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Pena y alegría del amor - Rafael de León (1908-1982)

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Pena y alegría del amor - Rafael de León (1908-1982) Empty Pena y alegría del amor - Rafael de León (1908-1982)

Message  Gil Def Jeu 8 Aoû - 14:35

  Pena y alegría del amor - Rafael de León (1908-1982) 989837  Pena y alegría del amor - Rafael de León (1908-1982) 989837  Pena y alegría del amor - Rafael de León (1908-1982) 989837  


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Rafael de LEON
1908-1982

Pena y alegría del amor - Rafael de León (1908-1982) Refael-de-leon



Pena y alegría del amor - Peine et joie de l'amour


Voz : Paco Valladares




Mira cómo se me pone
la piel cuando te recuerdo.

Por la garganta me sube
un río de sangre fresco
de la herida que atraviesa
de parte a parte mi cuerpo.
Tengo clavos en las manos
y cuchillos en los dedos
y en mi sien una corona
hecha de alfileres negros.

Mira cómo se me pone
la piel ca vez que me acuerdo
que soy un hombre casao
y sin embargo, te quiero.

Entre tu casa y mi casa
hay un muro de silencio,
de ortigas y de chumberas,
de cal, de arena, de viento,
de madreselvas oscuras
y de vidrios en acecho.
Un muro para que nunca
lo pueda saltar el pueblo
que anda rondando la llave
que guarda nuestro secreto.
¡Y yo sé bien que me quieres!
¡Y tú sabes que te quiero!
Y lo sabemos los dos
y nadie puede saberlo.

¡Ay, pena, penita, pena
de nuestro amor en silencio!
¡Ay, qué alegría, alegría,
quererte como te quiero!

Cuando por la noche a solas
me quedo con tu recuerdo
derribaría la pared
que separa nuestro sueño,
rompería con mis manos
de tu cancela los hierros,
con tal de verme a tu vera,
tormento de mis tormentos,
y te estaría besando
hasta quitarte el aliento.
Y luego, qué se me daba
quedarme en tus brazos muerto.

¡Ay, qué alegría y qué pena
quererte como te quiero!

Nuestro amor es agonía,
luto, angustia, llanto, miedo,
muerte, pena, sangre, vida,
luna, rosa, sol y viento.
Es morirse a cada paso
y seguir viviendo luego
con una espada de punta
siempre pendiente del techo.

Salgo de mi casa al campo
sólo con tu pensamiento,
para acariciar a solas
la tela de aquel pañuelo
que se te cayó un domingo
cuando venías del pueblo
y que no te he dicho nunca,
mi vida, que yo lo tengo.
Y lo estrujo entre mis manos
lo mismo que un limón nuevo,
y miro tus iniciales
y las repito en silencio
para que ni el campo sepa
lo que yo te estoy queriendo.

Ayer, en la Plaza Nueva,
—vida, no vuelvas a hacerlo—
te vi besar a mi niño,
a mi niño el más pequeño,
y cómo lo besarías
—¡ay, Virgen de los Remedios!—
que fue la primera vez
que a mí me distes un beso.
Llegué corriendo a mi casa,
alcé mi niño del suelo
y sin que nadie me viera,
como un ladrón en acecho,
en su cara de amapola
mordió mi boca tu beso.

¡Ay, qué alegría y qué pena
quererte como te quiero!

Mira, pase lo que pase,
aunque se hunda el firmamento,
aunque tu nombre y el mío
lo pisoteen por el suelo,
y aunque la tierra se abra
y aun cuando lo sepa el pueblo
y ponga nuestra bandera
de amor a los cuatro vientos,
sígueme queriendo así,
tormento de mis tormentos.

¡Ay, qué alegría y qué pena
quererte como te quiero!






Regarde comment devient
ma peau quand je me souviens de toi.

Dans ma gorge monte
un fleuve de sang frais
de la blessure qui traverse
de part en part mon corps.
J’ai des ongles dans les mains
des couteaux dans les doigts
et sur la tempe une couronne
faite d’épingles noires.

Regarde comment devient
ma peau chaque fois que je me souviens
que je suis un homme marié
et pourtant je t’aime.

Entre ta maison et la mienne,
il y a un mur de silence,
d’orties et de figuiers de barbarie,
de chaux, de sable, de vent,
de chèvrefeuilles sombres
et de vitres cachées.
Un mur pour que jamais
les gens ne puissent le sauter
qui traînent autour de la clé
qui garde notre secret
Et je sais bien que tu m’aimes !
Et tu sais que je t’aime !
Et nous le savons tous les deux
et personne ne peut le savoir.

Oh, peine, désolation, peine
de notre amour en silence !
Oh, quelle joie, quelle joie,
de t’aimer comme je t’aime !

Quand la nuit seul,
il me reste ta mémoire
j’abattrais le mur
qui sépare notre sommeil,
je briserais de mes mains
les fers de ta porte,
tel qu'à me voir à ton côté,
tourment de mes tourments,
et je t’embrasserais
jusqu’à te couper le souffle.
Et puis, que me soucierait de
rester mort dans tes bras.

Oh, quelle joie et quelle peine
de t'aimer comme je t'aime !

Notre amour est agonie,
deuil, angoisse, pleurs, peur,
mort, chagrin, sang, vie,
lune, rose, soleil et vent.
C’est mourir à chaque pas
et continuer à vivre plus tard
avec une épée pointue
toujours suspendue au plafond.

Je quitte ma maison à la campagne
avec seulement tes pensées,
pour caresser seule
le tissu de ce mouchoir
qui est tombé un dimanche
quand tu revenais du village
et que je ne t’ai jamais dit,
de ma vie, que je l’ai.
Et je le presse dans mes mains
de même qu'un citron nouveau,
et je regarde tes initiales
et les répète en silence
de sorte que même la campagne ne sait pas
ce que je t’aime.

Hier, sur la place Nueva,
- vie, ne recommence pas,
je t’ai vu embrasser mon enfant,
mon petit dernier,
et comme tu l’embrasserais
- oh, Vierge des Remèdes ! —
ce fut la première fois
que tu me donnais un baiser.
Je suis rentrée en courant à la maison,
j’ai ramassé mon enfant par terre
et sans que personne ne me voit,
comme un voleur à l’affût,
sur son visage de coquelicot
ton baiser m’a mordu la bouche

Oh, quelle joie et quelle peine
de t'aimer comme je t'aime !

Regarde, quoi qu’il arrive,
même si le firmament s’enfonce,
même si ton nom et le mien
le foulent à terre,
et même si la terre s’ouvre
et même quand les gens le savent
et mettent notre drapeau
d’amour aux quatre vents,
continue à m’aimer ainsi,
tourment de mes tourments.

Oh, quelle joie et quelle peine
de t'aimer comme je t'aime !


Traduction :  ----




Autres textes du même auteur :

Así te quiero - Ainsi je t'aime
Romance - Romance
Romance de los ojos verdes - Romance des yeux verts




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Gil Def
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