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El descampado - Luis Felipe Vivanco (1907-1975)

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El descampado - Luis Felipe Vivanco (1907-1975) Empty El descampado - Luis Felipe Vivanco (1907-1975)

Message  Gil Def Sam 17 Aoû 2024 - 7:32

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El descampado - Luis Felipe Vivanco (1907-1975) Espagn16

Luis Felipe VIVANCO
1907-1975

El descampado - Luis Felipe Vivanco (1907-1975) Luis-felipe-vivanco.



El descampado - Le terrain vague


Voz :  Tomás Galindo




Tú estás en ese taxi parado, sí, eres Tú
-un bulto en el crepúsculo- junto al bordillo blanco
donde se acaba el campo de enfrente o descampado.
Lo sé, aunque no te he visto (y aunque dentro del taxi
no hay nadie). Está lloviendo con fuerza. Está empezando
a oler en la ciudad a campo de muy lejos…
Y tú estás en el taxi como en una capilla
que fuera entre las hazas ermita solitaria.
(Lo sé, porque esos trigos que se iluminan, lejos…,
y ese río parado, con sus aguas crecidas
de pronto…) Llueve fuerte y estás dentro del taxi
(tal vez junto a ese chofer fatigado al volante).
Sé que dentro del taxi no hay nadie, pero huele
a lluvia de muy lejos. Suena esa lluvia. Y pienso
sin ganas: ser poeta, suspender en el aire
laborioso de un día y otro día unas pocas
palabras necesarias, y quitarse de en medio.
Porque uno -su difícil vivir- ya no hace falta
si quedan las palabras. Ser poeta: orientarse,
como esa luz dudosa cruzando el descampado
y en vez de una existencia brillante, tener alma.
Por eso, algo me quito de en medio: estoy viviendo
como un taxi parado junto al bordillo blanco
(y hay un cerco de alegres sonrisas y de manos
fieles a sus celestes contactos en la sombra).
Porque Tú, el más activo -y el más ocioso- estabas
aquí, junto al farol de luz verde en la noche.
Tú, sin libros; Tú, libre con brazos, con miradas,
estabas sin testigos y medías -ocioso-
mis pasos por mi cuarto (donde caben mis años).
Y los trigos en éxtasis de Castilla la Vieja,
los ríos llameantes con sus aguas crecidas,
seguían a lo lejos relevándote (mientras
detrás de mis cristales aparece el retraso
de ese barro, esos charcos del ancho descampado,
¡yo también descampado, desterrado del campo!)






Tu es dans ce taxi arrêté, oui, tu es Toi
– une bosse dans le crépuscule – à côté du trottoir blanc
où se termine le champ d'en face ou terrain vague.
Je le sais, même si je ne t’ai pas vu (et même si dans le taxi
il n’y a personne). Il pleut avec force. Ça commence
à sentir dans la ville, dans la campagne, au loin...
Et tu es dans le taxi, comme dans une chapelle
qui fut, parmi les manigances, un ermitage solitaire.
(Je le sais, parce que ces blés qui s’allument, au loin...,
et cette rivière arrêtée, avec ses eaux gonflées
soudainement ) Il pleut fort et tu es à l’intérieur du taxi
(peut-être à côté de ce chauffeur fatigué au volant).
Je sais que dans le taxi il n’y a personne, mais il sent
la pluie de loin. Cette pluie sonne. Et je pense
sans envie : être poète, suspendre dans l’air
laborieux d’un jour et un autre jour quelques
mots nécessaires, et s'écarter du chemin.
Parce que - sa vie difficile - il n’y en a plus besoin
si les mots restent. Être poète : s’orienter,
comme cette lumière douteuse traversant le terrain vague
et au lieu d’une existence brillante, avoir une âme.
C’est pourquoi quelque chose m’écarta du chemin : je suis vivant
comme un taxi arrêté à côté du trottoir blanc
(et il y a une clôture de sourires joyeux et de mains
fidèles à leurs contacts célestes dans l’ombre).
Parce que Toi, le plus actif – et le plus oisif – étais
ici, près de la lanterne de lumière verte dans la nuit.
Toi, sans livres ; Toi, libre de bras, de regards,
tu étais sans témoins et tu mesurais -paresseusement-
mes pas dans ma chambre (où correspondent mes années).
Et les blés en extase de la Vieille-Castille,
les fleuves flamboyants aux eaux gonflées,
continuaient au loin te soulageant (tandis que
derrière mes fenêtres apparaît le retard
de cette boue, ces flaques d’eau d'un vaste terrain vague,
moi aussi terrain vague, banni de la campagne !)


Traduction : ----




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Gil Def
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