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Como el son de las hojas del álamo - Carlos Rodriguez (1934-1999)

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Como el son de las hojas del álamo - Carlos Rodriguez (1934-1999) Empty Como el son de las hojas del álamo - Carlos Rodriguez (1934-1999)

Message  Gil Def Ven 26 Juil 2024 - 14:07

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Como el son de las hojas del álamo - Carlos Rodriguez (1934-1999) Espagn16

Claudio ROGRIGUEZ
1934-1999

Como el son de las hojas del álamo - Carlos Rodriguez (1934-1999) 94



Como el son de las hojas del álamo - Comme le bruissement des feuilles du peuplier


Voz : Beatriz Salas




El dolor verdadero no hace ruido.
Deja un susurro como el de las hojas
del álamo mecidas por el viento,
un rumor entrañable, de tan honda
vibración, tan sensible al menor roce,
que puede hacerse soledad, discordia,
injusticia o despecho. Estoy oyendo
su murmurado son que no alborota
sino que da armonía, tan buido
y sutil, tan timbrado de espaciosa
serenidad, en medio de esta tarde,
que casi es ya cordura dolorosa,
pura resignación. Traición que vino
de un ruin consejo de la seca boca
de la envidia. Es lo mismo. Estoy oyendo
lo que me obliga y me enriquece a costa
de heridas que aún supuran. Dolor que oigo
muy recogidamente como a fronda
mecida sin buscar señas, palabras
o significación. Música sola,
sin enigmas, son solo que traspasa
mi corazón, dolor que es mi victoria.


"Alianza y condena", 1954




La vraie douleur ne fait pas de bruit :
elle laisse comme un bruissement de feuilles
de peuplier agitées par le vent,
une rumeur intime, d’une vibration
si profonde, si sensible au moindre frôlement,
qu’elle peut devenir solitude, discorde,
injustice ou dépit. Je suis là à écouter
ses murmures qui, loin de troubler,
sont porteurs d’harmonie, si effilés
et subtils, avec un tel son de spacieuse
sérénité en cette fin d’après-midi,
qu’ils sont presque sagesse douloureuse,
résignation pure. Trahison qui est venue
d’un mauvais conseil de la bouche flétrie
de la jalousie. C’est égal. Je suis là à écouter
ce qui me contraint et m’enrichit, au prix
de blessures qui suppurent encore. Douleur que j’entends
avec grand recueillement, comme le frémissement
d’un feuillage sans chercher ni signes, ni mots
ni sens. Musique seule,
sans énigmes, murmures solitaires qui transpercent
mon cœur, douleur qui est ma victoire.


Traduction : Claude de Frayssinet, 1995




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