Romance de los ojos verdes - Rafael de León (1908-1982)
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Romance de los ojos verdes - Rafael de León (1908-1982)
Romance de los ojos verdes - Romance des yeux verts
Voz : Carmen Carrasco
-¿De dónde vienes tan tarde? ¡Dime, di! ¿De dónde vienes? -Vengo de ver unos ojos verdes como el trigo verde. El sueño juega y se esconde en la plaza de mi frente; cabalgo por las ojeras de unos ojos en relieve. El cuarto se va llenando de mar, de barcos y peces, acuarium improvisado sobre el barniz de los muebles, mientras que la media luna de junio roja y solemne se suicida sobre el filo de la mañana que viene. -¿De dónde vienes cantando? ¡Dime, di! ¿De dónde vienes? -Vengo de ver unos ojos verdes como el limón verde. Por el río de la siesta pasa un pregón hecho nieve persianas atravesando: “¡Chumbos frescos, ¿quién los quiere?!” La sábana de la cama en silencio se defiende amortajando suspiros bajo la cal de sus pliegues contra dos cuerpos desnudos que su blancura oscurece; muslos de trigo en mis muslos brazos delgados y ardientes que como ríos morenos iluminados de fiebre se precipitan sin pulso por la llanura del vientre en una lucha romana de mirtos y de laureles. -¿Dónde naciste? -En Tarifa, ¿Y tú? -En Sevilla. Mis sienes están preñadas de olivos como tus ojos de verdes. El silencio apuñalado vuelve a sembrar las paredes y un sueño de torres altas y de relojes ausentes sobre la cama cansada echa su capa de nieve. -¿De dónde vienes borracho? ¡Dime, di! ¿De dónde vienes? -Vengo… vengo de la viña y el olivarito verde. -¿Qué mala hierba pisaste, quién te atravesó las sienes con ese mal fario…? ¡Dime! -Son las cosas de la suerte, unos la encuentran de espaldas, otros la encuentran de frente, y yo me encontré a sus ojos verdes como el trigo verde. -¿Quieres que te haga una taza de hierbabuena caliente? -Quiero su voz, luna y plata diciéndome que me quiere. -¿Quieres que te ate un pañuelo y te lo anude a la frente? -Quiero sus brazos de trigo y su cintura de aceite. -¿Quieres que cante una nana para ver si así te duermes? -Quiero sentirme en el cuello su aliento de flauta breve. -Entonces… mi corazón, dime, ¡por Dios! lo que quieres. -Quiero sus ojos. Sus ojos verdes como el trigo verde, como el limón y la albahaca, como el mar y los cipreses, el romero y los laureles… Si no me traes sus ojos, ¡dile que venga la muerte! | -D’où viens-tu si tard ? Dis-moi, dis-moi ! D’où viens-tu ? - Je viens de voir des yeux verts comme le blé vert. Le rêve joue et se cache sur la place devant moi ; Je chevauche à travers les cernes des yeux levés. La pièce se remplit de mer, de bateaux et de poissons, aquarium improvisé sur le vernis du mobilier, tandis que le croissant de lune de juin rouge et solennel se suicide au bord de la matinée qui vient. - D’où viens-tu en chantant ? Dis-moi, dis-moi ! D’où viens-tu ? -Je viens de voir des yeux verts comme le citron vert. par la rivière de la sieste passe une proclamation faite de neige traversant les stores : "des figues de barbarie fraîches, qui les veut ?!" Le drap du lit en silence se défend en enveloppant des soupirs sous la chaux de ses plis contre deux corps nus que sa blancheur obscurcit ; des cuisses de blé sur mes cuisses, des bras maigres et brûlants qui, comme des fleuves bruns illuminés par la fièvre se précipitent sans palpitation sur la plaine du ventre dans une lutte romaine de myrtes et de lauriers. -Où es-tu né ? - À Tarifa, et toi ? -À Séville. Mes tempes sont enceintes d’oliviers comme tes yeux de vert. Le silence poignardé à nouveau sème les murs et un rêve de hautes tours et d’horloges absentes sur le lit fatigué jette sa couche de neige. - D’où viens-tu, ivre ? Dis-moi, dis ! D’où viens-tu ? - Je viens... Je viens de la vigne et de l’olivier vert. -Quelle mauvaise herbe as-tu foulé, qui t'a percé les tempes avec cette malchance... ? » Dis-moi! - Ce sont les choses de la chance, certains la trouvent par derrière, d’autres la trouvent par l’avant, et je me suis retrouvé dans ses yeux verts comme le blé vert. - Veux-tu que je te fasse une tasse de menthe poivrée ? - Je veux que sa voix, lune et argent, me dise qu’elle m’aime. - Veux-tu que je fasse un mouchoir et que je l’attache autour de ton front ? - Je veux ses bras de blé et sa taille d’huile. - Veux-tu que je chante une berceuse pour voir si tu t’endors ainsi ? - Je veux sentir sur mon cou. son souffle de flûte court -Alors... mon cœur, dis-moi, pour l’amour de Dieu ! ce que tu veux. - Je veux ses yeux. Ses yeux verts comme le blé vert, comme le citron et le basilic, comme la mer et les cyprès, le romarin et les lauriers... Si tu ne m’apportes pas ses yeux, dis-lui que la mort vient ! Traduction : ---- |
Autres textes du même auteur : Así te quiero - Ainsi je t'aime Pena y alegría del amor - Peine et joie de l'amour Romance - Romance |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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