COUPS DE COEUR POETIQUES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -50%
Ampli Home Cinema Denon AVR-X1700H à 399€
Voir le deal
399 €

Watteau - Albert Samain

Aller en bas

Watteau - Albert Samain Empty Watteau - Albert Samain

Message  Gil Def Ven 25 Jan - 10:37

Watteau - Albert Samain 721364  Watteau - Albert Samain 721364  Watteau - Albert Samain 721364


LES PHARES ET LES PASSERELLES
HOMMAGE AUX ARTS - LA PEINTURE

Watteau - Albert Samain 0_som128





Watteau
"Le Chariot d'or" - 1901
Albert Samain


Watteau - Albert Samain Wattea11
Watteau - Pélerinage à l'île de Cythère


Au-dessus des grands bois profonds
L’étoile du berger s’allume...
Groupes sur l’herbe dans la brume...
Pizzicati des violons...
Entre les mains, les mains s’attardent,
Le ciel où les amants regardent
Laisse un reflet rose dans l’eau ;
Et dans la clairière indécise,
Que la nuit proche idéalise,
Passe entre Estelle et Cydalise
L’ombre amoureuse de Watteau.

Watteau, peintre idéal de la fête jolie,
Ton art léger fut tendre et doux comme un soupir,
Et tu donnas une âme inconnue au désir
En l’asseyant aux pieds de la mélancolie.

Tes bergers fins avaient la canne d’or au doigt ;
Tes bergères, non sans quelques façons hautaines,
Promenaient, sous l’ombrage où chantaient les fontaines,
Leurs robes qu’effilait derrière un grand pli droit...

Dans l’air bleuâtre et tiède agonisaient les roses ;
Les coeurs s’ouvraient dans l’ombre au jardin apaisé,
Et les lèvres, prenant aux lèvres le baiser,
Fiançaient l’amour triste à la douceur des choses.

Les pèlerins s’en vont au pays idéal...
La galère dorée abandonne la rive ;
Et l’amante à la proue écoute au loin, pensive,
Une flûte mourir, dans le soir de cristal...

Oh ! Partir avec eux par un soir de mystère,
Ô maître, vivre un soir dans ton rêve enchanté !
La mer est rose... il souffle une brise d’été,
Et quand la nef aborde au rivage argenté

La lune doucement se lève sur Cythère.

L’éventail balancé sans trêve
Au rythme intime des aveux
Fait, chaque fois qu’il se soulève,
S’envoler au front des cheveux,
L’ombre est suave... tout repose.
Agnès sourit ; Léandre pose
Sa viole sur son manteau ;
Et sur les robes parfumées,
Et sur les mains des bien-aimées,
Flotte, au long des molles ramées,
L’âme divine de Watteau.





Autres textes du même auteur

A Marceline Desbordes Valmore
Automne
Blotti comme un oiseau
Chanson d'été
Comme une grande fleur
Dans le parc aux lointains voilés de brume
Devant la mer, un soir
En printemps
Forêts
Hérode
Hiver
Il est d'étranges soirs
Ilda
J'aime l'aube aux pieds nus qui se coiffe de thym
Je rêve de vers doux
Je t'aime, loin de toi
Keepsake
La bulle
La grenouille
Le berceau
Le Bonheur
Le boucher
Le cortège d'Amphitrite
Le fleuve
Le laboureur
Le marché
Le repas préparé
Le Sphinx
Lentement, doucement, de peur qu'elle se brise
Matin sur le port
Mon enfance captive
Musique
Nocturne provincial
Printemps
Promenade à l'étang
Quand je suis à tes pieds
Retraite
Une heure sonne au loin
Versailles









Dernière édition par Gil Def le Jeu 24 Juin - 10:57, édité 13 fois

_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
Gil Def
Admin

Masculin
Nombre de messages : 6867
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum