Luz - Monica Mansour (1946-....)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
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Luz - Monica Mansour (1946-....)
Luz - Lumière
el viernes a las siete de la noche entra por todas las puertas un resplandor para celebrar la creación del mundo cada séptimo día el mar de luz se presta de nuevo a la tierra para que logremos distinguir sus formas para que les sigamos poniendo cada día un nombre nuevo el viernes a las siete de la noche moriste mirando hacia la puerta y te inundó la luz desde un cajón de madera árbol hueco dormido tu cuerpo volverá en una sábana blanca a la sombra fresca de la tierra las personas deambulan susurran, se miran nadie sabe qué hacer con la muerte, hermana nadie sabe qué hacer con tu muerte bajo los cipreses en la cima del cerro junto a las nubes y el silencio la mirada se prolonga hacia la claridad seis mujeres lavan tu piel la honran por última vez rezan por el cuerpo el alma el agua clara que lo purifica rasgamos los vestidos en el punto del corazón camino lentamente tras el cajón de pino hacia la gruta que habitarás el rabino murmura uno a uno echamos una palada de tierra negra para arropar la caja desnuda y colocar encima un guijarro las piedras te acompañarán en el camino mediadoras perfectas redentoras dura valla de humedad de fuego para que no pierdas el camino para que no vuelvas habría preferido atesorar la textura de la tierra polvo del guijarro que te puse de ofrenda pero los vivos tienen la obligación de lavar la muerte dejarla en su lugar cada piedra un cimiento de tu nueva casa siete días de rezos para que el alma se despida siete días para que se vaya en paz siete días de pesadilla sentados en el suelo cerca de la tierra en que estás los espejos están cubiertos el alma no ve su imagen los deudos no miran su duelo las roscas de pan en círculos perfectos attrapan en su centro el vacío puero y protector memoria la vida se reinventará a diario los deudos volverán al mundo los espejos se develarán aleha ha-shalom Poema para Silvia, 2000 | le vendredi à sept heures du soir par toutes les portes entre un flamboiement pour célébrer la création du monde chaque septième jour la mer de lumière se prête de nouveau à la terre pour que l’on puisse distinguer ses formes pour que l’on continue à leur donner chaque jour un nouveau nom le vendredi à sept heures du soir tu es morte en regardant vers la porte et la lumière t’as inondée depuis un cercueil en bois arbre creux endormi ton corps retournera dans un drap blanc à l’ombre fraîche de la terre les gens déambulent chuchotent, se regardent nul ne sait que faire de la mort, ma sœur nul ne sait que faire de ta mort sous les cyprès au sommet de la montagne près des nuages et du silence le regard se prolonge vers la clarté six femmes lavent ta peau elles l’honorent pour la dernière fois elles prient pour le corps et l’âme l’eau claire qui le purifie nous déchirons nos robes à l’endroit du cœur je marche lentement derrière le cercueil de pin vers la grotte où tu habiteras le rabbin murmure l’un après l’autre nous jetons une pelletée de terre noire afin de revêtir le cercueil nu et d’y déposer un caillou les pierres t’accompagneront tout au long du chemin médiatrices parfaites rédemptrices dure barrière d’humidité de feu pour que tu ne perdes pas ton chemin pour que tu ne reviennes pas j’aurais préféré gardé la texture de la terre poudre du caillou que je t’ai déposée en offrande mais les vivants ont l’obligation de laver la mort de la laisser à sa place chaque pierre un fondement de ta nouvelle maison sept jours de prière pour que l’âme dise adieu sept jours pour qu’elle parte en paix sept jours de cauchemar assis par terre près de la terre où tu reposes les miroirs sont voilés l’âme ne voit pas son visage les proches ne regardent pas leur deuil les couronnes de pain en cercles parfaits attrapent en leur centre le vide pur et protecteur mémoire la vie s’inventera tous les jours les proches retourneront dans le monde les miroirs seront dévoilés aleha ha-shalom Traduction : Adrien Pellaumail, 2009 |
Autres textes du même auteur : Quiero escribir palabras de ave - Je veux écrire des mots d'oiseaux |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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