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El dulce mal - Andrés Eloy Blanco (1896-1955)

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El dulce mal -   Andrés Eloy Blanco (1896-1955) Empty El dulce mal - Andrés Eloy Blanco (1896-1955)

Message  Gil Def Lun 19 Aoû 2024 - 18:02

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Andrés Eloy BLANCO
1896-1955

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El dulce mal - Le doux mal


Voz : Andrés Eloy Blanco




Vuelvo los ojos a mi propia historia.
Sueños, más sueños y más sueños… gloria,
más gloria… odio… un ruiseñor huyendo…
y asómbrame no ver en toda ella
ni un rasgo, ni un esbozo, ni una huella
del dulce mal con que me estoy muriendo.

Torno a mirar hacia el camino andado…
Mi marcha fue una marcha de soldado,
con paso vencedor, a todo estruendo;
mi alegría una bárbara alegría…
Y en nada está la sombra todavía
del dulce mal con que me estoy muriendo.

Surgió una cumbre frente a mí; quisieron
otros mil coronarla y no pudieron;
sólo yo quedé arriba, sonriendo,
y allí, suelta la voz, tendido el brazo,
nunca sentí ni el leve picotazo,
del dulce mal con que me estoy muriendo.

Volví la frente hacia el más bello ocaso…
Mil bravos se rindieron al fracaso
mas, yo fui vencedor del mal tremendo;
fui gloria empurpurada y vespertina,
sin presentir la marcha clandestina
del dulce mal con que me estoy muriendo.

Fuerzas y potestades me sitiaron
y, prueba sobre prueba, acorralaron
mi fe, que ni la cambio ni la vendo,
y yo les vi marchar con su despecho
feliz, sin presentir nada en mi pecho
del dulce mal con que me estoy muriendo.

Mujeres… por mi gloria y por mis luchas
en muchas partes se me dieron muchas
y en todas partes me dormí queriendo
y en la mañana hacia otro amor seguía,
pero en ninguno el dardo presentía
del dulce mal con que me estoy muriendo.

Y un día fue la torpe circunstancia
de quedarnos a solas en la estancia,
leyendo juntos, sin estar leyendo,
mirarnos en los ojos, sin malicia,
y quedarnos después con la delicia
del dulce mal con que me estoy muriendo.






e tourne les yeux vers ma propre histoire.
Des rêves, encore des rêves et encore des rêves... De la gloire,
encore de la gloire... haïne... Un rossignol en fuite...
et je m’étonne de ne pas voir dans tout cela
ni un trait, ni une esquisse, ni une trace
du doux mal dont je me meurs.

Je tourne un regard vers le chemin parcouru...
Ma marche était une marche de soldat,
d’un pas victorieux, à plein tonnerre ;
Ma joie, une joie barbare...
Et en rien toujours pas n'est l'ombre
du doux mal dont je me meurs.

Surgit un sommet devant moi ; voulurent
le couronner d'autres milliers et ne le purent ;
seul je restai en haut, souriant,
et là, libérant la voix tendant le bras,
jamais je ne sentis le léger soupçon
du doux mal dont je me meurs.

Je tournai le front vers le plus beau coucher de soleil...
Mille bravos se résignèrent à l’échec
mais je fus vainqueur de l’énorme mal ;
Je fus gloire pourpre et du soir,
sans sentir la marche clandestine
du doux mal dont je me meurs.

Des forces et des puissances m’assiégèrent
et, épreuve sur épreuve, acculèrent
ma foi, que je ne change ni ne vends,
et je les vis s’en aller avec leur dépit
heureux, sans rien sentir dans mon coeur
du doux mal dont je me meurs.

Femmes... Pour ma gloire et pour mes luttes
en beaucoup d’endroits elles me donnèrent beaucoup
et partout je m'endormis en aimant
et le matin vers un autre amour je poursuivis,
mais dans aucun d’eux se sentait le dard
due doux mal dont je me meurs.

Et un jour, ce fut la circonstance maladroite
de nous laisser seuls dans la pièce,
lisant ensemble, sans lire,
de nous regarder dans les yeux, sans malice,
et de nous retrouver depuis avec le délice
du doux mal dont je me meurs.


Traduction :---




Autres textes du même auteur :

La renuncia - Le renoncement
Silencio - Silence






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Gil Def
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