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La naissance du Duc de Bordeaux - Victor Hugo

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La naissance du Duc de Bordeaux - Victor Hugo Empty La naissance du Duc de Bordeaux - Victor Hugo

Message  Gil Def Ven 2 Avr - 13:40

La naissance du Duc de Bordeaux - Victor Hugo 721364  La naissance du Duc de Bordeaux - Victor Hugo 721364  La naissance du Duc de Bordeaux - Victor Hugo 721364


HISTOIRE ET POLITIQUE
LA RESTAURATION

La naissance du Duc de Bordeaux - Victor Hugo Restau10




La naissance du Duc de Bordeaux
"Odes et ballades" - 1826
Victor Hugo


La naissance du Duc de Bordeaux - Victor Hugo La_nai10


I
"Oh ! disaient les peuples du monde,
Les derniers temps sont-ils venus ?
Nos pas, dans une nuit profonde,
Suivent des chemins inconnus.
Où va-t-on ? dans la nuit perfide,
Quel est ce fanal qui nous guide,
Tous courbés sous un bras de fer ?
Est-il propice ? est-il funeste ?
Est-ce la colonne céleste ?
Est-ce une flamme de l’enfer ?

"Les tribus des chefs se divisent ;
Les troupeaux chassent les pasteurs ;
Et les sceptres des rois se brisent
Devant les faisceaux des préteurs.
Les trônes tombent ; l’autel croule ;
Les factions naissent en foule
Sur les bords des deux Océans ;
Et les ambitions serviles,
Qui dormaient comme des reptiles,
Se lèvent comme des géants.

"Ah ! malheur ! nous avons fait gloire,
Hélas ! d’attentats inouïs,
Tels qu’en cherche en vain la mémoire
Dans les siècles évanouis.
Malheur ! tous nos forfaits l’appellent,
Tous les signes nous le révèlent,
Le jour des arrêts solennels.
L’homme est digne enfin des abîmes ;
Et rien ne manque à ses longs crimes
Que les châtiments éternels. "

Le Très-Haut a pris leur défense,
Lorsqu’ils craignaient son abandon ;
L’homme peut épuiser l’offense,
Dieu n’épuise pas le pardon.
Il mène au repentir l’impie ;
Lui-même, pour nous, il expie
L’oubli des lois qu’il nous donna ;
Pour lui seul il reste sévère ;
C’est la victime du Calvaire
Qui fléchit le Dieu du Sina !

II
Par un autre berceau sa main nous sauve encore.
Le monde du bonheur n’ose entrevoir l’aurore,
Quoique Dieu des méchants ait puni les défis,
Et, troublant leurs conseils, dispersant leurs phalanges,
Nous ait donné l’un de ses anges,
Comme aux antiques jours il nous donna son Fils.

Tel, lorsqu’il sort vivant du gouffre de ténèbres,
Le prophète voit fuir les visions funèbres ;
La terre est sous ses pas, le jour luit à ses yeux ;
Mais lui, tout ébloui de la flamme éternelle,
Longtemps à sa vue infidèle
La lueur de l’enfer voile l’éclat des cieux.

Peuples, ne doutez pas ! chantez votre victoire.
Un sauveur naît, vêtu de puissance et de gloire ;
Il réunit le glaive et le sceptre en faisceau ;
Des leçons du malheur naîtront nos jours prospères,
Car de soixante rois, ses pères,
Les ombres sans cercueils veillent sur son berceau.

Son nom seul a calmé nos tempêtes civiles ;
Ainsi qu’un bouclier il a couvert les villes ;
La révolte et la haine ont déserté nos murs.
Tel du jeune lion, qui lui-même s’ignore,
Le premier cri, paisible encore,
Fait de l’antre royal fuir cent monstres impurs.

III
Quel est cet enfant débile
Qu’on porte aux sacrés parvis ?
Toute une foule immobile
Le suit de ses yeux ravis ;
Son front est nu, ses mains tremblent,
Ses pieds, que des nœuds rassemblent,
N’ont point commencé de pas ;
La faiblesse encor l’enchaîne ;
Son regard ne voit qu’à peine
Et sa voix ne parle pas.

C’est un roi parmi les hommes ;
En entrant dans le saint lieu,
Il devient ce que nous sommes :
C’est un homme aux pieds de Dieu.

Cet enfant est notre joie ;
Dieu pour sauveur nous l’envoie ;
Sa loi l’abaisse aujourd’hui.
Les rois, qu’arme son tonnerre,
Sont tout par lui sur la terre,
Et ne sont rien devant lui.

Que tout tremble et s’humilie.
L’orgueil mortel parle en vain ;
Le lion royal se plie
Au joug de l’agneau divin.
Le Père, entouré d’étoiles,
Vers l’Enfant, faible et sans voiles,
Descend, sur les vents porté ;
L’Esprit-Saint de feux l’inonde ;
Il n’est encor né qu’au monde,
Qu’il naisse à l’éternité !

Marie, aux rayons modeste,
Heureuse et priant toujours,
Guide les vierges célestes
Vers son vieux temple aux deux tours.
Toutes les saintes armées,
Parmi les soleils semées,
Suivent son char triomphant ;
La Charité les devance,
La Foi brille, et l’Espérance
S’assied près de l’humble Enfant !

IV
Jourdain ! te souvient-il de ce qu’ont vu tes rives ?
Naguère un pèlerin près de tes eaux captives
Vint s’asseoir et pleura, pareil en sa ferveur
À ces preux qui jadis, terrible et saint cortège,
Ravirent au joug sacrilège
Ton onde baptismale et le tombeau sauveur.

Ce chrétien avait vu, dans la France usurpée,
Trône, autel, chartes, lois, tomber sous une épée,
Les vertus sans honneur, les forfaits impunis ;
Et lui, des vieux croisés cherchait l’ombre sublime,
Et, s’exilant près de Solime,
Aux lieux où Dieu mourut pleurait ses rois bannis.

L’eau du saint fleuve emplit sa gourde voyageuse ;
Il partit ; il revit notre rive orageuse,
Ignorant quel bonheur attendait son retour,
Et qu’à l’enfant des rois, du fond de l’Arabie,
Il apportait, nouveau Tobie,
Le remède divin qui rend l’aveugle au jour.

Qu’il soit fier dans ses flots, le fleuve des prophètes !
Peuples, l’eau du salut est présente à nos fêtes ;
Le ciel sur cet enfant a placé sa faveur ;
Qu’il reçoive les eaux que reçut Dieu lui-même ;
Et qu’à l’onde de son baptême,
Le monde rassuré reconnaisse un sauveur.

À vous, comme à Clovis, prince, Dieu se révèle.
Soyez du temple saint la colonne nouvelle.
Votre âme en vain du lys efface la blancheur ;
Quittez l’orgueil du rang, l’orgueil de l’innocence ;
Dieu vous offre, dans sa puissance,
La piscine du pauvre et la croix du pécheur.

V
L’enfant, quand du Seigneur sur lui brille l’aurore,
Ignore le martyre et sourit à la croix ;
Mais un autre baptême, hélas ! attend encore
Le front infortuné des rois. —
Des jours viendront, jeune homme, où ton âme troublée,
Du fardeau d’un peuple accablée,
Frémira d’un effroi pieux,
Quand l’évêque sur toi répandra l’huile austère,
Formidable présent qu’aux maîtres de la terre
La colombe apporta des cieux.

Alors, ô roi chrétien ! au Seigneur sois semblable ;
Sache être grand par toi, comme il est grand par lui ;
Car le sceptre devient un fardeau redoutable
Dès qu’on veut s’en faire un appui.
Un vrai roi sur sa tête unit toutes les gloires ;
Et si, dans ses justes victoires,
Par la mort il est arrêté,
Il voit, comme Bayard, une croix dans son glaive,
Et ne fait, quand le ciel à la terre l’enlève,
Que changer d’immortalité !

À LA MUSE
Je vais, ô Muse ! où tu m’envoies ;
Je ne sais que verser des pleurs ;
Mais qu’il soit fidèle à leurs joies,
Ce luth fidèle à leurs douleurs !
Ma voix, dans leur récente histoire,
N’a point, sur des tons de victoire,
Appris à louer le Seigneur.
Ô rois, victimes couronnées !
Lorsqu’on chante vos destinées,
On sait mal chanter le bonheur.





HENRI D'ARTOIS, DUC DE BORDEAUX

Pour les royalistes et la famille des Bourbons, la naissance de ce prince tient du "miracle". Il faut en effet savoir que ce prince naît le 29 septembre 1820, sept mois après l’assassinat de son père Charles-Ferdinand d’Artois, Duc de Berry, qui fait l’objet d’un autre texte dans le même recueil des "Odes et ballades" de Victor Hugo et qui est présenté sur ce site. Après l’abdication de Charles X en 1830, il sera prétendant  au trône de France mais ce sera Louis-Philippe 1er de la famille des Orléans qui devindra roi.  



A André Chénier
A cette terre où l'on ploie
A la mère de l'enfant mort
A M. David, statuaire
A ma fille
A petite Jeanne
A qui la faute ?
A qui la victoire définitive?
A Théophile Gautier
A un poète
A une jeune fille
Aimons toujours! Aimons encore
Ainsi nous n'avons plus Strasbourg, nous n'avons plu
Après la bataille
Aux arbres
Aux morts du 4 décembre
Avant la conclusion du traité
Bêtise de la guerre
Ce que c'est que la mort
Cette nuit, il pleuvait, la marée était haute
Ceux qui vivent sont ceux qui luttent
Choses du soir
Chose vue un jour de printemps
Croire, mais pas en nous
Dans la forêt
Demain, dès l'aube
Depuis six mille ans la guerre
Dieu est toujours là
Dignes l'un de l'autre
Ecrit après la visite d'un bagne
Elle avait pris ce pli
Elle était déchaussée, elle était décoiffée
Elle passa. Je crois qu'elle m'avait souri
En écoutant les oiseaux
Epitaphe
Fêtes de village en plein air
Halte en marchant
Hier, la nuit d’été, qui nous prêtait ses voiles
Hymne des transportés
Il faut que le poète
Il lui disait : vois-tu …
J'aime l'araignée
J'eus toujours de l'amour pour les choses ailées
Je ne mets pas en peine
Je respire où tu palpites
Je sais bien qu'il est d'usage
Je suis haï. Pourquoi ?
Jeanne était au pain sec
Jéhovah
Jeune fille, la grâce emplit tes dix-sept ans
Joies du soir
Jour de fête aux environs de Paris
L'aube est moins claire
L'Echafaud
L'enfant
La chauve-souris
La coccinelle
La fonction du poète
La grand-mère
La hache? Non jamais? Je n'en veux pour personne
La légende de la nonne
La mort du Duc de Berry  
 La nichée sous le portail
La Vendée
...









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