COUPS DE COEUR POETIQUES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-9%
Le deal à ne pas rater :
SSD interne Crucial SSD P3 1To NVME
49.99 € 54.99 €
Voir le deal

Les forts - Victor Hugo

Aller en bas

Les forts - Victor Hugo Empty Les forts - Victor Hugo

Message  Gil Def Mar 30 Mar - 14:05

Les forts - Victor Hugo 721364  Les forts - Victor Hugo 721364  Les forts - Victor Hugo 721364


HISTOIRE ET POLITIQUE
LA GUERRE DE 1870

Les forts - Victor Hugo Guerre11





Les forts
"L'Année terrible" - 1872
Victor Hugo


Les forts - Victor Hugo Les_fo10


Ils sont les chiens de garde énormes de Paris.
Comme nous pouvons être à chaque instant surpris,
Comme une horde est là, comme l’embûche vile
Parfois rampe jusqu’à l’enceinte de la ville,
Ils sont dix-neuf épars sur les monts, qui, le soir,
Inquiets, menaçants, guettent l’espace noir,
Et, s’entr’avertissant dès que la nuit commence,
Tendent leur cou de bronze autour du mur immense.
Ils restent éveillés quand nous nous endormons,
Et font tousser la foudre en leurs rauques poumons.
Les collines parfois, brusquement étoilées,
Jettent dans la nuit sombre un éclair aux vallées ;
Le crépuscule lourd s’abat sur nous, masquant
Dans son silence un piège et dans sa paix un camp ;
Mais en vain l’ennemi serpente et nous enlace ;
Ils tiennent en respect toute une populace
De canons monstrueux, rôdant à l’horizon.
Paris bivouac, Paris tombeau, Paris prison,
Debout dans l’univers devenu solitude,
Fait sentinelle, et, pris enfin de lassitude,

S’assoupit ; tout se tait, hommes, femmes, enfants,
Les sanglots, les éclats de rire triomphants,
Les pas, les chars, le quai, le carrefour, la grève,
Les mille toits d’où sort le murmure du rêve,
L’espoir qui dit je crois, la faim qui dit je meurs ;
Tout fait silence ; ô foule ! indistinctes rumeurs !
Sommeil de tout un monde ! ô songes insondables !
On dort, on oublie… - Eux, ils sont là, formidables.

Tout à coup on se dresse en sursaut ; haletant,
On prête l’oreille, on se penche… - on entend
Comme le hurlement profond d’une montagne.
Toute la ville écoute et toute la campagne
Se réveille ; et voilà qu’au premier grondement
Répond un second cri, sourd, farouche, inclément,
Et dans l’obscurité d’autres fracas s’écroulent,
Et d’échos en échos cent voix terribles roulent.
Ce sont eux. C’est qu’au fond des espaces confus,
Ils ont vu se grouper de sinistres affûts,
C’est qu’ils ont des canons surpris la silhouette ;
C’est que, dans quelque bois d’où s’enfuit la chouette,
Ils viennent d’entrevoir, là-bas, au bord d’un champ,
Le fourmillement noir des bataillons marchant ;
C’est que dans les halliers des yeux traîtres flamboient.

Comme c’est beau ces forts qui dans cette ombre aboient !





LA DEFENSE DE PARIS EN 1870-1871

Dans les années 1840, le pouvoir politique décide d’établir un nouveau système de défense de Paris, un système de défense censé permettre l’inviolabilité de la capitale. Pendant la guerre de 1870, cette  défense sera ainsi assurée par un mur d’enceinte avec de nombreux bastions et toute une série de forts sur toutes les hauteurs autour de Paris dont Victor Hugo parle dans ce texte en dénombrant dix-neuf.



Autres textes de Victor Hugo présents dans le site

La vie aux champs
Le chant de l'arêne
Le chant du cirque
Le deuil
Le firmament est plein de la vaste clarté
Le mot
Le plus haut attentat que puisse faire un homme
Le poème éploré se lamente
Le poète
Le poète
Le poète dans les révolutions
Le poète est un monde enfermé dans un homme
Le poète s'en va aux champs
Le portrait d'une enfant
Le Sacre de Charles X
Le soir
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées
Le Te Deum du 1er janvier 1852
Les deux îles
Les Djinns
Les femmes sont sur la terre
Les innocents
Les oiseaux
Les paysans au bord de la mer
Lorsque l'enfant paraît
Louis XVII
Melancholia
Moïse sur le Nil
Mille chemins, un seul but
Napoléon II
Napoléon III
Nos morts
Nous allions au verger
Nuits de juin
Ô mes lettres d'amour, de vertu, de jeunesse
Océano nox
Oh! je fus comme fou
Oh! Pourquoi te cacher, tu pleurais seule ici
Oh quand je dors viens auprès de ma couche
Où donc est le bonheur ?
Oui, je suis le rêveur ...
Parfois, lorsque tout dort, je m’assieds plein de joie
Paroles sur la dune
Pauline Roland
Pour les pauvres
Premier mai
Printemps
Puisque j'ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine
Puisque le juste est dans l'abîme
Quand la lune apparait
Quand les guignes furent mangées
Quand tu me parles de gloire
Regardez. Les enfants se sont assis en rond
Saison des semailles
Si vous n'avez rien à me dire
Soleils couchants
Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée
Sous les arbres
Souvenir d'enfance
Souvenir de la nuit du 4
Spectacle rassurant
Sur un portrait de sainte
Tu peux comme il te plaît
Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants
Un soir que je regardais le ciel
Une femme m'a dit ceci
Veni, vidi, vixi
Vénus
Vieille chanson d'un jeune temps








_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
Gil Def
Admin

Masculin
Nombre de messages : 6726
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum