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Rima LXXIII - Gustavo Adolfo Becquer (1836-1870)

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Rima LXXIII - Gustavo Adolfo Becquer (1836-1870) Empty Rima LXXIII - Gustavo Adolfo Becquer (1836-1870)

Message  Gil Def Mar 2 Juil 2024 - 12:53

  Rima LXXIII - Gustavo Adolfo Becquer (1836-1870) 989837  Rima LXXIII - Gustavo Adolfo Becquer (1836-1870) 989837  Rima LXXIII - Gustavo Adolfo Becquer (1836-1870) 989837  


Rima LXXIII - Gustavo Adolfo Becquer (1836-1870) Espagn16

Gustavo Adolfo BECQUER
1836-1870

Rima LXXIII - Gustavo Adolfo Becquer (1836-1870) Becque10



Rima LXXIII - Poème LXXIII


Voz : José Diaz




Cerraron sus ojos
que aún tenía abiertos,
taparon su cara
con un blanco lienzo,
y unos sollozando,
otros en silencio,
de la triste alcoba
todos se salieron.

La luz que en un vaso
ardía en el suelo,
al muro arrojaba
la sombra del lecho;
y entre aquella sombra
veíase a intervalos
dibujarse rígida
la forma del cuerpo.

Despertaba el día,
y, a su albor primero,
con sus mil ruidos
despertaba el pueblo.
Ante aquel contraste
de vida y misterio,
de luz y tinieblas,
yo pensé un momento:

—¡Dios mío, qué solos
se quedan los muertos!

De la casa, en hombros,
lleváronla al templo
y en una capilla
dejaron el féretro.
Allí rodearon
sus pálidos restos
de amarillas velas
y de paños negros.

Al dar de las Ánimas
el toque postrero,
acabó una vieja
sus últimos rezos,
cruzó la ancha nave,
las puertas gimieron,
y el santo recinto
quedóse desierto.

De un reloj se oía
compasado el péndulo,
y de algunos cirios
el chisporroteo.
Tan medroso y triste,
tan oscuro y yerto
todo se encontraba
que pensé un momento:

—¡Dios mío, qué solos
se quedan los muertos!
 
De la alta campana
la lengua de hierro
le dio volteando
su adiós lastimero.
El luto en las ropas,
amigos y deudos
cruzaron en fila
formando el cortejo.

Del último asilo,
oscuro y estrecho,
abrió la piqueta
el nicho a un extremo.
Allí la acostaron,
tapiáronle luego,
y con un saludo
despidióse el duelo.

La piqueta al hombro
el sepulturero,
cantando entre dientes,
se perdió a lo lejos.
La noche se entraba,
el sol se había puesto:
perdido en las sombras
yo pensé un momento:

—¡Dios mío, qué solos
se quedan los muertos!
       
En las largas noches
del helado invierno,
cuando las maderas
crujir hace el viento
y azota los vidrios
el fuerte aguacero,
de la pobre niña
a veces me acuerdo.

Allí cae la lluvia
con un son eterno;
allí la combate
el soplo del cierzo.
Del húmedo muro
tendida en el hueco,
¡acaso de frío
se hielan sus huesos...!
     
¿Vuelve el polvo al polvo?
¿Vuela el alma al cielo?
¿Todo es sin espíritu,
podredumbre y cieno?
No sé; pero hay algo
que explicar no puedo,
algo que repugna
aunque es fuerza hacerlo,
el dejar tan tristes,
tan solos los muertos.


"Rimas", 1871




Ils fermèrent leurs yeux
qui étaient encore ouverts,
se couvrirent le visage
d’un linge blanc,
et les uns sanglotant,
les autres en silence,
de la triste chambre.
tous sortirent

La lumière qui dans un verre
brûlait sur le sol
sur le mur projetait
l’ombre du lit
et entre cette ombre
on voyait par intervalles
se dessiner rigide
la forme du corps

Le jour s’éveilla,
et à sa première aube,
avec ses mille bruits,
s’éveilla le peuple
Face à ce contraste
de vie et de mystère,
de lumière et d’obscurité,
je pensai un instant :

- Mon Dieu, combien seuls
demeurent les morts !

De la maison, sur leurs épaules,
ils la portèrent au temple
et dans une chapelle
laissèrent le cercueil .
Là, ils entourèrent
ses restes pâles
de bougies jaunes
et de tissus noirs.

Lorsque fut donné des âmes ,
le dernier son
une vieille femme acheva
ses dernières prières
traversa la large nef,
les portes gémirent
et l’enceinte sainte
resta déserte.

D’une horloge, on entendait
le pendule passer,
et de quelques bougies
le grésillement.
tout se trouvait
si craintif et triste,
si sombre et stérile
que je pensai un instant :

- Mon Dieu, combien seuls
demeurent les morts !

De la grande cloche
la langue de fer
lui fit en se retournant
ses pitoyables adieux.
Le deuil dans les vêtements,
les amis et les parents
se croisèrent en ligne
formant le cortège.

Du dernier asile,
sombre et étroit,
la pioche ouvrit
la niche à une extrémité.
Là, ils la couchèrent,
puis l’emmurèrent,
et avec un salut,
on congédia le deuil.

La pioche sur l’épaule
du fossoyeur,
chantant entre ses dents,
se perdit au loin.
La nuit tombait,
le soleil s’était couché :
perdu dans l’ombre,
je pensai un instant :

- Mon Dieu, combien seuls
demeurent les morts !

Pendant les longues nuits
de l’hiver glacial,
quand le vent  
fait grincer les bois
et que la forte averse
frappe les vitres
de la pauvre fille
parfois je me souviens

Là-bas, tombe la pluie
avec un bruit éternel ;
Là-bas, le combat
le souffle du cierzo.
Du mur humide
tendu dans le creux,
peut-être ses os
gèlent-ils de froid ... !

La poussière revient-elle en poussière ?
L’âme vole-t-elle vers le ciel ?
Tout est-il sans esprit,
pourriture et boue ?
Je ne sais pas; mais il y a quelque chose
que je ne peux pas expliquer,
quelque chose qui répugne
bien qu’il soit nécessaire de le faire,
de laisser si tristes,
si seuls les morts


Traduction : ---




Autres textes du même auteur :

Rima I - Poème I
Rima II - Poème II
Rima IV - Poème IV
Rima LIII - Poème LIII






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