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Un po’ di pace basta - Pier Paolo Pasolini (1922-1975)

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Un po’ di pace basta - Pier Paolo Pasolini (1922-1975) Empty Un po’ di pace basta - Pier Paolo Pasolini (1922-1975)

Message  Gil Def Jeu 16 Mai - 10:46

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Un po’ di pace basta - Pier Paolo Pasolini (1922-1975) Italie12

Pier Paolo PASOLINI
1922-1975

Un po’ di pace basta - Pier Paolo Pasolini (1922-1975) 1200px-PierPaoloPasolini



Un po’ di pace basta - Il suffit d’un instant de paix




Un po’ di pace basta a rivelare
dentro il cuore l’angoscia,
limpida, come il fondo del mare

in in giorno di sole. Ne riconosci,
senza provarlo, il male
li, nel tuo letto, petto, coscie

e piedi abbondonati, quale
un crocifisso – o quale Noè
ubracio, che sogna, ingenuamente ignaro

dell’allegria dei figli, che
su lui, i forti, i puri, si divertono…
il giorno è ormai su di te,

nella stanza come un leone dormente.

Per quali strade il cuore
si trova pieno, perfetto anche in questa
mescolanza di beatitudine e dolore ?

Un po’ di pace… E in te ridesta
è la guerra, è Dio. Si distendono
appena le passioni, si chiude la fresca

ferita appena, che già tu spendi
l’anima, che pareva tutta spesa,
in azioni di sogno che non rendono

niente…






Il suffit d’un instant de paix pour révéler,
au fond du cœur, l’angoisse,
limpide comme le fond de la mer

par un jour de soleil. Tu en reconnais,
sans la ressentir, la souffrance,
là, dans ton lit, poitrine, cuisses

et pieds relâchés, tel
un crucifié – ou tel Noé
qui rêve en son ivresse, et, naïf, ignore

la joie de ses fils, tandis que ceux-ci,
si puissants, si purs, se moquent de lui…
le jour est désormais sur toi,

dans la pièce, comme un lion dormant.

Par quels chemins le cœur
peut-il goûter une parfaite plénitude, en ce
mélange de béatitude et de douleur ?

Il suffit d’un instant de paix pour que s’éveillent
en toi la guerre, en toi Dieu. A peine les passions
se sont-elles apaisées, à peine s’est fermée

une fraîche blessure, et déjà, tu prodigues
une âme qui semblait entièrement prodiguée
en des actions de rêve, qui ne mènent

à rien…


Traduction :  José Guidi, 1990




Autres textes du même auteur :

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Io sono una forza del Passoto - Je suis une force du Passé
Supplica a mia madre - Supplique à ma mère






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