La maison paternelle - Georges Rodenbach
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La maison paternelle - Georges Rodenbach
AVEC LE TEMPS LES SOUVENIRS |
La maison paternelle "La Jeunesse blanche" - 1886 Georges Rodenbach Inoubliable est la demeure Qui vit fleurir nos premiers jours ! Maison des mères ! C’est toujours La plus aimée et la meilleure. Ici c’est le papier fleuri Dont, les jours de fièvre moroses, Nous comptions les guirlandes roses D’un long regard endolori. Là, vers Noël, à la nuit proche Nous déposions nos souliers… Combien de détails familiers S’éveillent au bruit d’une cloche ! C’est là que la plus jeune sœur Apprit à marcher en décembre ; Le moindre coin de chaque chambre À des souvenirs de douceur. Rien n’a changé ; les glaces seules Sont tristes d’avoir recueilli Le visage un peu plus vieilli Des mélancoliques aïeules. Tout est pareillement rangé Et, dans la lumière amortie, S’éternise la sympathie Du logis qu’on n’a pas changé : Fauteuils des anciennes années Où l’on nous couchait endormis, Fauteuils démodés, vieux amis, Avec leurs étoffes fanées, Meubles familiarisés Par une immuable attitude, Mettant des charmes d’habitude Dans les salons tranquillisés. Jardin en fleur, vigne, tonnelle, Empreinte vague de nos pieds Sur les tapis et les sentiers, O sainte maison paternelle Qui donc pourrait vous oublier, Logis où dort notre âme en cendre, Surtout quand on a vu descendre Des cercueils chers dans l’escalier !… Autres textes du même auteur Amour vrai Amours inquiètes Au restaurant Aux mères qui battent leurs enfants Chanteuse d'oubli Charme du passé Collège ancien Fête de village L'eau qui parle L'horloge L'oubli La conscription La Mer du Nord La mort de la jeunesse La nuit vient La passante La pluie Le cimetière Le coffret Les cailloux de Mousny Les cloches Les dimanches : tant de tristesse et tant de cloches Les enfants Les jardins Les jeunes filles Les lions Mysticisme Pour la gloire de Mallarmé Pour le tombeau de Verlaine Premier amour Premiers beaux vers Premières communiantes Ô neige, toi la belle endormeuse des bruits Processions Ses yeux Souvenirs d'enfance Tel soir fané, telle heure éphémère suscite |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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