Romance - Rafael de Léon (1908-1982)
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Romance - Rafael de Léon (1908-1982)
Romance - Romance
Voz : Joan Mora
Yo me acerqué hasta tu vera con miedo, ¿por qué negarlo? En las sienes me latían cincuenta y dos desengaños; gris de paisaje en los ojos, risas sin sol en los labios, y el corazón jadeante como un pájaro cansado. Yo me acerqué hasta tu vera con miedo, ¿por qué negarlo? Te reventaba en la boca un clavel de veinte años y en la mejilla un süave melocotón sonrosado. Cuando dijiste: «Te quiero» fue tu voz igual que un caño de agua fresca en una tarde calurosa de verano. Se me echó encima el cariño lo mismo que un toro bravo y quedé sobre la arena muerto de amor y sangrando por cuatro besos lentísimos que me brindaron tus labios. De la sien a la cintura, de la garganta al costado. ¡Qué boda sin requilorios sobre la hierba del campo! ¡Qué marcha nupcial cantaba el viento sobre los álamos! ¡Qué luna grande y redonda iluminó nuestro abrazo, y qué olor el de tu cuerpo a trigo recién cortado! El pueblo, a las dos semanas hizo lengua en los colmados, en las barandas del río, en la azotea, en los patios, en las mesas del casino y en los surcos del arado: «Un hombre que peina canas y que le dobla los años». Es cierto que peino canas pero en cambio, cuando abrazo soy lo mismo que un olivo, igual que un ciprés sonámbulo, Cristobalón de aguas puras que atraviesa el río a nado si ve en la orilla unos ojos o una boca hecha de nardos, para cortarle el suspiro con el calor de mis labios. Que me escupan en la frente, que me pregonen en bandos, que vayan diciendo y digan. Tú conmigo; yo a tu lado respirando de tu aliento, yendo al compás de tus pasos, refrescándome las sientes en la palma de tu mano. Centinela de tus sueños, hombro para tu descanso, Cirineo de tus penas Y San Juan de tu calvario para quererte y tenerte en la noche de mis brazos. ¡¿Qué importa que haya cumplido cincuenta y pico de años?! ¿En qué código de amores, en qué partida de cargos, hay leyes que determinen la edad del enamorado? En cariños no hay fronteras, ni senderos, ni vallados, que el cariño es como un monte con un letrero en lo alto que dice sólo: «Te quiero» Y colorín colorado. | Je me suis approché jusqu'à ton côté avec peur, pourquoi le nier ? Dans mes temps palpitaient cinquante-deux déceptions le gris d'un paysage dans les yeux, des rires sans soleil sur les lèvres et un cœur haletant comme un oiseau fatigué. Je me suis approché jusqu'à ton côté avec peur, pourquoi le nier ? Eclata dans ta bouche un œillet de vingt ans et sur ta joue une süave pêche rosée Quand tu as dit "Je t’aime", ta voix fut comme un filet d’eau fraîche par un après-midi chaud d’été. M'a envahi l'’affection de même qu'un taureau courageux et restai sur le sable mort d’amour et saignant de quatre baisers très lents que tes lèvres m’ont donnés. De la tempe à la taille, de la gorge au côté. Quel mariage sans exigences sur l’herbe du terrain ! Quelle marche nuptiale chantait le vent sur les peupliers ! Quelle grande lune et ronde a illuminé notre étreinte, et sur ton corps quelle odeur de blé fraîchement coupé ! La ville, deux semaines plus tard, faisait sa langue dans les épiceries, sur les grilles de la rivière, sur le toit, dans les patios, sur les tables du casino et dans les sillons de la charrue : "Un homme qui peigne les cheveux gris et qui double les années." Il est vrai que je peigne les cheveux gris, mais d’un autre côté, quand j'étreins, je suis comme un olivier, comme un cyprès somnambule, Cristobal des eaux pures qui traverse la rivière à la nage s’il voit sur le rivage des yeux ou une bouche faite de tubéreuse, pour couper son soupir avec la chaleur de mes lèvres. Qu’ils me crachent sur le front, qu’ils prêchent en bandes, qu’ils vont dire et dire. Toi avec moi ; moi à tes côtés respirant avec ton souffle, allant au rythme de tes pas, me rafraîchissant les tempes dans la paume de ta main. Sentinelle de tes rêves, épaule pour ton repos, Cyrénéen de tes douleurs Et Saint Jean de ton Calvaire pour t’aimer et t’avoir dans la nuit de mes bras. Qu’importe qu’il ait eu une cinquantaine d’années ?! Dans quel code de l’amour, dans quelle rubrique des charges, y a-t-il des lois qui déterminent l’âge de l’amant ? Dans l’affection, il n’y a pas de frontières, pas de sentiers, pas de clôtures, car l’affection est comme une montagne avec un panneau au sommet qui dit seulement : "Je t’aime" et de couleur rouge. Traduction : ---- |
Autres textes du même auteur : Así te quiero - Ainsi je t'aime Pena y alegría del amor - Peine et joie de l'amour Romance de los ojos verdes - Romance des yeux verts |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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