Herkunft - Peter Huchel (1903-1981)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ALLEMAND
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Herkunft - Peter Huchel (1903-1981)
Herkunft - Origine
Dass ich kami m Schattenwind, weiss davon da Haus? Birnen duften mürb im Spind alten Sommer aus. Wo der Flegel sausend drosch, fliegt das Korn zuhauf. Wo am Bett das Öl erlosch, liegt das Laken auf. Als ich mit verharztem Haar in die Kiefern kroch, klangen laut vom Schwalbenjahr Dach und Kammer noch. Nachtgeläut umweht das Haus. Und durchs kalte Tor gehn die Freunde still hinaus, die ich längst verlor. Und der Kesselflicker auch, der arm Feuer sass, hämmernd und im Küchenrauch, den ich lang vergass, vor mir hockt er krumm und alt und zigeunerisch kam nachts aus dem Krähenwald, suchte Herd und Tisch. Eh die Magd die Vesper bot und vom Brotlaib schnit, ritzte sie das Kreuz ins Brot, gab den Glauben mit. Wenn es grün am Himmel tagt, ob sie feldwärts eilt, dienend noch, die graue Magd ? Weiss ich, wo sie weilt ? Und der Knecht, der grübelnd sann, war der Tag kaum hell, forschend, was die Spinne spann, life im Netz sie schnell, seilte sie die Fäden fest, zog ein Sturm herauf, Regen blieb lang im Geäst, war sie träg im Lauf. Alle leben noch im Haus : Freunde, wer ist tot? Euern Krug trinck ich noch aus, esse euer Brot. Und durch Frost und Dunkelheit geht ihr schützend mit. Wenn es auf die Steine schneit, hör ich euern Schritt. "Gedichte", 1948 | Le vent des ombres m’a porté la maison le sait-elle ? Les poires dans le buffet répandent une odeur mûre de vieil été. Là où le fléau sifflait le blé volait en tas. Là où au bord du lit, la lampe s’éteignait les draps étaient étendus. Comme je grimpais dans les sapins les cheveux enduits de résine toit et chambres résonnaient encore de l’année des hirondelles. Le carillon de la nuit souffle autour de la maison. Et par la porte froide sortent en silence les amis depuis longtemps perdus. Le chaudronnier aussi longtemps oublié qui, assis près du feu, martelait dans la fumée de la cuisine, devant moi il est accroupi, vieux, voûté, et gitanesque, il sortait la nuit de la forêt aux corneilles cherchant table et foyer. Avant qu’elle apporte le goûter et coupe la miche la servante entaillait le pain d’une croix, y joignait la foi. Quand le jour point, vert dans le ciel, court-elle aux champs, toujours dévouée, la grise servante sais-je où elle demeure ? Et le valet, perdu dans ses pensées, à peine le jour levé, scrutant ce que tissait l’araignée rapide, elle parcourait la toile et nouait ses fils la tempête éclatait la pluie s’attardait dans les branchages et elle traînait le pas. Tous vivent encore dans la maison amis, qui n’est plus ? je vide encore votre cruche je mange votre pain. Et à travers gel et ténèbres vous m’accompagnez. lorsque sur les pierres il neige j’entends alors vos pas. Traduction : Emmanuel Moses, 1990 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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