Es färbte sich die Wiese grün - Novalis (1772-1801)
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Es färbte sich die Wiese grün - Novalis (1772-1801)
Es färbte sich die Wiese grün - Les prés se sont recouverts de verdure
Rezitation: Fritz Stavenhagen
Rezitation: Fritz Stavenhagen
Es färbte sich die Wiese grün Und um die Hecken sah ich blühn, Tagtäglich sah ich neue Kräuter, Mild war die Luft, der Himmel heiter. Ich wusste nicht, wie mir geschah, Und wie das wurde, was ich sah. Und immer dunkler ward der Wald Auch bunter Sänger Aufenthalt, Es drang mir bald auf allen Wegen Ihr Klang in süßem Duft entgegen. Ich wusste nicht, wie mir geschah, Und wie das wurde, was ich sah. Es quoll und trieb nun überall Mit Leben, Farben, Duft und Schall, Sie schienen gern sich zu vereinen, Dass alles möchte lieblich scheinen. Ich wusste nicht, wie mir geschah, Und wie das wurde, was ich sah. So dacht ich: ist ein Geist erwacht, Der alles so lebendig macht Und der mit tausend schönen Waren Und Blüten sich will offenbaren? Ich wusste nicht, wie mir geschah, Und wie das wurde, was ich sah. Vielleicht beginnt ein neues Reich Der lockre Staub wird zum Gesträuch Der Baum nimmt tierische Gebärden Das Tier soll gar zum Menschen werden. Ich wusste nicht, wie mir geschah, Und wie das wurde, was ich sah. Wie ich so stand und bei mir sann, Ein mächtger Trieb in mir begann. Ein freundlich Mädchen kam gegangen Und nahm mir jeden Sinn gefangen. Ich wusste nicht, wie mir geschah, Und wie das wurde, was ich sah. Sie ging vorbei, ich grüßte sie, Sie dankte, das vergess ich nie. Ich musste ihre Hand erfassen Und Sie schien gern sie mir zu lassen. Ich wusste nicht, wie mir geschah, Und wie das wurde, was ich sah. Uns barg der Wald vor Sonnenschein Das ist der Frühling fiel mir ein. Kurzum, ich sah, daß jetzt auf Erden Die Menschen sollten Götter werden. Nun wußt ich wohl, wie mir geschah, Und wie das wurde, was ich sah. "Werke" | Les prés se sont recouverts de verdure Et j’ai vu fleurir près des haies ; Jour après jour pousser des herbes nouvelles, L’air était doux, le ciel serein, Je ne savais pas ce qui m’arrivait, Ni comme advenait ce que je voyais. Et la forêt s’assombrissait encore, Séjour aussi de mille chanteurs divers. Par tous les chemins leurs échos bientôt M’accueillirent de douces senteurs, Je ne savais pas ce qui m’arrivait, Ni comme advenait ce que je voyais. Partout jaillissaient , surgissaient Vie, couleurs, parfums, et sons, Ils semblaient aimer à s’unir Pour que tout répandit le charme. Je ne savais pas ce qui m’arrivait, Ni comme advenait ce que je voyais. Je pensais : « Un esprit s’est-il Réveillé qui rend tout si vivant, Et veut par mille belles denrées Et fleurs à nous se révéler ? » Je ne savais pas ce qui m’arrivait, Ni comme advenait ce que je voyais. Une nouvelle ère peut-être commence, La poussière éparse se fait arbuste, L’arbre fait des gestes d’animal, Et la bête même devient homme. Je ne savais pas ce qui m’arrivait, Ni comme advenait ce que je voyais. Et, comme ainsi j’étais pensif, Une force puissante monte en moi. Une fille vint amicalement A moi et captura tous mes sens. Je ne savais pas ce qui m’arrivait, Ni comme advenait ce que je voyais. Elle est passée, je l'ai saluée, Elle m'a remercié, je ne l'oublierai jamais. J'ai dû lui prendre la main Et elle semblait heureuse de me la laisser. Je ne savais pas ce qui m'arrivait Et comme advenait ce que je voyais. La forêt nous cachait aux rayons du soleil. Je pensais soudain : « Le printemps ! » Bref, je vis qu’alors sur la terre Les hommes allaient devenir dieux. Alors je sus bien ce qui m’arrivait, Et comme advenait ce que je voyais. Traduction : Jean-Pierre Lefebvre, 1995 |
Autres textes du même auteur : Wenn nicht mehr Zahlen und Figuren - Quand ne seront plus les nombres et les figures |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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