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Vom armen B.B - Bertold Brecht (1898-1956)

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Vom armen B.B - Bertold Brecht (1898-1956) Empty Vom armen B.B - Bertold Brecht (1898-1956)

Message  Gil Def Jeu 6 Juin 2024 - 12:10

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Vom armen B.B - Bertold Brecht (1898-1956) Allema12

Bertold BRECHT
1898-1956

Vom armen B.B - Bertold Brecht (1898-1956) Bertolt-Brecht



Von armen B.B.- Du pauvre B.B.


Rezitation : Lutz Görner




1

Ich, Bertolt Brecht, bin aus den schwarzen Wäldern.
Meine Mutter trug mich in die Städte hinein,
Als ich in ihrem Leibe lag. Und die Kälte der Wälder
Wird in mir bis zu meinem Absterben sein.

2

In der Asphaltstadt bin ich daheim. Von allem Anfang
Versehen mit jedem Sterbsakrament:
Mit Zeitungen. Und Tabak. Und Branntwein.
Misstrauisch und faul und zufrieden am Ende.

3

Ich bin zu den Leuten freundlich. Ich setze
Einen steifen Hut auf nach ihrem Brauch.
Ich sage: es sind ganz besonders riechende Tiere,
Und ich sage: es macht nichts, ich bin es auch.

4

In meine leeren Schaukelstühle vormittags
Setze ich mir mitunter ein paar Frauen,
Und ich betrachte sie sorglos und sage ihnen:
In mir habt ihr einen, auf den könnt ihr nicht bauen.

5

Gegen Abend versammle ich um mich Männer,
Wir reden uns da mit "Gentleman" an.
Sie haben ihre Füße auf meinen Tischen
Und sagen: Es wird besser mit uns. Und ich frage nicht: Wann?

6

Gegen Morgen in der grauen Frühe pissen die Tannen,
Und ihr Ungeziefer, die Vögel, fängt an zu schreien.
Um die Stunde trink ich mein Glas in der Stadt aus und schmeiße
Den Tabakstummel weg und schlafe beunruhigt ein.

7

Wir sind gesessen ein leichtes Geschlecht
In Häusern, die für unzerstörbare galten
(So haben wir gebaut die langen Gehäuse des Eilands Manhattan
Und die dünnen Antennen, die das Atlantische Meer unterhalten).

8

Von diesen Städten wird bleiben: der durch sie hindurchging, der Wind!
Fröhlich macht das Haus den Esser; er leert es.
Wir wissen, daß wir Vorläufige sind,
Und nach uns wird kommen: nichts Nennenswertes.

9

Bei den Erdbeben, die kommen werden, werde ich hoffentlich
Meine Virginia nicht ausgehen lassen durch Bitterkeit,
Ich Bertolt Brecht, in die Asphaltstädte verschlagen
Aus den schwarzen Wäldern, in meiner Mutter, in früher Zeit






1

Moi, Bertolt Brecht, je suis des forêts noires.
Ma mère m’a porté dans les villes
Quand j’étais dans son ventre. Et le froid des forêts
En moi restera jusqu’à ma mort

2

Je suis chez moi dans la ville d’asphalte
Depuis toujours muni des sacrements des morts ;
De journaux, de tabac, d’eau-de-vie
Méfiant, flâneur et finalement satisfait.

3

Je suis gentil avec les gens
Je fais comme eux, je mets un chapeau dur.
Je dis : ce sont des animaux à l’odeur très particulière,
Puis je dis : ça ne fait rien, je suis l’un d’eux.

4

Sur mes chaises à bascule parfois
J’assieds avant midi deux ou trois femmes.
Je les regarde sans souci, et je leur dis :
Je suis quelqu’un sur qui vous ne pouvez pas compter.

5

Le soir j’assemble chez moi quelques hommes
Et nous causons, nous disant « gentleman ».
Ils posent les pieds sur ma table et déclarent :
Pour nous bientôt, ça ira mieux. Jamais je ne demande : Quand ?

6

Le matin les sapins pissent dans l’aube grise
Et leur vermine, les oiseaux, commencent à crier.
C’est l’heure où dans la ville, je siffle mon verre, je jette
Mon mégot, je m’endors plein d’inquiétude.

7

Nous nous sommes assis, espèce légère
Dans des maisons qu’on disait indestructibles.
(Ainsi nous avons élevé les longs buildings de l’île Manhattan,
Et ces minces antennes dont s’amuse la mer Atlantique.)

8

De ces villes restera celui qui passait à travers elles : le vent !
La maison réjouit le mangeur : il la vide.
Nous le savons, nous sommes des gens de passage ;
Et qui nous suivra ? Rien qui vaille qu’on le nomme.

9

Dans les cataclysmes qui vont venir, je ne laisserai pas, j’espère,
Mon cigare de Virginie s’éteindre par amertume,
Moi, Bertolt Brecht, jeté des forêts noires
Dans les villes d’asphalte, quand j’étais dans ma mère, autrefois.


Traduction :  Gilbert Badia & Claude Duchet




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