Ode to the West Wind - Percy Bysshe Shelley (1792-1822)
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Ode to the West Wind - Percy Bysshe Shelley (1792-1822)
Ode to the West Wind - Ode au vent d'ouest
Voice : Michael Sheen
Voice : Michael Sheen
I O wild West Wind, thou breath of Autumn’s being, Thou, from whose unseen presence the leaves dead Are driven, like ghosts from an enchanter fleeing, Yellow, and black, and pale, and hectic red, Pestilence-stricken multitudes: O thou, Who chariotest to their dark wintry bed The winged seeds, where they lie cold and low, Each like a corpse within its grave, until Thine azure sister of the Spring shall blow Her clarion o’er the dreaming earth, and fill (Driving sweet buds like flocks to feed in air) With living hues and odours plain and hill: Wild Spirit, which art moving everywhere; Destroyer and preserver; hear, O hear! II Thou on whose stream, ‘mid the steep sky’s commotion, Loose clouds like Earth’s decaying leaves are shed, Shook from the tangled boughs of Heaven and Ocean, Angels of rain and lightning: there are spread On the blue surface of thine aery surge, Like the bright hair uplifted from the head Of some fierce Maenad, even from the dim verge Of the horizon to the zenith’s height, The locks of the approaching storm. Thou Dirge Of the dying year, to which this closing night Will be the dome of a vast sepulchre, Vaulted with all thy congregated might Of vapours, from whose solid atmosphere Black rain, and fire, and hail will burst: O hear! III Thou who didst waken from his summer dreams The blue Mediterranean, where he lay, Lulled by the coil of his crystalline streams, Beside a pumice isle in Baiae’s bay, And saw in sleep old palaces and towers Quivering within the wave’s intenser day, All overgrown with azure moss and flowers So sweet, the sense faints picturing them! Thou For whose path the Atlantic’s level powers Cleave themselves into chasms, while far below The sea-blooms and the oozy woods which wear The sapless foliage of the ocean, know Thy voice, and suddenly grow grey with fear, And tremble and despoil themselves: O hear! IV If I were a dead leaf thou mightest bear; If I were a swift cloud to fly with thee; A wave to pant beneath thy power, and share The impulse of thy strength, only less free Than thou, O uncontrollable! If even I were as in my boyhood, and could be The comrade of thy wanderings over Heaven, As then, when to outstrip thy skiey speed Scarce seemed a vision; I would ne’er have striven As thus with thee in prayer in my sore need. Oh! lift me as a wave, a leaf, a cloud! I fall upon the thorns of life! I bleed! A heavy weight of hours has chained and bowed One too like thee: tameless, and swift, and proud. V Make me thy lyre, even as the forest is: What if my leaves are falling like its own! The tumult of thy mighty harmonies Will take from both a deep, autumnal tone, Sweet though in sadness. Be thou, Spirit fierce, My spirit! Be thou me, impetuous one! Drive my dead thoughts over the universe Like withered leaves to quicken a new birth! And, by the incantation of this verse, Scatter, as from an unextinguished hearth Ashes and sparks, my words among mankind! Be through my lips to unawakened Earth The trumpet of a prophecy! O Wind, If Winter comes, can Spring be far behind? "Prometheus Unbound, with Other Poems", 1820 | I Ô Vent d’ouest sauvage, âme et souffle de l’automne, Toi qui, par ton invisible présence, chasses Les feuilles mortes, fantômes fuyant un enchanteur, Jaunes et noires et pâles, et rouges de fièvre, Multitudes frappées de pestilence ! Ô toi Qui transportes jusqu’à leur sombre lit d’hiver Les semences aillées qui, froides, y reposent, Chacune comme un mort en sa tombe, attendant Que ta Sœur azurée de Printemps sonne enfin Son clairon sur la terre qui rêve, et menant Les troupeaux des bourgeons délicats paître l’air, Remplisse plaine et monts de couleurs et d’odeurs Vivantes, sauvage Esprit, qui te meus en tous lieux, Qui détruis et préserves, entends ! Ô entends-moi ! II Toi dont le flux dans les hauteurs du ciel arrache Les nuages, comme les feuilles sèches de la Terre, Aux branches mêlées du Ciel et de l’Océan, Messagers de la pluie et l’éclair, tu déploies Á la surface bleue de ta houle aérienne, Tels les cheveux brillants soulevés sur la tête De quelque Ménade farouche, du bord obscur De l’horizon jusqu’à la hauteur du zénith, Les tresses de la tempête proche. Toi, chant funèbre De l’an qui meurt, et sur lequel la nuit qui tombe Se referme comme le vaste dôme d’un sépulcre, Surplombé par toute la puissance assemblée De tes vapeurs, dense atmosphère d’où jailliront La pluie noire et le feu et la grêle, entends-moi ! III Toi qui sus éveiller de ses rêves d’été La Méditerranée lisse et bleue, assoupie Dans les calmes remous de ses flots cristallins, Près d’une île de ponce dans la baie de Baïes, Et vis dans leur sommeil palais et tours antiques Trembler dans la lumière plus vive de la vague, Tout tapissés de mousse et de fleurs azurées, Si douces que les sens à les peindre défaillent ! Toi pour qui l’Atlantique aux flots étales s’ouvre, Découvrant des abîmes, au plus profond desquels Les floraisons des mers et les bois ruisselants, Feuillage sans sève de l’Océan, reconnaissent Ta voix, et deviennent soudain gris de frayeur, Et frémissent et se dépouillent, oh, entends-moi ! IV Si j’étais feuille morte que tu puisses porter, Nuage assez rapide pour voler avec toi, Ou vague palpitant sous ta puissance, soumis Par ta force à la même impulsion et à peine Moins libre que toi, l’Irréductible ; si j’étais Au moins ce que jeune je fus, et pouvais être Ton compagnon en tes errances dans le Ciel Comme au temps où dépasser ton vol éthéré Semblait à peine un rêve, je n’aurais avec toi, Ainsi lutté en t’invoquant dans ma détresse. Oh ! ainsi qu’une vague, une feuille, un nuage, Emporte-moi ! Sur les épines de la vie Je tombe et saigne ! Le lourd fardeau du temps m’enchaîne, Trop pareil à toi-même : indompté, prompt et fier. V Fais donc de moi ta lyre comme l’est la forêt. Qu’importe si mes feuilles tombent comme les siennes ! Le tumulte harmonieux de tes puissants accords Tirera de nous deux un son grave, automnal, Doux même en sa tristesse. Deviens, âme farouche, Mon âme ! Deviens moi-même, ô toi l’impétueux ! Disperse à travers l’univers mes pensées mortes, Ces feuilles flétries, pour que renaisse la vie, Et par la seule incantation de ce poème Propage comme à partir d’un âtre inextinguible, Cendres et étincelles, mes mots parmi les hommes Par ma bouche, pour la Terre non encore éveillée, Sois la trompette d’une prophétie. Ô vent ! Si vient l’Hiver, le Printemps peut-il être loin ? Traduction : Robert Ellrodt, 2006 |
Autres textes du même auteur : A summer evening churchyard - Cimetière un soir d'été Oxymandias - Oxymandias |
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Gil Def- Admin
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