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La ciudad sin Laura - Francisco Luis Bernárdez (1900-1978)

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La ciudad sin Laura - Francisco Luis Bernárdez (1900-1978) Empty La ciudad sin Laura - Francisco Luis Bernárdez (1900-1978)

Message  Gil Def Mer 14 Aoû 2024 - 11:59

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La ciudad sin Laura - Francisco Luis Bernárdez (1900-1978) Argent16

Francisco Luis BERNARDEZ
1900 - 1978

La ciudad sin Laura - Francisco Luis Bernárdez (1900-1978) Bernardez_2



La ciudad sin Laura - La ville sans Laura


Voz : Tomás Galindo




En la ciudad callada y sola mi voz despierta una
profunda resonancia.
Mientras la noche va creciendo pronuncio un
nombre y este nombre me acompaña.
La soledad es poderosa pero sucumbe ante mi voz
enamorada.
No puede haber nada tan fuerte como una voz
cuando esa voz es la del alma.
En el sonido con que suena siento el sonido de
una música lejana.
Y en la energía remota que la mueve siento el calor de
una remota llamarada.
Porque mi voz es una chispa de aquella hoguera
que eterniza lo que abrasa.
Porque mi amor es una chispa de aquella hoguera
que eterniza lo que abrasa.
Para poblar este desierto me basta y sobra con
decir una palabra.
El dulce nombre que pronuncio para poblar este
desierto es el de Laura.
Las cosas son inteligibles porque este nombre de mujer
las ilumina.
Porque este nombre las arranca de las tinieblas en
que estaban sumergidas.
Una por una recuperan su resplandor espiritual y
resucitan.
Una por una se levantan con el candor y la belleza
que teman.
La obscuridad desaparece mientras el sueño silencioso
se disipa.
Por este nombre de los nombres hasta la muerte sin
palabras tiene vida.
Ya no resuena entre las cosas el gran torrente de las
noches y los días.
El tiempo calla y se detiene para escuchar esta perfecta
melodía.
Mi vida entera permanece porque este nombre que
recuerdo no me olvida.
Porque este nombre me sostiene con emoción desde su
tierna lejanía.
Cuando mi boca lo ignoraba, la soledad era más honda
que el silencio.
Cuando mi boca estaba muda, mi corazón era invisible
como el viento.
Se conocía que vivía por la canción que lo tenía
prisionero.
Pero vivía en otro mundo; para las cosas de este mundo
estaba muerto.
Le pesadumbre de las horas era mas íntima que nunca
en aquel tiempo.
Porque las noches eran largas; porque los días de las noches
eran lentos.
La tierra estaba más obscura porque faltaban las estrellas
en el cielo.
El manantial de donde brota la luz que alumbra el corazón
estaba seco.
¿Qué hubiera sido de mi vida sin este nombre que pronuncio
en el desierto ?
¿Qué hubiera sido de mi vida sin este amor que me acompaña
desde lejos?
Lejos está la dulce causa del corazón, de la cabeza y de la mano.
Pero su ausencia es la del río, que con la fuente que lo llora
vive atado.
Nunca he sentido como ahora la vecindad de la mujer que estoy
cantando.
Cuando el amor está presente no puede haber nada escondido
ni lejano.
La luz del fuego que me alumbra ¿no es la que alumbra el corazón
del ser amado ?
La llamarada que me quema ¿no es la del fuego en que se quema
sin descanso ?
Aunque las leguas se interponen entre nosotros, ya no pueden
separarnos.
Porque el amor que vence al tiempo no puede estar sino a cubierto
del espacio.
Entre la dicha y mi existencia la diferencia que hubo ayer se va
borrando.
El ser que nombro es el que, siendo, me da una vida sin dolor ni
sobresalto.






Dans la ville silencieuse et solitaire, ma voix éveille une
profonde résonance.
Tandis que la nuit s'installe, je prononce un
nom et ce nom m’accompagne.
La solitude est puissante, mais elle succombe à ma voix
aimante.
Il ne peut y avoir rien d’aussi fort qu’une voix
quand cette voix est celle de l’âme.
Dans le son avec lequel il résonne, je ressens le son d’une
musique lointaine.
Et dans l’énergie lointaine qui l’agite, je ressens la chaleur d’une
flamme lointaine.
Parce que ma voix est une étincelle de ce feu de joie
qui éternise ce qui brûle.
Parce que mon amour est une étincelle de ce feu de joie
qui éternise ce qui brûle.
Pour peupler ce désert, il me suffit largement d’en
dire un mot.
Le doux prénom que je prononce pour peupler ce
désert est celui de Laura.
Les choses sont intelligibles parce que ce nom de femme
les illumine.
Car ce nom les arrache aux ténèbres dans
lesquelles ils étaient plongés.
L’un après l’autre, ils retrouvent leur rayonnement spirituel et
ressuscitent
L’un après l’autre, ils se relèvent avec la candeur et la beauté
qu’ils craignent.
L’obscurité disparaît tandis que le sommeil silencieux
se dissipe.
Par ce nom de noms jusqu'à la mort sans
paroles tient la vie.
Ne résonne plus parmi les choses le grand torrent des
nuits et des jours
Le temps se ferme et s’arrête pour écouter cette parfaite
mélodie
Toute ma vie reste car ce nom dont je
me souviens ne m’oublie pas.
Parce que ce nom me tient avec émotion par sa
tendre distance.
Quand ma bouche l’ignorait, la solitude était plus profonde
que le silence.
Quand ma bouche était muette, mon cœur était invisible
comme le vent.
On savait qu’il vivait grâce à la chanson qui le retenait
prisonnier.
Mais je vivais dans un autre monde ; pour les choses de ce monde
j'étais mort.
L’obscurité des heures était plus intime que jamais
à cette époque.
Parce que les nuits étaient longues ; Parce que les jours des nuits
étaient lents.
La terre était plus sombre parce que manquaient les étoiles
dans le ciel.
La source d’où jaillit la lumière qui illumine le cœur
était à sec.
Que serait devenue ma vie sans ce nom que je prononce
dans le désert ?
Que serait devenue ma vie sans cet amour qui m’accompagne
de loin ?
Loin est la douce cause du cœur, de la tête et de la main.
Mais son absence est celle de la rivière, qui avec la fontaine qui le pleure
vit liée
Je n’ai jamais ressenti la proximité de la femme que je
chante
Quand l’amour est présent, rien ne peut être ni caché
ni distant.
La lumière du feu qui m'illumine n’est-elle pas celle qui illumine le coeur
de l’être aimé ?
La flamme qui me brûle n’est-elle pas la flamme dans laquelle elle brûle
sans repos ?
Bien que  des ligues s'interposent entre nous, elles ne peuvent plus
nous séparer.
Parce que l’amour qui conquiert le temps ne peut être qu’à l’abri
de l’espace.
Entre le bonheur et mon existence, la différence qui existait hier
s’efface.
L’être que je nomme est celle qui, étant ainsi, me donne une vie sans douleur ni
choc.


Traduction : ---




Autres textes du même auteur :

Amor antiguo - Amour ancien
Estar enamorado - Etre amoureux
La palabra - La parole
Silencio - Silence
Soneto enamorado - Sonnet amoureux





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Gil Def
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