Así te quiero - Rafael de León (1908-1982)
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Así te quiero - Rafael de León (1908-1982)
Así te quiero - Ainsi je t'aime
Voz : Tomas Galindo
El día trece de julio yo me tropecé contigo. Las campanas de mi frente, amargas de bronce antiguo, dieron al viento tu nombre en repique de delirio. Mi corazón de madera muerto de flor y de nidos, floreció en un verde nuevo de naranjos y de gritos, y por mi sangre corrió un toro de escalofrío, que me dejó traspasado en la plaza del suspiro. ¡Ay trece, trece de julio, cuando me encontré contigo! ¡Ay, tus ojos de manzana y tus labios de cuchillo y las nueve, nueve letras de tu nombre sobre el mío que borraron diferencias de linaje y apellido! ¡Bendita sea la madre, la madre que te ha parido, porque solo te parió para darme a mí un jacinto, y se quedó sin jardines porque yo tuviera el mío! ¿Quieres que me abra las venas para ver si doy contigo? ¡Pídemelo y al momento seré un clavel amarillo! ¿Quieres que vaya descalzo llamando por los postigos? ¡Dímelo y no habrá aldabón que no responda a mi brío! ¿Quieres que cuente la arena de los arroyos más finos? Haré lo que se te antoje, lo que mande tu capricho, que es mi corazón cometa y está en tu mano el ovillo; que es mi sinrazón campana y tu voluntad sonido. Nunca quise a nadie así; voy borracho de cariño, desnudo de conveniencias y abroquelado de ritmos como un Quijote de luna con armadura de lirios. Te quiero de madrugada, cuando la noche y el trigo hablan de amor a la sombra morena de los olivos; cuando se callan los niños y las mocitas esperan en los balcones dormidos; te quiero siempre: mañana, tarde, noche… ¡por los siglos, de los siglos! ¡Amén! Te querré constante y sumiso, y cuando ya me haya muerto antes que llegue tu olvido, por la savia de un ciprés subiré delgado y lírico, hecho solamente voz para decirte en un grito: ¡Te quiero! ¡Te quiero muerto igual que te quise vivo! | Le 13 juillet, je t'ai rencontré. Les clochettes de mon front, amères d’airain antique, ont donné ton nom au vent dans un cri de délire. Mon cœur de bois mort de fleurs et de nids, s’épanouit dans un nouveau vert d’orangers et de cris, et dans mon sang coula un taureau frissonnant qui me laissa transpercé dans le carré du soupir. Oh, le treize, treize juillet, quand je t’ai rencontré ! Oh, tes yeux de prunelle et tes lèvres de couteau et les neuf, neuf lettres de ton nom au-dessus du mien qui effaçaient les différences de lignée et de nom de famille ! Bénie soit la mère, la mère qui t’a enfantée, parce qu’elle n'enfanta que toi pour me donner une jacinthe, et resta sans jardin parce que j’avais le mien ! Veux-tu que je m'ouvre les veines pour voir si je peux te trouver ? Demande-le-moi et en un instant je serai un œillet jaune ! Veux-tu que je marche pieds nus que j'appelle par les volets ? Dis-le-moi et il n’y aura pas de heurtoir qui ne réponde pas à mon esprit ! Veux-tu que je compte le sable des plus beaux ruisseaux ? Je ferai ce que tu voudras, ce que ton caprice ordonnera, que mon cœur soit comète et la balle est dans ta main ; que ma cloche soit déraisonnable et ta volonté sonne. Je n’ai jamais aimé quelqu’un comme ça ; Je m’enivre d’affection, nu de commodités et bouclé de rythmes comme un Quichotte au clair de lune dans une armure de lys. Je t’aime à l’aube, quand la nuit et le blé parlent d’amour dans l’ombre sombre des oliviers ; quand se taisent les enfants et les filles attendent sur les balcons endormis; Je t’aime toujours : matin, après-midi, soir... pour des siècles, pour des siècles ! Amen! Je t’aimerai constant et soumis, et quand je serai mort avant que ton oubli ne vienne, à travers la sève d’un cyprès je me lèverai mince et lyrique, ne faisant qu’une voix pour te dire dans un cri : Je t’aime ! Je t’aime mort comme je t'aimais vivant ! Traduction : ---- |
Autres textes du même auteur : Pena y alegría del amor - Peine et joie de l'amour Romance - Romance Romance de los ojos verdes - Romance des yeux verts |
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Gil Def- Admin
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