Albada - Jaime Gil de Biedma (1929-1990)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
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Albada - Jaime Gil de Biedma (1929-1990)
Albada - Aubade
Voz : Tomás Galindo
Despiértate. La cama está más fría y las sábanas sucias en el suelo. Por los montantes de la galería llega el amanecer, con su color de abrigo de entretiempo y liga de mujer. Despiértate pensando vagamente que el portero de noche os ha llamado. Y escucha en el silencio: sucediéndose hacia lo lejos, se oyen enronquecer los tranvías que llevan al trabajo. Es el amanecer. Irán amontonándose las flores cortadas, en los puestos de las Ramblas, y silbarán los pájaros –cabrones- desde los plátanos, mientras que ven volver la negra humanidad que va a la cama después de amanecer. Acuérdate del cuarto en que has dormido. Entierra la cabeza en las almohadas, sintiendo aún la irritación y el frío que da el amanecer junto al cuerpo que tanto nos gustaba en la noche de ayer, y piensa en que debieses levantarte. Piensa en la casa todavía oscura donde entrarás para cambiar de traje, y en la oficina, con sueño que vencer, y en muchas otras cosas que se anuncian desde el amanecer. Aunque a tu lado escuches el susurro de otra respiración. Aunque tú busques el poco de calor entre sus muslos medio dormido, que empieza a estremecer. Aunque el amor no deje de ser dulce hecho el amanecer. -Junto al cuerpo que anoche me gustaba tanto desnudo, déjame que encienda la luz para besarse cara a cara, en el amanecer. Porque conozco el día que me espera, y no por el placer. | Réveilles-toi. Le lit est plus froid et les draps sales sur le sol. par les montants de la galerie vient l’aube avec sa couleur de manteau de mi-saison et de jarretière féminine. Réveilles-toi en pensant vaguement que le portier de nuit t'a appelé. Et écoutes dans le silence : se succédant au loin, on entend s''érailler les tramways qui emmènent au travail C’est l’aube. Iront s'accumuler les fleurs coupées, dans les étals des Ramblas, et siffleront les oiseaux – bâtards – depuis les platanes, tandis qu’ils voient le retour de l’humanité noire qui se couche après l’aube. Souviens-toi de la pièce dans laquelle tu as dormi. Enfouis la tête dans les oreillers, ressentant encore l’irritation et le froid que donne l’aube à côté du corps que nous aimions tant la nuit dernière, et penses que tu devrais te lever. Penses à la maison toute sombre où tu entreras pour changer de tenue, et au bureau, avec le sommeil à vaincre, et à beaucoup d’autres choses qui s'annoncent dès l’aube. Même si à ton côté tu entends le murmure d’un autre souffle. Même si tu cherches le peu de chaleur entre ses cuisses à moitié endormie, qui commence à frissonner. Même si l’amour ne cesse pas d’être doux fait à l’aube. "À côté du corps que hier soir j’ai aimé tellement nu , laisse-moi allumer la lumière pour s’embrasser face à face, à l’aube." Car je sais le jour qui m’attend, et non pas pour le plaisir. Traduction : ---- |
Autres textes du même auteur : Contra Jaime Gil de Biedma - Contre Jaime Gil de Biedma De aquí a la eternidad - Tant qu'il y aura des hommes No volveré a ser joven - Je ne serai plus jamais jeune |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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