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Poema para mi muerte - Julia de Burgos (1914-1953)

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Poema para mi muerte - Julia de Burgos (1914-1953) Empty Poema para mi muerte - Julia de Burgos (1914-1953)

Message  Gil Def Lun 5 Aoû - 14:06

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Julia de BURGOS
1914-1953

Poema para mi muerte - Julia de Burgos (1914-1953) Julia-de-Burgos-



Poema para mi muerte - Poème pour ma mort


Voz : Tomás Galindo




Morir conmigo misma, abandonada y sola,
en la más densa roca de una isla desierta.
En el instante un ansia suprema de claveles,
y en el paisaje un trágico horizonte de piedra.

Mis ojos todos llenos de sepulcros de astro,
y mi pasión, tendida, agotada, dispersa.
Mis dedos como niños, viendo perder la nube
y mi razón poblada de sábanas inmensas.

Mis pálidos afectos retornando al silencio
-¡hasta el amor, hermano derretido en mi senda!-
Mi nombre destorciéndose, amarillo en las ramas,
y mis manos, crispándose para darme a las yerbas.

Incorporarme el último, el integral minuto,
y ofrecerme a los campos con limpieza de estrella
doblar luego la hoja de mi carne sencilla,
y bajar sin sonrisa, ni testigo a la inercia.

Que nadie me profane la muerte con sollozos,
ni me arropen por siempre con inocente tierra;
que en el libre momento me dejen libremente
disponer de la única libertad del planeta.

¡Con qué fiera alegría comenzarán mis huesos
a buscar ventanitas por la carne morena
y yo, dándome, dándome, feroz y libremente
a la intemperie y sola rompiéndome cadenas!

¿Quién podrá detenerme con ensueños inútiles
cuando mi alma comience a cumplir su tarea,
haciendo de mis sueños un amasijo fértil
para el frágil gusano que tocará a mi puerta?

Cada vez más pequeña mi pequeñez rendida,
cada instante más grande y más simple la entrega,
mi pecho quizás ruede a iniciar un capullo,
acaso irán mis labios a nutrir azucenas.

¿Cómo habré de llamarme cuando sólo me quede
recordarme, en la roca de una isla desierta?
Un clavel interpuesto entre el viento y mi sombra,
hijo mío y de la muerte, me llamará poeta.






Mourir avec moi-même, abandonnée et seule,
dans la roche la plus dense d'une île déserte.
Dans l’instant une envie suprême d’œillets,
et dans le paysage un horizon tragique de pierre.

Mes yeux pleins de tombeaux étoilés,
et ma passion, étendue, épuisée, dispersée.
Mes doigts comme des enfants, je regarde le nuage perdre
et ma raison peuplée de draps immenses.

Mes pâles affections reviennent au silence
-Même l'amour, frère fondant sur mon chemin !-
Mon nom se tordant, jaune sur les branches,
et mes mains, se contractant pour me donner aux herbes.

M'intégrer à la dernière, à la minute entière,
et m'offrir aux champs avec le nettoyage des étoiles
plier la feuille de ma simple viande,
et redescendre sans sourire, ni témoin de l'inertie.

Que personne ne profane ma mort par des sanglots,
ni ne me couvre pas pour toujours de terre innocente ;
que pendant le moment libre ils me quittent librement
disposer de la seule liberté sur la planète.

Avec quelle joie féroce mes os commenceront
à chercher des petites fenêtres à travers la chair brune
et moi, me donnant, me donnant, férocement et librement
aux intempéries et seul, brisant les chaînes !

Qui peut m'arrêter avec des rêves inutiles
quand mon âme commence à remplir sa tâche,
faisant de mes rêves une masse fertile
pour le ver fragile qui frappera à ma porte ?

Chaque fois plus petite ma petitesse abandonnée
à chaque instant plus grande et plus simple la livraison
ma poitrine pourrait rouler à initier un cocon,
peut-être que mes lèvres iront nourrir les lys.

Comment dois-je m'appeler quand il ne me reste plus que
se souvenir de moi, sur le rocher d'une île déserte ?
Un œillet interposé entre le vent et mon ombre,
mon fils et de la morte, m'appellera poète.


Traduction : ---




Autres textes du même auteur :

Canción desnuda - Chanson nue
Te quiero - Je t'aime
Te seguiré callada - Je te suivrai silencieuse
Yo misma fui mi ruta - Je fus ma propre route






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Gil Def
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