Yo misma fui mi ruta - Julia de Burgos (1914-1953)
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Yo misma fui mi ruta - Julia de Burgos (1914-1953)
Julia de BURGOS 1914-1953 |
Yo misma fui mi ruta - Je fus ma propre route Voz : Cordelia González, |
Yo quise ser como los hombres quisieron que yo fuese: un intento de vida; un juego al escondite con mi ser. Pero yo estaba hecha de presentes, y mis pies planos sobre la tierra promisoria no resistían caminar hacia atrás, y seguían adelante, adelante, burlando las cenizas para alcanzar el beso de los senderos nuevos. A cada paso adelantado en mi ruta hacia el frente rasgaba mis espaldas el aleteo desesperado de los troncos viejos. Pero la rama estaba desprendida para siempre, y a cada nuevo azote la mirada mía se separaba más y más y más de los lejanos horizontes aprendidos: y mi rostro iba tomando la expresión que le venía de adentro, la expresión definida que asomaba un sentimiento de liberación íntima; un sentimiento que surgía del equilibrio sostenido entre mi vida y la verdad del beso de los senderos nuevos. Ya definido mi rumbo en el presente, me sentí brote de todos los suelos de la tierra, de los suelos sin historia, de los suelos sin porvenir, del suelo siempre suelo sin orillas de todos los hombres y de todas las épocas. Y fui toda en mí como fue en mí la vida… Yo quise ser como los hombres quisieron que yo fuese: un intento de vida; un juego al escondite con mi ser. Pero yo estaba hecha de presentes; cuando ya los heraldos me anunciaban en el regio desfile de los troncos viejos, se me torció el deseo de seguir a los hombres, y el homenaje se quedó esperándome. | Je voulais être ce que les hommes voulaient que je sois : une tentative de vie ; Un jeu de cache-cache avec mon être. Mais j’étais faite de présents, et mes pieds plats sur la terre prometteuse ne pouvaient résister à marcher à reculons, et ils allaient en avant, en avant, moquant des cendres pour arriver au baiser des nouveaux chemins. À chaque pas sur ma route vers le front déchirait mes épaules le battement désespéré des vieux troncs. Mais la branche s’est détachée pour toujours, et à chaque nouveau coup de fouet mon regard s’est séparé de plus en plus des lointains horizons que j’avais appris : et mon visage prenait l’expression qui venait de l’intérieur, l’expression définie qui témoignait d’un sentiment de libération intime ; Un sentiment qui est né de l’équilibre durable entre ma vie et la vérité du baiser des nouveaux chemins. Une fois mon parcours défini dans le présent, je me suis senti comme le germe de tous les sols de la terre, des sols sans histoire, des sols sans avenir, des sols toujours sans rivages de tous les hommes et de tous les temps. Et j’étais tout en moi-même comme la vie était en moi... Je voulais être ce que les hommes voulaient que je sois : une tentative de vie ; Un jeu de cache-cache avec mon être. Mais j’étais faite de présents ; Alors que les hérauts m’annonçaient déjà dans le défilé royal des vieilles malles, s'est tordu mon désir de suivre les hommes, et l’hommage m’a attendu. Traduction : --- |
Autres textes du même auteur : Canción desnuda - Chanson nue Poema para mi muerte - Poème pour ma mort Te quiero - Je t'aime Te seguiré callada - Je te suivrai silencieuse |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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