The Tollund man - Seamus Heaney (1939 – 2013)
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The Tollund man - Seamus Heaney (1939 – 2013)
The Tollund man - L’homme de Tollund
I Some day I will go to Aarhus To see his peat-brown head, The mild pods of his eye-lids, His pointed skin cap. In the flat country nearby Where they dug him out, His last gruel of winter seeds Caked in his stomach, Naked except for The cap, noose and girdle, I will stand a long time. Bridegroom to the goddess, She tightened her torc on him And opened her fen, Those dark juices working Him to a saint's kept body, Trove of the turfcutters’ Honeycombed workings. Now his stained face Reposes at Aarhus. II I could risk blasphemy, Consecrate the cauldron bog Our holy ground and pray Him to make germinate The scattered, ambushed Flesh of labourers, Stockinged corpses Laid out in the farmyards, Tell-tale skin and teeth Flecking the sleepers Of four young brothers, trailed For miles along the lines. III Something of his sad freedom As he rode the tumbril Should come to me, driving, Saying the names Tollund, Grauballe, Nebelgard, Watching the pointing hands Of country people, Not knowing their tongue. Out here in Jutland In the old man-killing parishes I will feel lost, Unhappy and at home. | I Un jour j'irai à Aarhus Pour voir sa tête brune comme tourbe, Les douces cosses de ses paupières, Sa casquette de peau en pointe. Je resterai debout un long moment Dans le plat pays des alentours Où on l’a déterré, Son dernier potage de graines d’hiver Tout durci dans le ventre, Nu à part la casquette, La corde et la ceinture. Un fiancé de la déesse, Elle serra son torque sur lui Et lui ouvrit son marais Où oeuvrent ces sucs noirs Qui préservèrent son corps comme celui d’un saint, Trésor à découvrir dans les alvéoles De la tourbe coupée. Maintenant sa face tachée Repose à Aarhus. II Je pourrais risquer le blasphème, Déclarer sacré ce chaudron Qu’est la tourbière et le prier De faire germer La chair surprise dispersée De travailleurs, Les cadavres déchaussés Etendus dans les cours de ferme La peau et les dents révélatrices Mouchetant les traverses, De quatre jeunes frères traînés Des miles le long des voies. III Un peu de sa triste liberté Quand on l’emportait sur la charrette Devrait me parvenir comme je roule Répétant les noms De Tollund, Grauballe, Negelgard, En regardant sans les comprendre Les paysans pointant du doigt, Moi qui ne connaîs pas leur langue. Là-bas dans le Jutland, Dans les vielles paroisses meurtrières Je me sentirai perdu, Malheureux et chez moi. Traduction : Anne Bernard Kearney, 1988 |
Autres textes du même auteur : Digging - Becher Funeral rites - Rites funèbres Good night - Bonne nuit |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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