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Luz - Monica Mansour (1946-....)

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Luz - Monica Mansour (1946-....) Empty Luz - Monica Mansour (1946-....)

Message  Gil Def Ven 4 Oct 2024 - 12:24

  Luz - Monica Mansour (1946-....) 989837  Luz - Monica Mansour (1946-....) 989837  Luz - Monica Mansour (1946-....) 989837  


Luz - Monica Mansour (1946-....) Mexiqu12

Monica MANSOUR
1946-....

Luz - Monica Mansour (1946-....) 101839738



Luz - Lumière




el viernes a las siete de la noche
entra por todas las puertas
un resplandor
para celebrar la creación del mundo
cada séptimo día el mar de luz
se presta de nuevo a la tierra
para que logremos distinguir sus formas
para que les sigamos poniendo
cada día un nombre nuevo
el viernes a las siete de la noche
moriste
mirando hacia la puerta
y te inundó la luz

desde un cajón de madera
árbol hueco dormido
tu cuerpo volverá
en una sábana blanca
a la sombra fresca de la tierra

las personas deambulan
susurran, se miran
nadie sabe qué hacer con la muerte, hermana
nadie sabe qué hacer con tu muerte

bajo los cipreses en la cima del cerro
junto a las nubes y el silencio
la mirada se prolonga hacia la claridad
seis mujeres lavan tu piel
la honran por última vez
rezan por el cuerpo el alma
el agua clara que lo purifica
rasgamos los vestidos en el punto del corazón

camino lentamente tras el cajón de pino
hacia la gruta que habitarás
el rabino murmura
uno a uno echamos una palada de tierra negra
para arropar la caja desnuda
y colocar encima un guijarro
las piedras te acompañarán en el camino
mediadoras perfectas redentoras
dura valla de humedad de fuego
para que no pierdas el camino
para que no vuelvas

habría preferido atesorar la textura de la tierra
polvo del guijarro que te puse de ofrenda
pero los vivos tienen la obligación de lavar la muerte
dejarla en su lugar
cada piedra un cimiento de tu nueva casa

siete días de rezos para que el alma se despida
siete días para que se vaya en paz
siete días de pesadilla
sentados en el suelo
cerca de la tierra en que estás
los espejos están cubiertos
el alma no ve su imagen
los deudos no miran su duelo
las roscas de pan en círculos perfectos
attrapan en su centro el vacío
puero y protector
memoria

la vida se reinventará a diario
los deudos volverán al mundo
los espejos se develarán

aleha ha-shalom


Poema para Silvia, 2000






le vendredi à sept heures du soir
par toutes les portes entre
un flamboiement
pour célébrer la création du monde
chaque septième jour la mer de lumière
se prête de nouveau à la terre
pour que l’on puisse distinguer ses formes
pour que l’on continue à leur donner
chaque jour un nouveau nom
le vendredi à sept heures du soir
tu es morte
en regardant vers la porte
et la lumière t’as inondée

depuis un cercueil en bois
arbre creux endormi
ton corps retournera
dans un drap blanc
à l’ombre fraîche de la terre

les gens déambulent
chuchotent, se regardent
nul ne sait que faire de la mort, ma sœur
nul ne sait que faire de ta mort

sous les cyprès au sommet de la montagne
près des nuages et du silence
le regard se prolonge vers la clarté
six femmes lavent ta peau
elles l’honorent pour la dernière fois
elles prient pour le corps et l’âme
l’eau claire qui le purifie
nous déchirons nos robes à l’endroit du cœur

je marche lentement derrière le cercueil de pin
vers la grotte où tu habiteras
le rabbin murmure
l’un après l’autre nous jetons une pelletée de terre noire
afin de revêtir le cercueil nu
et d’y déposer un caillou
les pierres t’accompagneront tout au long du chemin
médiatrices parfaites rédemptrices
dure barrière d’humidité   de feu
pour que tu ne perdes pas ton chemin
pour que tu ne reviennes pas

j’aurais préféré gardé la texture de la terre
poudre du caillou que je t’ai déposée en offrande
mais les vivants ont l’obligation de laver la mort
de la laisser à sa place
chaque pierre un fondement de ta nouvelle maison

sept jours de prière pour que l’âme dise adieu
sept jours pour qu’elle parte en paix
sept jours de cauchemar
assis par terre
près de la terre où tu reposes
les miroirs sont voilés
l’âme ne voit pas son visage
les proches ne regardent pas leur deuil
les couronnes de pain en cercles parfaits
attrapent en leur centre le vide
pur et protecteur
mémoire

la vie s’inventera tous les jours
les proches retourneront dans le monde
les miroirs seront dévoilés

aleha ha-shalom


Traduction : Adrien Pellaumail, 2009






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Gil Def
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