Pena y alegría del amor - Rafael de León (1908-1982)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
Page 1 sur 1
Pena y alegría del amor - Rafael de León (1908-1982)
Pena y alegría del amor - Peine et joie de l'amour
Voz : Paco Valladares
Mira cómo se me pone la piel cuando te recuerdo. Por la garganta me sube un río de sangre fresco de la herida que atraviesa de parte a parte mi cuerpo. Tengo clavos en las manos y cuchillos en los dedos y en mi sien una corona hecha de alfileres negros. Mira cómo se me pone la piel ca vez que me acuerdo que soy un hombre casao y sin embargo, te quiero. Entre tu casa y mi casa hay un muro de silencio, de ortigas y de chumberas, de cal, de arena, de viento, de madreselvas oscuras y de vidrios en acecho. Un muro para que nunca lo pueda saltar el pueblo que anda rondando la llave que guarda nuestro secreto. ¡Y yo sé bien que me quieres! ¡Y tú sabes que te quiero! Y lo sabemos los dos y nadie puede saberlo. ¡Ay, pena, penita, pena de nuestro amor en silencio! ¡Ay, qué alegría, alegría, quererte como te quiero! Cuando por la noche a solas me quedo con tu recuerdo derribaría la pared que separa nuestro sueño, rompería con mis manos de tu cancela los hierros, con tal de verme a tu vera, tormento de mis tormentos, y te estaría besando hasta quitarte el aliento. Y luego, qué se me daba quedarme en tus brazos muerto. ¡Ay, qué alegría y qué pena quererte como te quiero! Nuestro amor es agonía, luto, angustia, llanto, miedo, muerte, pena, sangre, vida, luna, rosa, sol y viento. Es morirse a cada paso y seguir viviendo luego con una espada de punta siempre pendiente del techo. Salgo de mi casa al campo sólo con tu pensamiento, para acariciar a solas la tela de aquel pañuelo que se te cayó un domingo cuando venías del pueblo y que no te he dicho nunca, mi vida, que yo lo tengo. Y lo estrujo entre mis manos lo mismo que un limón nuevo, y miro tus iniciales y las repito en silencio para que ni el campo sepa lo que yo te estoy queriendo. Ayer, en la Plaza Nueva, —vida, no vuelvas a hacerlo— te vi besar a mi niño, a mi niño el más pequeño, y cómo lo besarías —¡ay, Virgen de los Remedios!— que fue la primera vez que a mí me distes un beso. Llegué corriendo a mi casa, alcé mi niño del suelo y sin que nadie me viera, como un ladrón en acecho, en su cara de amapola mordió mi boca tu beso. ¡Ay, qué alegría y qué pena quererte como te quiero! Mira, pase lo que pase, aunque se hunda el firmamento, aunque tu nombre y el mío lo pisoteen por el suelo, y aunque la tierra se abra y aun cuando lo sepa el pueblo y ponga nuestra bandera de amor a los cuatro vientos, sígueme queriendo así, tormento de mis tormentos. ¡Ay, qué alegría y qué pena quererte como te quiero! | Regarde comment devient ma peau quand je me souviens de toi. Dans ma gorge monte un fleuve de sang frais de la blessure qui traverse de part en part mon corps. J’ai des ongles dans les mains des couteaux dans les doigts et sur la tempe une couronne faite d’épingles noires. Regarde comment devient ma peau chaque fois que je me souviens que je suis un homme marié et pourtant je t’aime. Entre ta maison et la mienne, il y a un mur de silence, d’orties et de figuiers de barbarie, de chaux, de sable, de vent, de chèvrefeuilles sombres et de vitres cachées. Un mur pour que jamais les gens ne puissent le sauter qui traînent autour de la clé qui garde notre secret Et je sais bien que tu m’aimes ! Et tu sais que je t’aime ! Et nous le savons tous les deux et personne ne peut le savoir. Oh, peine, désolation, peine de notre amour en silence ! Oh, quelle joie, quelle joie, de t’aimer comme je t’aime ! Quand la nuit seul, il me reste ta mémoire j’abattrais le mur qui sépare notre sommeil, je briserais de mes mains les fers de ta porte, tel qu'à me voir à ton côté, tourment de mes tourments, et je t’embrasserais jusqu’à te couper le souffle. Et puis, que me soucierait de rester mort dans tes bras. Oh, quelle joie et quelle peine de t'aimer comme je t'aime ! Notre amour est agonie, deuil, angoisse, pleurs, peur, mort, chagrin, sang, vie, lune, rose, soleil et vent. C’est mourir à chaque pas et continuer à vivre plus tard avec une épée pointue toujours suspendue au plafond. Je quitte ma maison à la campagne avec seulement tes pensées, pour caresser seule le tissu de ce mouchoir qui est tombé un dimanche quand tu revenais du village et que je ne t’ai jamais dit, de ma vie, que je l’ai. Et je le presse dans mes mains de même qu'un citron nouveau, et je regarde tes initiales et les répète en silence de sorte que même la campagne ne sait pas ce que je t’aime. Hier, sur la place Nueva, - vie, ne recommence pas, je t’ai vu embrasser mon enfant, mon petit dernier, et comme tu l’embrasserais - oh, Vierge des Remèdes ! — ce fut la première fois que tu me donnais un baiser. Je suis rentrée en courant à la maison, j’ai ramassé mon enfant par terre et sans que personne ne me voit, comme un voleur à l’affût, sur son visage de coquelicot ton baiser m’a mordu la bouche Oh, quelle joie et quelle peine de t'aimer comme je t'aime ! Regarde, quoi qu’il arrive, même si le firmament s’enfonce, même si ton nom et le mien le foulent à terre, et même si la terre s’ouvre et même quand les gens le savent et mettent notre drapeau d’amour aux quatre vents, continue à m’aimer ainsi, tourment de mes tourments. Oh, quelle joie et quelle peine de t'aimer comme je t'aime ! Traduction : ---- |
Autres textes du même auteur : Así te quiero - Ainsi je t'aime Romance - Romance Romance de los ojos verdes - Romance des yeux verts |
_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
-
Nombre de messages : 6862
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|