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Quarantine - Eavan Boland (1944-2020)

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Quarantine - Eavan Boland (1944-2020) Empty Quarantine - Eavan Boland (1944-2020)

Message  Gil Def Ven 12 Juil - 19:35

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Eavan BOLAND
1944-2020

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Quarantine - Quarantaine


Voice : Eavan Boland


Récitant : Jacques Bonnaffee




In the worst hour of the worst season
of the worst year of a whole people
a man set out from the workhouse with his wife.
He was walking—they were both walking—north.

She was sick with famine fever and could not keep up.
He lifted her and put her on his back.
He walked like that west and west and north.
Until at nightfall under freezing stars they arrived.

In the morning they were both found dead.
Of cold. Of hunger. Of the toxins of a whole history.
But her feet were held against his breastbone.
The last heat of his flesh was his last gift to her.

Let no love poem ever come to this threshold.
There is no place here for the inexact
praise of the easy graces and sensuality of the body.
There is only time for this merciless inventory:

Their death together in the winter of 1847.
Also what they suffered. How they lived.
And what there is between a man and woman.
And in which darkness it can best be proved.


"New Collected Poems", 2008




A la pire heure de la pire saison
de la pire année de tout un peuple
un homme quitta l'asile des pauvres avec sa femme
il se mit à marcher, ils marchèrent ensemble vers le nord

La famine la rendait si fiévreuse qu'elle ne put le suivre
Alors il la souleva et la porta sur son dos
Il marcha vers l'ouest, l'ouest encore et enfin le nord
Jusqu'à ce qu'à la tombée de la nuit il fit hale sous le firmament glacé

Au matin on les retrouva morts tous les deux
De froid. De faim. Victimes de toutes les toxines de l'histoire
Mais elles avaient les pieds serrés contre sa poitrine à lui
Qui lui avait offert la chaleur de son corps en ultime cadeau

Ce seuil ce n'est pas un poème d'amour à franchir
Il n'y a pas de place ici pour l'éloge imparfait
Des grâces faciles de la sensualité du corps
Seulement le temps de faire l'inventaire impitoyable qui suit

Leur mort à tous deux à l'hiver 1847
Leur degré de souffrances leur vie
Le lien qui peut unir un homme et une femme
Et les heures où l'on en donne les plus belles preuves.


Traduction : Martine de Clerq




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Gil Def
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