El despertar - Alejandra Pizarnik (1936-1972)
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El despertar - Alejandra Pizarnik (1936-1972)
El despertar - Le réveil
Voz : Martha Elizalde
A León Ostrov Señor La jaula se ha vuelto pájaro y se ha volado y mi corazón está loco porque aúlla a la muerte y sonríe detrás del viento a mis delirios Qué haré con el miedo Qué haré con el miedo Ya no baila la luz en mi sonrisa ni las estaciones queman palomas en mis ideas Mis manos se han desnudado y se han ido donde la muerte enseña a vivir a los muertos Señor El aire me castiga el ser Detrás del aire hay mounstros que beben de mi sangre Es el desastre Es la hora del vacío no vacío Es el instante de poner cerrojo a los labios oír a los condenados gritar contemplar a cada uno de mis nombres ahorcados en la nada. Señor Tengo veinte años También mis ojos tienen veinte años y sin embargo no dicen nada Señor He consumado mi vida en un instante La última inocencia estalló Ahora es nunca o jamás o simplemente fue ¿Còmo no me suicido frente a un espejo y desaparezco para reaparecer en el mar donde un gran barco me esperaría con las luces encendidas? ¿Cómo no me extraigo las venas y hago con ellas una escala para huir al otro lado de la noche? El principio ha dado a luz el final Todo continuará igual Las sonrisas gastadas El interés interesado Las preguntas de piedra en piedra Las gesticulaciones que remedan amor Todo continuará igual Pero mis brazos insisten en abrazar al mundo porque aún no les enseñaron que ya es demasiado tarde Señor Arroja los féretros de mi sangre Recuerdo mi niñez cuando yo era una anciana Las flores morían en mis manos porque la danza salvaje de la alegría les destruía el corazón Recuerdo las negras mañanas de sol cuando era niña es decir ayer es decir hace siglos Señor La jaula se ha vuelto pájaro y ha devorado mis esperanzas Señor La jaula se ha vuelto pájaro Qué haré con el miedo "Las aventuras perdidas" - 1958 | A León Ostrov Seigneur la cage est devenue oiseau et s´est envolée et mon cœur est devenu fou il hurle à la mort et sourit à mes délires à l´insu du vent… Que ferai-je de ma peur? Que ferai-je de ma peur? La lumière de mon sourire ne danse plus les saisons ne brûlent plus les colombes de mes songes. Mes mains se sont dénudées et sont allées là où la mort enseigne à vivre aux morts. Seigneur l'espace condamne mon être. Et derrière lui des monstres boivent mon sang C'est le désastre. c'est l´heure du vide sans vide, il est temps de verrouiller mes lèvres, d'écouter crier les condamnés, contempler chacun de mes noms suspendus dans le néant... Seigneur, j’ai vingt ans mes yeux ont vingt ans et pourtant ils ne disent rien Seigneur j’ai consommé ma vie en un instant, La dernière innocence a explosé, Maintenant ce n’est rien ou jamais ou c'était juste Comment ne pas me suicider devant un miroir et disparaître pour réapparaître en mer où un grand navire m'attendrait avec les lumières allumées ? Comment ne pas m’arracher les veines et en faire une balance pour fuir de l’autre côté de la nuit ? Le commencement a donné naissance à la fin Tout restera le même Les sourires usés L'intérêt intéressé Les questions de pierre en pierre Les gesticulations qui imitent l’amour Tout restera le même Mais mes bras insistent pour embrasser le monde parce qu’on ne leur a pas encore appris qu’il est trop tard Seigneur jette les cercueils de mon sang… Je me souviens de mon enfance, lorsque j´étais vieille et que les fleurs mouraient entre mes mains car la danse sauvage de mon allégresse leur détruisait le cœur. Je me souviens des sombres matins de soleil quand j´étais petite fille, c'était hier, c'était il y a des siècles. Seigneur la cage est devenue oiseau et a dévoré mes espérances. Seigneur la cage est devenue oiseau et que ferai-je de ma peur? Traduction : --- |
Autres textes du même auteur : En este noche, en este monde - En cette nuit, en ce monde Exilio - Exil La enamorada - L'amoureuse Mucho más allá - Beaucoup plus loin Noche - Nuit Origen - Origine |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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