Estoy triste y mis ojos no lloran - Juan Ramón Jiménez (1881-1958)
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Estoy triste y mis ojos no lloran - Juan Ramón Jiménez (1881-1958)
Estoy triste y mis ojos no lloran - Je suis triste et mes yeux ne pleurent pas
Voz : Joan Mora
.Estoy triste, y mis ojos no lloran y no quiero los besos de nadie; mi mirada serena se pierde en el fondo callado del parque. ¿Para qué he de soñar en amores si está oscura y lluviosa la tarde y no vienen suspiros ni aromas en las rondas tranquilas del aire? Han sonado las horas dormidas; está solo el inmenso paisaje; ya se han ido los lentos rebaños; flota el humo en los pobres hogares. Al cerrar mi ventana a la sombra, una estrena brilló en los cristales; estoy triste, mis ojos no lloran, ¡ya no quiero los besos de nadie! Soñaré con mi infancia: es la hora de los niños dormidos; mi madre me mecía en su tibio regazo, al amor de sus ojos radiantes; y al vibrar la amorosa campana de la ermita perdida en el valle, se entreabrían mis ojos rendidos al misterio sin luz de la tarde... Es la esquila; ha sonado. La esquila ha sonado en la paz de los aires; sus cadencias dan llanto a estos ojos que no quieren los besos de nadie. ¡Que mis lágrimas corran! Ya hay flores, ya hay fragancias y cantos; si alguien ha soñado en mis besos, que venga de su plácido ensueño a besarme. Y mis lágrimas corren... No vienen... ¿Quién irá por el triste paisaje? Sólo suena en el largo silencio la campana que tocan los ángeles. | Je suis triste et mes yeux ne pleurent pas et je ne veux les baisers de personne ; mon regard serein se perd dans les profondeurs tranquilles du parc. Pourquoi rêver d'amour si l'après-midi est sombre et pluvieux et qu'aucun soupir ou parfum ne vient dans les rondes tranquilles de l'air ? Les heures de sommeil ont sonné ; l'immense paysage est seul ; Les troupeaux sont partis ; La fumée flotte dans les maisons pauvres. En fermant ma fenêtre à l'ombre une lueur a brillé sur les vitres ; Je suis triste, mes yeux ne pleurent pas, Je ne veux plus des baisers de personne ! Je vais rêver à mon enfance : c'est l'heure des enfants endormis ; ma mère me berce sur ses genoux chauds, à l'amour de ses yeux radieux ; Et quand vibrait la cloche amoureuse de l'ermitage perdu dans la vallée, mes yeux abandonnés s'entrouvraient sur le mystère sans lumière du soir... C'est la tonte, elle a sonné. La tonte a sonné dans la paix de l'air ; ses cadences donnent des larmes à ces yeux qui ne veulent les baisers de personne. Que mes larmes coulent ! Il y a déjà des fleurs, il y a déjà des parfums et des chants ; si quelqu'un a rêvé de mes baisers, qu'il sorte de sa rêverie placide pour m'embrasser. Et mes larmes coulent... Elles ne viennent pas... Qui traversera le triste paysage ? Seuls des sons dans le long silence La cloche que sonnent les anges. Traduction : --- |
Autres textes du même auteur : Adolescencia - Adolescence El viaje definitivo - L'ultime voyage Octubre - Octobre Remembranzas - Souvenirs |
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Gil Def- Admin
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