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Romance - Rafael de Léon (1908-1982)

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Message  Gil Def Sam 10 Aoû 2024 - 10:00

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Romance - Rafael de Léon (1908-1982) Espagn16

Rafael de LEON
1908-1982

Romance - Rafael de Léon (1908-1982) Refael-de-leon



Romance - Romance


Voz : Joan Mora




Yo me acerqué hasta tu vera
con miedo, ¿por qué negarlo?

En las sienes me latían
cincuenta y dos desengaños;
gris de paisaje en los ojos,
risas sin sol en los labios,
y el corazón jadeante
como un pájaro cansado.

Yo me acerqué hasta tu vera
con miedo, ¿por qué negarlo?

Te reventaba en la boca
un clavel de veinte años
y en la mejilla un süave
melocotón sonrosado.
Cuando dijiste: «Te quiero»
fue tu voz igual que un caño
de agua fresca en una tarde
calurosa de verano.

Se me echó encima el cariño
lo mismo que un toro bravo
y quedé sobre la arena
muerto de amor y sangrando
por cuatro besos lentísimos
que me brindaron tus labios.

De la sien a la cintura,
de la garganta al costado.
¡Qué boda sin requilorios
sobre la hierba del campo!
¡Qué marcha nupcial cantaba
el viento sobre los álamos!
¡Qué luna grande y redonda
iluminó nuestro abrazo,
y qué olor el de tu cuerpo
a trigo recién cortado!

El pueblo, a las dos semanas
hizo lengua en los colmados,
en las barandas del río,
en la azotea, en los patios,
en las mesas del casino
y en los surcos del arado:
«Un hombre que peina canas
y que le dobla los años».

Es cierto que peino canas
pero en cambio, cuando abrazo
soy lo mismo que un olivo,
igual que un ciprés sonámbulo,
Cristobalón de aguas puras
que atraviesa el río a nado
si ve en la orilla unos ojos
o una boca hecha de nardos,
para cortarle el suspiro
con el calor de mis labios.

Que me escupan en la frente,
que me pregonen en bandos,
que vayan diciendo y digan.
Tú conmigo; yo a tu lado
respirando de tu aliento,
yendo al compás de tus pasos,
refrescándome las sientes
en la palma de tu mano.

Centinela de tus sueños,
hombro para tu descanso,
Cirineo de tus penas
Y San Juan de tu calvario
para quererte y tenerte
en la noche de mis brazos.

¡¿Qué importa que haya cumplido
cincuenta y pico de años?!
¿En qué código de amores,
en qué partida de cargos,
hay leyes que determinen
la edad del enamorado?
En cariños no hay fronteras,
ni senderos, ni vallados,
que el cariño es como un monte
con un letrero en lo alto
que dice sólo: «Te quiero»
Y colorín colorado.






Je me suis approché jusqu'à ton côté
avec peur, pourquoi le nier ?

Dans mes temps palpitaient
cinquante-deux déceptions
le gris d'un paysage dans les yeux,
des rires sans soleil sur les lèvres
et un cœur haletant
comme un oiseau fatigué.

Je me suis approché jusqu'à ton côté
avec peur, pourquoi le nier ?

Eclata dans ta bouche
un œillet de vingt ans
et sur ta joue une süave
pêche rosée
Quand tu as dit "Je t’aime",
ta voix fut comme un filet
d’eau fraîche par un après-midi
chaud d’été.

M'a envahi l'’affection
de même qu'un taureau courageux
et restai sur le sable
mort d’amour et saignant
de quatre baisers très lents
que tes lèvres m’ont donnés.

De la tempe à la taille,
de la gorge au côté.
Quel mariage sans exigences
sur l’herbe du terrain !
Quelle marche nuptiale chantait
le vent sur les peupliers !
Quelle grande lune et ronde
a illuminé notre étreinte,
et sur ton corps quelle odeur
de blé fraîchement coupé !

La ville, deux semaines plus tard,
faisait sa langue dans les épiceries,
sur les grilles de la rivière,
sur le toit, dans les patios,
sur les tables du casino
et dans les sillons de la charrue :
"Un homme qui peigne les cheveux gris
et qui double les années."

Il est vrai que je peigne les cheveux gris,
mais d’un autre côté, quand j'étreins,
je suis comme un olivier,
comme un cyprès somnambule,
Cristobal des eaux pures
qui traverse la rivière à la nage
s’il voit sur le rivage des yeux
ou une bouche faite de tubéreuse,
pour couper son soupir
avec la chaleur de mes lèvres.

Qu’ils me crachent sur le front,
qu’ils prêchent en bandes,
qu’ils vont dire et dire.
Toi avec moi ; moi à tes côtés
respirant avec ton souffle,
allant au rythme de tes pas,
me rafraîchissant les tempes
dans la paume de ta main.

Sentinelle de tes rêves,
épaule pour ton repos,
Cyrénéen de tes douleurs
Et Saint Jean de ton Calvaire
pour t’aimer et t’avoir
dans la nuit de mes bras.

Qu’importe qu’il ait eu
une cinquantaine d’années ?!
Dans quel code de l’amour,
dans quelle rubrique des charges,
y a-t-il des lois qui déterminent
l’âge de l’amant ?
Dans l’affection, il n’y a pas de frontières,
pas de sentiers, pas de clôtures,
car l’affection est comme une montagne
avec un panneau au sommet
qui dit seulement : "Je t’aime"
et de couleur rouge.


Traduction :  ----




Autres textes du même auteur :

Así te quiero - Ainsi je t'aime
Pena y alegría del amor - Peine et joie de l'amour
Romance de los ojos verdes - Romance des yeux verts






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Gil Def
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