Alle soglie - Guido Gozzano (1883-1916)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
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Alle soglie - Guido Gozzano (1883-1916)
Alle soglie - Au seuil
Voce : Marzio Maria Cimini
I. Mio cuore, monello giocondo che ride pur anco nel pianto, mio cuore, bambino che è tanto felice d'esistere al mondo, pur chiuso nella tua nicchia, ti pare sentire di fuori sovente qualcuno che picchia, che picchia... Sono i dottori. Mi picchiano in vario lor metro spiando non so quali segni, m'auscultano con gli ordegni il petto davanti e di dietro. E sentono chi sa quali tarli i vecchi saputi... A che scopo? Sorriderei quasi, se dopo non bisognasse pagarli.. «Appena un lieve sussulto all'apice... qui... la clavicola...» E con la matita ridicola disegnano un circolo azzurro. «Nutrirsi... non fare più versi... nessuna notte più insonne... non più sigarette... non donne... tentare bei cieli più tersi: Nervi... Rapallo... San Remo... cacciare la malinconia; e se permette faremo qualche radioscopia...» II. O cuore non forse che avvisi solcarti, con grande paura, la casa ben chiusa ed oscura, di gelidi raggi improvvisi? Un fluido investe il torace, frugando il men peggio e il peggiore, trascorre, e senza dolore disegna su sfondo di brace e l'ossa e gli organi grami, al modo che un lampo nel fosco disegna il profilo d'un bosco, coi minimi intrichi dei rami. E vedon chi sa quali tarli i vecchi saputi... A che scopo? Sorriderei quasi, se dopo non fosse mestiere pagarli. III. Mio cuore, monello giocondo che ride pur anco nel pianto, mio cuore, bambino che è tanto felice d'esistere al mondo, mio cuore dubito forte - ma per te solo m'accora - che venga quella Signora dall'uomo detta la Morte. (Dall'uomo: ché l'acqua la pietra l'erba l'insetto l'aedo le danno un nome, che, credo, esprima un cosa non tetra.) È una Signora vestita di nulla e che non ha forma. Protende su tutto le dita, e tutto che tocca trasforma. Tu senti un benessere come un incubo senza dolori; ti svegli mutato di fuori, nel volto nel pelo nel nome. Ti svegli dagl'incubi innocui, diverso ti senti, lontano; né più ti ricordi i colloqui tenuti con guidogozzano. Or taci nel petto corroso, mio cuore! Io resto al supplizio, sereno come uno sposo e placido come un novizio. | I. Mon cœur, enfant joyeux qui rit même en pleurant, mon cœur, enfant si heureux d'exister au monde, même si tu es enfermé dans ta niche, tu sembles te sentir à l'extérieur souvent quelqu'un qui frappe, qui frappe... Ce sont les médecins. Ils m'ont battu de diverses manières, guettant je ne sais quels signes, ils écoutent avec leurs appareils ma poitrine de face et de dos. Et ils sentent on ne sait quels vers les vieux je-sais-tout... Dans quel but ? Je sourirais presque si après on n'avait pas à les payer... «Juste un léger tic au sommet... ici... la clavicule...» Et avec le crayon ridicule, ils dessinent un cercle bleu. Manger .. ne plus faire de bruits... plus de nuits blanches... plus de cigarettes... pas de femmes... essayez de beaux cieux plus clairs : Les nerfs... Rapallo... San Remo... chassent la mélancolie ; et si vous le permettez, nous ferons de la radioscopie..." II Ô cœur, n'as-tu pas l'impression de labourer, avec une grande peur, la maison bien fermée et sombre, de rayons froids soudains ? Un fluide frappe la poitrine, cherchant le pire et le pire, passe, et sans douleur dessine sur un fond de braise et les os et les organes sont faibles, comme un éclair dans le noir dessine le profil d'une forêt, avec les moindres enchevêtrements de branches. Et ils voient on ne sait quels vers les vieux je-sais-tout... Dans quel but ? Je sourirais presque si après on n'avait pas à les payer... III Mon cœur, enfant joyeux qui rit même en pleurant, mon cœur, enfant si heureux d'exister au monde, Mon cœur doute fortement - mais pour toi seul je pleure - laisse-la venir pour l'homme cette Dame appelée Mort. (Pour l'homme : parce que l'eau, la pierre, l'herbe, l'insecte, les barbelés lui donnent un nom qui, je pense, exprime quelque chose qui n'est pas sombre.) C'est une Dame vêtue de rien et qui n'a aucune forme. Elle étend ses doigts sur tout, et tout ce qu'elle touche se transforme. Tu ressens un bien-être comme un cauchemar sans douleur ; tu te réveilles changé à l'extérieur, dans ton visage, tes cheveux, ton nom. Tu te réveilles d'inoffensifs cauchemars, tu te sens différent, loin ; Tu ne te souviens plus non plus des conversations que tu as eues avec Guido Gozzano. Maintenant tais-toi dans ta poitrine corrodée, mon cœur ! Je reste au supplice, serein comme un marié et placide comme un novice Traduction : --- |
Autres textes du même auteur : L'onesto rifuito - L'honnête refus |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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