Ciudad - Álvaro Mutis (1923-2013)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
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Ciudad - Álvaro Mutis (1923-2013)
Álvaro MUTIS 1923-2013 |
Ciudad - Ville
Voz : Mercedes Pérez
Un llanto un llanto de mujer interminable, sosegado, casi tranquilo. En la noche, un llanto de mujer me ha despertado. Primero un ruido de cerradura, después unos pies que vacilan y luego, de pronto, el llanto. Suspiros intermitentes como caídos de un agua interior, densa, imperiosa, inagotable, como esclusa que acumula y libera sus aguas o como hélice secreta que detiene y reanuda su trabajo trasegando el blanco tiempo de la noche. Toda la ciudad se ha ido llenando de este llanto, hasta los solares donde se amontonan las basuras, bajo las cúpulas de los hospitales, sobre las terrazas del verano, en las discretas celdas de la prostitución, en los papeles que se deslizan por solitarias avenidas, con el tibio vaho de ciertas cocinas militares, en las medallas que reposan en joyeros de teca, un llanto de mujer que ha llorado largamente en el cuarto vecino, por todos los que cavan su tumba en el sueño, por los que vigilan la mina del tiempo, por mí que lo escucho sin conocer otra cosa que su frágil rodar por la intemperie persiguiendo las calladas arenas del alba. "Los trabajos perdidos" | un cri un cri de femme sans fin, calme, presque tranquille. Dans la nuit, un cri de femme m'a réveillé. D'abord un bruit de serrure, puis des pieds qui vacillent et puis, tout à coup, un cri. Soupirs intermittents comme tombés d'une eau intérieure, dense, impérieuse, inépuisable, comme une écluse qui accumule et libère ses eaux ou comme une hélice secrète qui s'arrête et reprend son travail en passant par le temps blanc de la nuit. La ville entière a été remplie de ce cri, sur les terrains où s'entassent les détritus, sous les dômes des hôpitaux, sur les terrasses d'été, dans les cellules discrètes de la prostitution, dans les journaux qui glissent dans les avenues solitaires, avec la vapeur chaude de certaines cuisines militaires, dans les médailles qui reposent dans des coffrets à bijoux en teck, un cri de femme qui pleure depuis longtemps dans la pièce voisine, pour tous ceux qui creusent leur tombe dans le sommeil, pour ceux qui gardent la mine du temps, pour moi qui l'entends sans rien savoir d'autre que ce fragile rouler à travers les éléments À la poursuite des sables mouvants silencieux de l'aube. Traduction : --- |
Autres textes du même auteur : Canción del este - Chanson de l’est Nocturno 3 - Nocturne 3 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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