Les forts - Victor Hugo
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Les forts - Victor Hugo
HISTOIRE ET POLITIQUE LA GUERRE DE 1870 |
Les forts "L'Année terrible" - 1872 Victor Hugo Ils sont les chiens de garde énormes de Paris. Comme nous pouvons être à chaque instant surpris, Comme une horde est là, comme l’embûche vile Parfois rampe jusqu’à l’enceinte de la ville, Ils sont dix-neuf épars sur les monts, qui, le soir, Inquiets, menaçants, guettent l’espace noir, Et, s’entr’avertissant dès que la nuit commence, Tendent leur cou de bronze autour du mur immense. Ils restent éveillés quand nous nous endormons, Et font tousser la foudre en leurs rauques poumons. Les collines parfois, brusquement étoilées, Jettent dans la nuit sombre un éclair aux vallées ; Le crépuscule lourd s’abat sur nous, masquant Dans son silence un piège et dans sa paix un camp ; Mais en vain l’ennemi serpente et nous enlace ; Ils tiennent en respect toute une populace De canons monstrueux, rôdant à l’horizon. Paris bivouac, Paris tombeau, Paris prison, Debout dans l’univers devenu solitude, Fait sentinelle, et, pris enfin de lassitude, S’assoupit ; tout se tait, hommes, femmes, enfants, Les sanglots, les éclats de rire triomphants, Les pas, les chars, le quai, le carrefour, la grève, Les mille toits d’où sort le murmure du rêve, L’espoir qui dit je crois, la faim qui dit je meurs ; Tout fait silence ; ô foule ! indistinctes rumeurs ! Sommeil de tout un monde ! ô songes insondables ! On dort, on oublie… - Eux, ils sont là, formidables. Tout à coup on se dresse en sursaut ; haletant, On prête l’oreille, on se penche… - on entend Comme le hurlement profond d’une montagne. Toute la ville écoute et toute la campagne Se réveille ; et voilà qu’au premier grondement Répond un second cri, sourd, farouche, inclément, Et dans l’obscurité d’autres fracas s’écroulent, Et d’échos en échos cent voix terribles roulent. Ce sont eux. C’est qu’au fond des espaces confus, Ils ont vu se grouper de sinistres affûts, C’est qu’ils ont des canons surpris la silhouette ; C’est que, dans quelque bois d’où s’enfuit la chouette, Ils viennent d’entrevoir, là-bas, au bord d’un champ, Le fourmillement noir des bataillons marchant ; C’est que dans les halliers des yeux traîtres flamboient. Comme c’est beau ces forts qui dans cette ombre aboient ! LA DEFENSE DE PARIS EN 1870-1871 Dans les années 1840, le pouvoir politique décide d’établir un nouveau système de défense de Paris, un système de défense censé permettre l’inviolabilité de la capitale. Pendant la guerre de 1870, cette défense sera ainsi assurée par un mur d’enceinte avec de nombreux bastions et toute une série de forts sur toutes les hauteurs autour de Paris dont Victor Hugo parle dans ce texte en dénombrant dix-neuf. Autres textes de Victor Hugo présents dans le site La vie aux champs Le chant de l'arêne Le chant du cirque Le deuil Le firmament est plein de la vaste clarté Le mot Le plus haut attentat que puisse faire un homme Le poème éploré se lamente Le poète Le poète Le poète dans les révolutions Le poète est un monde enfermé dans un homme Le poète s'en va aux champs Le portrait d'une enfant Le Sacre de Charles X Le soir Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées Le Te Deum du 1er janvier 1852 Les deux îles Les Djinns Les femmes sont sur la terre Les innocents Les oiseaux Les paysans au bord de la mer Lorsque l'enfant paraît Louis XVII Melancholia Moïse sur le Nil Mille chemins, un seul but Napoléon II Napoléon III Nos morts Nous allions au verger Nuits de juin Ô mes lettres d'amour, de vertu, de jeunesse Océano nox Oh! je fus comme fou Oh! Pourquoi te cacher, tu pleurais seule ici Oh quand je dors viens auprès de ma couche Où donc est le bonheur ? Oui, je suis le rêveur ... Parfois, lorsque tout dort, je m’assieds plein de joie Paroles sur la dune Pauline Roland Pour les pauvres Premier mai Printemps Puisque j'ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine Puisque le juste est dans l'abîme Quand la lune apparait Quand les guignes furent mangées Quand tu me parles de gloire Regardez. Les enfants se sont assis en rond Saison des semailles Si vous n'avez rien à me dire Soleils couchants Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée Sous les arbres Souvenir d'enfance Souvenir de la nuit du 4 Spectacle rassurant Sur un portrait de sainte Tu peux comme il te plaît Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants Un soir que je regardais le ciel Une femme m'a dit ceci Veni, vidi, vixi Vénus Vieille chanson d'un jeune temps |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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