COUPS DE COEUR POETIQUES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Précommandes lancées pour le nouvel iPad ...
Voir le deal
609 €

Trieste - Umberto Saba (1883-1957)

Aller en bas

Trieste - Umberto Saba (1883-1957) Empty Trieste - Umberto Saba (1883-1957)

Message  Gil Def Sam 15 Juin - 14:23

  Trieste - Umberto Saba (1883-1957) 989837  Trieste - Umberto Saba (1883-1957) 989837  Trieste - Umberto Saba (1883-1957) 989837  


Trieste - Umberto Saba (1883-1957) Italie12

Umberto SABA
1883-1957

Trieste - Umberto Saba (1883-1957) Saba_u10



Trieste - Trieste


Voce : Lino Guanciale




Ho attraversato tutta la città.
Poi ho salita un’erta,
popolosa in principio, in là deserta,
chiusa da un muricciolo:
un cantuccio in cui solo
siedo; e mi pare che dove esso termina
termini la città.

Trieste ha una scontrosa
grazia. Se piace,
è come un ragazzaccio aspro e vorace,
con gli occhi azzurri e mani troppo grandi
per regalare un fiore;
come un amore
con gelosia.

Da quest’erta ogni chiesa, ogni sua via
scopro, se mena all’ingombrata spiaggia,
o alla collina cui, sulla sassosa
cima, una casa, l'ultima, s'aggrappa.

Intorno
circola ad ogni cosa
un’aria strana, un’aria tormentosa,
l’aria natia.

La mia città che in ogni parte è viva,
ha il cantuccio a me fatto, alla mia vita
pensosa e schiva.






J’ai traversé toute la ville.
Et j’ai gravi une pente,
Populeuse d’abord, plus loin déserte,
Que borne un muret:
Un recoin où solitaire
Je m’assieds et il me semble qu’où il s’arrête
S’arrête la ville.

Trieste a une grâce
Ombrageuse. Elle plaît,
Mais comme un voyou âpre et vorace,
Aux yeux bleus, aux mains trop grandes
Pour offrir une fleur;
Comme un amour
Avec jalousie.

De cette pente, je découvre toutes les églises,
Toutes les rues, qu’elles mènent sur la plage bondée
Ou sur la colline, au sommet pierreux
De laquelle une maison, la dernière, s’aggrippe.

Autour
De toute chose circule
Un air étrange, un air tourmenté,
l’air natal.

Ma ville, de toutes parts vivante,
A pour moi fait ce recoin, pour ma vie
Pensive et recluse.


Traduction : Philippe Renard, 1994




Autres textes du même auteur :

Confine - Confins
Il poeta - Le poète
La capra - La chèvre
La malinconia amorosa - La mélancolie amoureuse
L'ora nostra - Notre temps
Ulisse - Ulysse





_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
Gil Def
Admin

Masculin
Nombre de messages : 6806
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum