Il pianto della scavatrice VI - Pier Paolo Pasolini (1922-1975)
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Il pianto della scavatrice VI - Pier Paolo Pasolini (1922-1975)
Il pianto della scavatrice VI - Les pleurs de l’excavatrice VI
Voce : Walter Vettori
Nella vampa abbandonata del sole mattutino - che riarde, ormai, radendo i cantieri, sugli infissi riscaldati - disperate vibrazioni raschiano il silenzio che perdutamente sa di vecchio latte, di piazzette vuote, d'innocenza. Già almeno dalle sette, quel vibrare cresce col sole. Povera presenza d'una dozzina d'anziani operai, con gli stracci e le canottiere arsi dal sudore, le cui voci rare, le cui lotte contro gli sparsi blocchi di fango, le colate di terra, sembrano in quel tremito disfarsi. Ma tra gli scoppi testardi della benna, che cieca sembra, cieca sgretola, cieca afferra, quasi non avesse meta, un urlo improvviso, umano, nasce, e a tratti si ripete, così pazzo di dolore, che, umano, subito non sembra più, e ridiventa morto stridore. Poi, piano, rinasce, nella luce violenta, tra i palazzi accecati, nuovo, uguale, urlo che solo chi è morente, nell'ultimo istante, può gettare in questo sole che crudele ancora splende già addolcito da un po' d'aria di mare... A gridare è, straziata da mesi e anni di mattutini sudori - accompagnata dal muto stuolo dei suoi scalpellini, la vecchia scavatrice: ma, insieme, il fresco sterro sconvolto, o, nel breve confine dell'orizzonte novecentesco, tutto il quartiere... È la città, sprofondata in un chiarore di festa, - è il mondo. Piange ciò che ha fine e ricomincia. Ciò che era area erbosa, aperto spiazzo, e si fa cortile, bianco come cera, chiuso in un decoro ch'è rancore; ciò che era quasi una vecchia fiera di freschi intonachi sghembi al sole, e si fa nuovo isolato, brulicante in un ordine ch'è spento dolore. Piange ciò che muta, anche per farsi migliore. La luce del futuro non cessa un solo istante di ferirci: è qui, che brucia in ogni nostro atto quotidiano, angoscia anche nella fiducia che ci dà vita, nell'impeto gobettiano verso questi operai, che muti innalzano, nel rione dell'altro fronte umano, il loro rosso straccio di speranza. "Poesia in forma di rosa" (1964) | En cet abandon où flamboie Le soleil du matin – qui resplendit Maintenant, frôlant les chantiers, sur les installations Qu’il tiédit – des vibrations Désespérées écorchent le silence, Où flotte éperdument une odeur de vieux lait, De petites places vides, d’innocence. Depuis sept heures du matin, au moins, cette vibration Croit avec le soleil. Pauvre présence D’une douzaine d’ouvriers déjà âgés, Avec leurs haillons et leurs tricots de peau brûlés De sueur, dont les voix, rares, Dont les luttes contre les blocs De boue, épars, les coulées de terre, Semblent en ce tressaillement se défaire. Mais parmi les explosions têtues de la Benne, qui aveuglément broie, Aveuglément triture, aveuglément empoigne, Sans but, à ce qu’il semble, Un hurlement, humain, naît soudain, Puis, périodiquement, se répète, Fou de tant de douleur que très vite il semble N’avoir plus rien d’humain, et redevient Morte stridence. Puis, doucement, Il renaît, en cette clarté brutale, Parmi ces immeubles éblouis, à nouveau pareil, Un hurlement que seul un mourant Peut proférer, en son instant suprême, Sous ce soleil dont l’éclat blesse encore, Mais qu’adoucit déjà l’haleine de la mer… Qui hurle ainsi ? C’est, déchirée Par des mois, des années de peine Matinale – accompagnée Par la colonne muette de ses ciseaux La vieille excavatrice : mais c’est aussi le frais Terreau bouleversé, ou, dans l’étroite enceinte D’un horizon de notre siècle Le quartier tout entier... C’est la ville, Enfouie dans une lueur de fête, - C’est le monde. Ce qui pleure, c’est ce qui prend Fin, et qui recommence. Ce qui était Champ d’herbe, espace ouvert, et qui devient Une cour, blanche comme cire, Murée dans une dignité faite de rancœur ; Ce qui avait l’air d’une vieille foire De crépissage frais, tortueux, au soleil, Et devient un nouvel îlot, tout fourmillant, Dans un ordre qui n’est que douleur étouffée. Ce qui pleure, c’est ce qui change, même si C’est pour être meilleur. La lumière Du futur ne saurait cesser un seul instant De nous blesser : elle est là, qui noos brûle, En chacun de nos actes quotidiens, Angoisse, même en cette confiance Qui nous donne la vie, dans l’élan gobettien Vers ces ouvriers, qui, muets, arborent, En ce quartier, sur l’autre front humain, Leur rouge chiffon d’espérance Traduction : José Guidi, 1980 |
Autres textes du même auteur : Supplica a mia madre - Supplique à ma mère Un po' di pace basta - Il suffit d'un instant de paix |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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