Oda a la joven luz - Eliseo Diego (1920-1994)
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Oda a la joven luz - Eliseo Diego (1920-1994)
Eliseo DIEGO 1920-1994 |
Oda a la joven luz - Ode à la jeune lumière
Voz : Carlos Sotuyo
Voz : Carlos Sotuyo
En mi país la luz es mucho más que el tiempo, se demora con extraña delicia en los contornos militares de todo, en las reliquias escuetas del diluvio. La luz en mi país resiste a la memoria como el oro al sudor de la codicia, perdura entre sí misma, nos ignora desde su ajeno ser, su transparencia. Quien corteje a la luz con cintas y tambores inclinándose aquí y allá según astucia de una sensualidad arcaica, incalculable, pierde su tiempo, arguye con las olas mientras la luz, ensimismada, duerme. Pues no mira la luz en mi país las modestas victorias del sentido ni los finos desastres de la suerte, sino que se entretiene con hojas, pajarillos, caracoles, relumbres, hondos verdes. Y es que ciega la luz en mi país deslumbra su propio corazón inviolable sin saber de ganancias ni de pérdidas. Pura como la sal, intacta, erguida la casta, demente luz deshoja el tiempo. "Los días de tu vida", 1977 | En mon pays la lumière est beaucoup plus que le temps, elle s’attarde avec une étrange délectation sur les contours militaires de toute chose, sur les vestiges épurés du déluge. La lumière dans mon pays résiste à la mémoire comme l’or à la sueur de la cupidité, elle se perpétue en elle-même, nous ignore depuis la différence de son être, sa transparence. Quiconque courtise la lumière avec rubans et tambours en s’inclinant de-ci de-là selon la ruse d’une sensualité archaïque, immémoriale, perd son temps, jette ses arguties aux flots tandis que la lumière, tout à elle-même, dort. Car dans mon pays la lumière ne regarde pas les modestes victoires du sens, ni les désastres raffinés du sort, elle s’amuse de feuilles, de petits oiseaux, de coquillages, de reflets, de verts profonds. Aveugle, la lumière, dans mon pays, illumine son propre coeur inviolable sans se soucier de gains ni de pertes. Pure comme le sel, intacte, fièrement dressée, la chaste, démente lumière effeuille le temps. Traduction : Jean Marc Pelorson, 1996 |
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Gil Def- Admin
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