Na véspera de não partir nunca - Fernando Pessoa (1888-1935)
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Na véspera de não partir nunca - Fernando Pessoa (1888-1935)
Na véspera de não partir nunca - À la veille de ne jamais partir
Voz : Tomás Galindo
Voz : Tomás Galindo
Na véspera de não partir nunca Ao menos não há que arrumar malas Nem que fazer planos em papel, Com acompanhamento involuntário de esquecimentos, Para o partir ainda livre do dia seguinte. Não há que fazer nada Na véspera de não partir nunca. Grande sossego de já não haver sequer de que ter sossego! Grande tranqüilidade a que nem sabe encolher ombros Por isto tudo, ter pensado o tudo É o ter chegado deliberadamente a nada. Grande alegria de não ter precisão de ser alegre, Como uma oportunidade virada do avesso. Há quantas vezes vivo A vida vegetativa do pensamento! Todos os dias sine linea Sossego, sim, sossego... Grande tranqüilidade... Que repouso, depois de tantas viagens, físicas e psíquicas! Que prazer olhar para as malas fítando como para nada! Dormita, alma, dormita! Aproveita, dormita! Dormita! É pouco o tempo que tens! Dormita! É a véspera de não partir nunca! "Poesias de Álvaro de Campos" - 1944 | A la veille de ne jamais partir du moins n’est-il besoin de faire sa valise ou de jeter des plans sur le papier, avec tout le cortège involontaire des oublis pour le départ encore disponible du lendemain. Le seul travail, c’est de ne rien faire à la veille de ne jamais partir. Quel grand repos de n’avoir même pas de quoi avoir à se reposer ! Grande tranquillité, pour qui ne sait même pas hausser les épaules devant tout cela, d’avoir pensé le tout et d’avoir de propos délibéré atteint le rien. Grande joie de n’avoir pas besoin d’être joyeux, ainsi qu’une occasion retournée à l’envers. Que de fois il m’advient de vivre de la vie végétative de la pensée ! Tous les jours, sine linea, Repos, oui, repos... Grande tranquillité... Quelle paix, après tant de voyages, physiques et psychiques ! Quel plaisir de regarder les bagages comme si l’on fixait le néant ! Sommeil, âme, sommeille ! Profite, sommeille ! Sommeille ! Il est court, le temps qui te reste ! Sommeille ! C’est la veille de ne jamais partir ! Traduction : Armand Guibert, 1960 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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