Recuerdo bien su mirada - Fernando Pessoa (1888-1935)
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Recuerdo bien su mirada - Fernando Pessoa (1888-1935)
Recuerdo bien su mirada - Je me souviens bien de son regard
Voz : Luigi Maria Corsanico
Recuerdo bien su mirada, Atraviesa todavía mi alma, Como un trazo de fuego en la noche; Recuerdo bien su mirada Lo demás, sí, lo demás Fue solo un simulacro de vida. Ayer paseé por las calles como cualquier persona, Mire para los escaparates despreocupadamente Y no encontré amigos con quienes hablar De repente, vi que estaba triste Mortalmente triste, tan triste Que pensé que me sería imposible vivir un día más No porque muriese o me matase Si no porque sería imposible vivir un día más y eso es todo. Fumo, sueño recostado en el sillón; Me duele vivir como una postura incomoda. Debe haber islas allá, al sur de las cosas Donde vivir sea algo más suave, Donde vivir cueste menos al pensamiento Y donde uno pueda cerrar los ojos y adormecer al sol, Y despertar sin tener que pensar en responsabilidades sociales, En el día del mes o de la semana que es hoy. Abrigo en mi pecho como a un enemigo al que temo ofender, Un corazón extremadamente espontáneo Que siente todo lo que yo sueño como si fuera real Y acompaña con el pie la melodía de las canciones que mi pensamiento canta Canciones tristes como las calles estrechas cuando llueve. "Novas Poesias Inéditas" - 1973 | Je me souviens bien de son regard, Il traverse toujours mon âme, Comme un coup de feu dans la nuit; Je me souviens bien de son regard Le reste oui le reste C'était juste un exercice de vie. Hier j'ai marché dans les rues comme tout le monde Regardez les vitrines sans souci Et je n'ai trouvé aucun ami à qui parler Soudain, j'ai vu que j'étais triste Mortellement triste, si triste Que je pensais qu'il me serait impossible de vivre un jour de plus Pas parce que je suis mort ou tué Sinon parce qu'il serait impossible de vivre un jour de plus et c'est tout. Fume, sommeil allongé sur le canapé; Ça me fait mal de vivre comme une posture inconfortable. Il doit y avoir des îles là-bas, au sud des choses Où vivre est quelque chose de plus doux, Où vivre coûte moins cher à penser Et là où on peut fermer les yeux et endormir le soleil, Et se réveiller sans avoir à penser aux responsabilités sociales, Le jour du mois ou de la semaine qui est aujourd'hui. Manteau sur ma poitrine comme un ennemi que j'ai peur d'offenser Un cœur extrêmement spontané Qui ressent tout ce dont je rêve comme si c'était réel Et accompagne du pied la mélodie des chansons que ma pensée chante Chansons tristes comme les rues étroites quand il pleut. Traduction : --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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