A cette terre où l'on ploie - Victor Hugo
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A cette terre où l'on ploie - Victor Hugo
LES HISTOIRES D'AMOUR EN GENERAL |
A cette terre où l'on ploie "Les Rayons et les Ombres" - 1840 Victor Hugo Musique : César Franck Interprète : Catherine Dune À cette terre, où l’on ploie Sa tente au déclin du jour, Ne demande pas la joie. Contente-toi de l’amour ! Excepté lui, tout s’efface. La vie est un sombre lieu Où chaque chose qui passe Ébauche l’homme pour Dieu. L’homme est l’arbre à qui la sève Manque avant qu’il soit en fleur. Son sort jamais ne s’achève Que du côté du malheur. Tous cherchent la joie ensemble ; L’esprit rit à tout venant ; Chacun tend sa main qui tremble Vers quelque objet rayonnant. Mais vers toute âme, humble ou fière, Le malheur monte à pas lourds, Comme un spectre aux pieds de pierre ; Le reste flotte toujours ! Tout nous manque, hormis la peine ! Le bonheur, pour l’homme en pleurs, N’est qu’une figure vaine De choses qui sont ailleurs. L’espoir c’est l’aube incertaine ; Sur notre but sérieux C’est la dorure lointaine D’un rayon mystérieux. C’est le reflet, brume ou flamme, Que dans leur calme éternel Versent d’en haut sur notre âme Les félicités du ciel. Ce sont les visions blanches Qui, jusqu’à nos yeux maudits, Viennent à travers les branches Des arbres du paradis ! C’est l’ombre que sur nos grèves Jettent ces arbres charmants Dont l’âme entend dans ses rêves Les vagues frissonnements ! Ce reflet des biens sans nombre, Nous l’appelons le bonheur ; Et nous voulons saisir l’ombre Quand la chose est au Seigneur ! Va, si haut nul ne s’élève ; Sur terre il faut demeurer ; On sourit de ce qu’on rêve, Mais ce qu’on a, fait pleurer. Puisqu’un Dieu saigne au Calvaire, Ne nous plaignons pas, crois-moi. Souffrons ! c’est la loi sévère. Aimons ! c’est la douce loi. Aimons ! soyons deux ! Le sage N’est pas seul dans son vaisseau. Les deux yeux font le visage ; Les deux ailes font l’oiseau. Soyons deux ! — Tout nous convie À nous aimer jusqu’au soir. N’ayons à deux qu’une vie ! N’ayons à deux qu’un espoir ! Dans ce monde de mensonges, Moi, j’aimerai mes douleurs, Si mes rêves sont tes songes, Si mes larmes sont tes pleurs ! Liens vers les textes de cet auteur |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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