah ihn sielen in des Bornes Fluthen, Bald wie im ewig gleichen Himmelstanz, Bald düsterroth unheimlicher Gluthen. Ihr suchet, was der Knabe schon gesucht, Uns sucht noch mehr in ruheloser Flucht. | 1. Et si nous sommes dans les ruisseaux de la vie, Et qu’autour de nos pieds se jouent des flots sauvages, Si sur nos têtes et nos cœurs souffle l’orage, D’une neige rapide entourés, assaillis ; C’est la fraîcheur que le feu de notre âme espère, C’est de l’eau, tel le sable jaune du désert. 2. Ô sources, dites, où coulez-vous, sources chères Où l’eau toujours plus riche de la vie exulte, Vous, limpides miroirs des nues, ces houles claires, Qu’en secret le printemps et la rose consultent : A qui vous vient le cœur plein de tranquillité Vous contez toutes vos merveilles volontiers. 3. Et dans le fonds du puits que le lierre en lacis Soustrait craintivement au soleil enflammé, Je vois sourdre et plonger des tableaux indécis, Des formes s’approcher avant de s’abîmer. Et ce qui des tréfonds surgit pourtant, c’est elle – C’est elle, la patrie, la maison paternelle. 4. Là, dedans – est-ce une cloche que l’on entend ? Et qui chante là-bas sur l’herbe, est-ce un enfant Qui, de tendres boutons de fleurs, pour s’égayer, S’est tressé une couronne et un collier ? Les fleurs soudain au loin voltigent dans le vent – Et l’enfant, lui, larmoie, qu’a-t-il, le pauvre enfant ? 5. Le miroir de la source ondoie, l’image meurt – La cloche rend des sons plus sourds et plus lointains – Et à nouveau me regarde des profondeurs La prunelle remplie de peine du gamin. Il va et cherche sans jamais pouvoir trouver – Et tout se tait et nul ne veut lui annoncer. 6. Du ciel vole un parfum solaire chaleureux Et la rose sur les tombeaux croit et fleurit, Et sur des fils, au loin, par l’atmosphère bleue, Le zéphyr bien-aimé et alerte s’enfuit, Et la pensée d’une aile vive, avec vigueur, Gagne après lui l’éther, loin du monde trompeur. 7. Avril et mai et juin – ô loin dorénavant ; Orage et pluie, et neige et ensoleillement, S’en sont allés. Les éternels astres du cœur Ont un regard tranquille et apaisé souvent ; Mais ils veulent souvent se hâter par erreur En bas sur terre au cœur des lignes rouge-sang 8. Ô astres, astres, votre clair scintillement, Dans les ondes du puits je contemplais ses jeux, Tantôt danse du ciel, même éternellement, Tantôt d’un rouge sombre et plein d’horribles feux, Vous cherchez ce que ce gamin avait cherché, Et chercherez toujours, inlassable échappée. Traduction : Guillaume Métayer, 2019 |
Autres textes du même auteur : Die Sonne sinkt - Le soleil décline |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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