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El otoño - Luis Felipe Vivanco (1907-1975)

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El otoño - Luis Felipe Vivanco (1907-1975) Empty El otoño - Luis Felipe Vivanco (1907-1975)

Message  Gil Def Sam 17 Aoû 2024 - 5:05

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El otoño - Luis Felipe Vivanco (1907-1975) Espagn16

Luis Felipe VIVANCO
1907-1975

El otoño - Luis Felipe Vivanco (1907-1975) Luis-felipe-vivanco.



El otoño - L'automne


Voz :  Tomás Galindo




1. No le nombramos nunca.

No hace falta nombrarle
cuando avanza el otoño:
sus grandes nubes bajas,
sus cielos y horizontes
húmedos, en tardanza
labradora, los plátanos
cobrizos de las calles,
los charcos en el suelo
y las mal trajeadas
mujeres del tranvía.

No hace falta nombrarle.
Aunque el campo esté lejos,
sus grandes nubes bajas
nos traen los paisajes
anchos, vividos, nuestros,
nuestra diaria vereda
de aislamiento amoroso.
Rocas de musgo y alba
junto al crecido arroyo.
Encinares quebrándose
mansamente hacia el río.
Los negrillos. Los finos
dibujos de los surcos.
La tapia y los frutales
del huerto, donde flota
matinal en la niebla
la oración de las monjas.
Los trenes y sus largos
silbidos.
No hace falta
nombrarle. Está en el mundo.

2. Sabemos que está aquí, dorando las distancias
mirando, caminando su cosecha, dejándola
bien crecida y andada: olas constantes
sobre un rumor de antiguas letanías.

Sabemos que está aquí, donde todas las fechas
tienen pausa de islotes
que escuchan, apagados, la espuma del naufragio,
donde todas las fechas tienen algo
de esa barca sin remos, tan lejos de la orilla…

Sabemos que está aquí, donde todos los rostros
mezclan lentas arrugas,
donde los brazos, sueltos, se apartan de sus cuerpos,
donde ya no hay miradas, ni mejillas, ni labios,
sino un rescoldo gris de noviembre, enfriándose.

3. Sabemos de aquel carro
que ha volcado en la noche,
de aquel monte y sus rojas
hogueras de pastores,
del color de la tierra
con disparos de otoño,
del frío y la humedad, cuando la tarde
moja su cuerpo herido entre los tallos
del mimbreral.
Sabemos
de las jaras ahumadas
y las manos del guarda
que, una vez destripados
los conejos, se ausentan
patriarcales y encienden,
ahuecadas, su negro
cigarro, sin nombrarle.)

4. Aunque el campo esté lejos,
amor es fuego. El fuego
se enciende por las tardes,
dura toda la noche.
El fuego son imágenes,
silenciosos viajes…

Desde la lluvia oblicua de la acera
miramos las estampas
y pasamos las páginas
del fuego solitario:
sus llamas interiores.

Prontos obedeceres:
las luces que se encienden
en las calles estrechas,
y en los pisos cerrados
las fugas en los juegos
de los niños que han vuelto del colegio.

5. Se alargan los crepúsculos,
los senderos, el viento.
No hace falta nombrarle.
Por un lado, aprendemos
a olvidar, y por otro
somos como los niños
aunque tanta experiencia
sin querer nos ha hecho
un poco menos tristes ).

No estamos embriagados.
(Debiéramos estarlo?)
No decimos blasfemias.
(Debiéramos decirlas ?)
Y la Muerte? Su heroica
figura nos convence,
nos lleva de la mano…
pero sabemos poco
de morir, y salimos
de las estrellas falsas.

Dentro, había una sombra
buena, había una esposa
y un hijo que se espera
tal vez, y se le espera
dibujando, cosiendo,
cuando avanza el otoño.
No hace falta nombrarle
tampoco.
Envejecemos,
somos como los niños:
los niños solitarios
viajando junto al fuego
tardes, noches enteras
de amor envejecido.
(Y morir es lo último
de todo.)

Estamos vivos
locamente abrazados
en la vida y el sueño
(aunque haya tanta muerte
contagiosa en el mundo.)






1. Nous ne le nommons jamais.

Inutile de le mentionner
quand avance l'automne:
ses grands nuages bas,
ses ciels et ses horizons
humides, dans le tardif
travail du sol, les platanes
cuivrés dans les rues
les flaques d’eau sur le sol
et mal taillées
les femmes dans le tramway.

Il n’est pas nécessaire de le nommer.
Bien que la campagne soit loin,
ses grands nuages bas
nous apportent les paysages
vastes, habités, les nôtres,
notre chemin quotidien
d’isolement amoureux.
Des roches de mousse et l’aube
à côté du ruisseau en crue.
Des chênaies vertes se brisent
doucement vers la rivière.
Les petits noirs. Les beaux
dessins des rainures.
Le mur et les arbres fruitiers
du verger, où flotte
le matin dans le brouillard
la prière des religieuses
Les trains et leurs longs
sifflets.
Il n’est pas nécessaire
de le nommer. C’est dans le monde.

2. Nous savons qu’il est ici, dorant les distances,
regardant, promenant sa moisson, la laissant
bien cultivée et promenée : vagues constantes
sur un murmure d’anciennes litanies.

Nous savons que c’est ici, où toutes les dattes
ont une pause d’îlots
qui écoutent, étouffées, l’écume du naufrage,
où toutes les dattes ont quelque chose
de ce bateau sans rames, si loin du rivage...

Nous savons que c’est ici, où tous les visages
se mêlent de lentes rides,
où les bras, relâchés, se séparent de leurs corps,
où il n’y a plus de regards, ni joues, ni lèvres,
mais une braise grise de novembre, qui se rafraîchit.

3. Nous connaissons ce char
qui a versé dans la nuit,
cette montagne et ses rouges
feux de bergers,
la couleur de la terre
avec les coups d’automne,
le froid et l’humidité, quand l’après-midi
mouille son corps blessé parmi les tiges
de l'osier.
Nous savons
des cistes fumés
et les mains du garde
qui, une fois, les lapins
éviscérés, s'absentent
patriarcales et allument
creuses, leur cigare noir
sans le nommer.)

4. Bien que le champ soit loin,
l’amour est feu. Le feu
s'allume l’après-midi,
il dure toute la nuit.
Le feu, c’est des images,
des voyages silencieux...

De la pluie oblique du trottoir, nous
regardons les images
et tournons les pages
du feu solitaire :
ses flammes intérieures.

Prompts à obéir :
les lumières qui s’allument
dans les rues étroites,
et dans les appartements fermés
les fuites dans les jeux
des enfants qui sont rentrés de l’école.

5. S'allongent les crépuscules,
les chemins, le vent
Il n’est pas nécessaire de le nommer.
D’un côté, nous apprenons
à oublier, et de l’autre
nous sommes comme des enfants
même si nous avons tant d’expérience
involontairement nous sommes rendus
un peu moins tristes).

Nous ne sommes pas en état d’ébriété.
(Devrions-nous l’être ?)
Nous ne disons pas desblasphèmes.
(Faut-il les dire ?)
Et la mort ? Son héroïque
figure nous convainc,
nous prend par la main...
Mais nous savons peu
pour mourir, et nous sortons
des fausses étoiles.

À l’intérieur, il y avait une ombre
bonne, il y avait une épouse
et un enfant qu'on attend
peut-être, et on l'’attend
dessinant, cousant,
quand l’automne avance.
Il n’est pas nécessaire de le nommer
non plus.
Nous vieillissons,
nous sommes comme des enfants :
des enfants solitaires
voyageant au coin du feu
des soirées, des nuits entières
d’amour vieilli.
(Et mourir est la dernière chose
de toutes.)

Nous sommes
vivants, follement embrassés
dans la vie et le sommeil
(même s’il y a tant de morts
contagieuses dans le monde)..


Traduction : ----




Autres textes du même auteur :

El descampado - Le terrain vague





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Gil Def
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