The Hollow Men - Thomas Stearns Eliot (1888-1965)
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The Hollow Men - Thomas Stearns Eliot (1888-1965)
The Hollow Men - Les hommes creux
Voice : Thomas Stearns Eliot
I We are the hollow men We are the stuffed men Leaning together Headpiece filled with straw. Alas! Our dried voices, when We whisper together Are quiet and meaningless As wind in dry grass Or rats’ feet over broken glass In our dry cellar Shape without form, shade without colour, Paralysed force, gesture without motion; Those who have crossed With direct eyes, to death’s other Kingdom Remember us—if at all—not as lost Violent souls, but only As the hollow men The stuffed men. II Eyes I dare not meet in dreams In death’s dream kingdom These do not appear: There, the eyes are Sunlight on a broken column There, is a tree swinging And voices are In the wind’s singing More distant and more solemn Than a fading star. Let me be no nearer In death’s dream kingdom Let me also wear Such deliberate disguises Rat’s coat, crowskin, crossed staves In a field Behaving as the wind behaves No nearer— Not that final meeting In the twilight kingdom III This is the dead land This is cactus land Here the stone images Are raised, here they receive The supplication of a dead man’s hand Under the twinkle of a fading star. Is it like this In death’s other kingdom Waking alone At the hour when we are Trembling with tenderness Lips that would kiss Form prayers to broken stone. IV The eyes are not here There are no eyes here In this valley of dying stars In this hollow valley This broken jaw of our lost kingdoms In this last of meeting places We grope together And avoid speech Gathered on this beach of the tumid river Sightless, unless The eyes reappear As the perpetual star Multifoliate rose Of death’s twilight kingdom The hope only Of empty men. V Here we go round the prickly pear Prickly pear prickly pear Here we go round the prickly pear At five o’clock in the morning. Between the idea And the reality Between the motion And the act Falls the Shadow For Thine is the Kingdom Between the conception And the creation Between the emotion And the response Falls the Shadow Life is very long Between the desire And the spasm Between the potency And the existence Between the essence And the descent Falls the Shadow For Thine is the Kingdom For Thine is Life is For Thine is the This is the way the world ends This is the way the world ends This is the way the world ends Not with a bang but a whimper. 1925 | I Nous sommes les hommes creux Les hommes empaillés Cherchant appui ensemble La caboche pleine de bourre. Hélas ! Nos voix desséchées, quand Nous chuchotons ensemble Sont sourdes, sont inanes Comme le souffle du vent parmi le chaume sec Comme le trottis des rats sur les tessons brisés Dans notre cave sèche. Silhouette sans forme, ombre décolorée, Geste sans mouvement, force paralysée ; Ceux qui s’en furent Le regard droit, vers l’autre royaume de la mort Gardent mémoire de nous – s’ils en gardent – non pas Comme de violentes âmes perdues, mais seulement Comme d’hommes creux D’hommes empaillés. II Les yeux que je n’ose pas rencontrer dans les rêves Au royaume de rêve de la mort Eux, n’apparaissent pas: Là, les yeux sont Du soleil sur un fût de colonne brisé Là, un arbre se balance Et les voix sont Dans le vent qui chante Plus lointaines, plus solennelles Qu’une étoile pâlissante. Que je ne sois pas plus proche Au royaume de rêve de la mort Qu’encore je porte Pareils francs déguisements: robe de rat, Peau de corbeau, bâtons en croix Dans un champ Me comportant selon le vent Pas plus proche – Pas cette rencontre finale Au royaume crépusculaire. III C’est ici la terre morte Une terre à cactus Ici les images de pierre Sont dressées, ici elles reçoivent La supplication d’une main de mort Sous le clignotement d’une étoile pâlissante. Est-ce ainsi Dans l’autre royaume de la mort: Veillant seuls A l’heure où nous sommes Tremblants de tendresse Les lèvres qui voudraient baiser Esquissent des prières à la pierre brisée. IV Les yeux ne sont pas ici Il n’y a pas d’yeux ici Dans cette vallée d’étoiles mourantes Dans cette vallée creuse Cette mâchoire brisée de nos royaumes perdus En cet ultime lieu de rencontre Nous tâtonnons ensemble Evitant de parler Rassemblés là sur cette plage du fleuve enflé Sans regard, à moins que Les yeux ne reparaissent Telle l’étoile perpétuelle La rose aux maints pétales Du royaume crépusculaire de la mort Le seul espoir D’hommes vides. V Tournons autour du fi-guier De Barbarie, de Barbarie Tournons autour du fi-guier Avant qu’le jour se soit levé. Entre l’idée Et la réalité Entre le mouvement Et l’acte Tombe l’Ombre Car Tien est le Royaume Entre la conception Et la création Entre l’émotion Et la réponse Tombe l’Ombre La vie est très longue Entre le désir Et le spasme Entre la puissance Et l’existence Entre l’essence Et la descente Tombe l’Ombre Car Tien est le Royaume Car Tien est La vie est Car Tien est C’est ainsi que finit le monde C’est ainsi que finit le monde C’est ainsi que finit le monde Pas sur un Boum, sur un murmure. Traduction : Pierre Leyris, 2006 |
Autres textes du même auteur : Journey of the Magi - Le voyage des rois mages Marina - Marina The burial of the dead - L'enterrement des morts |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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