COUPS DE COEUR POETIQUES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Console PS5 Digital édition limitée 30ème anniversaire : où la ...
499.99 €
Voir le deal

Cada uno se va como puede - Roberto Juarroz (1925-1995)

Aller en bas

Cada uno se va como puede - Roberto Juarroz (1925-1995) Empty Cada uno se va como puede - Roberto Juarroz (1925-1995)

Message  Gil Def Ven 24 Mai - 8:44

  Cada uno se va como puede - Roberto Juarroz (1925-1995) 989837  Cada uno se va como puede - Roberto Juarroz (1925-1995) 989837  Cada uno se va como puede - Roberto Juarroz (1925-1995) 989837  


Cada uno se va como puede - Roberto Juarroz (1925-1995) Argent16

Roberto JUARROZ
1925-1975

Cada uno se va como puede - Roberto Juarroz (1925-1995) Juarro10



Cada uno se va como puede - Chacun s’en va comme il peut


Voz :  Tomás Galindo




Cada uno se va como puede,
unos con el pecho entreabierto,
otros con una sola mano,
unos con la cédula de identidad en el bolsillo,
otros en el alma,
unos con la luna atornillada en la sangre
y otros sin sangre, ni luna, ni recuerdos.

Cada uno se va aunque no pueda,
unos con el amor entre dientes,
otros cambiándose la piel,
unos con la vida y la muerte,
otros con la muerte y la vida,
unos con la mano en su hombro
y otros en el hombro de otro.

Cada uno se va porque se va,
unos con alguien trasnochado entre las cejas,
otros sin haberse cruzado con nadie,
unos por la puerta que da o parece dar sobre el camino,
otros por una puerta dibujada en la pared o tal vez en el aire,
unos sin haber empezado a vivir
y otros sin haber empezado a vivir.

Pero todos se van con los pies atados,
unos por el camino que hicieron,
otros por el que no hicieron
y todos por el que nunca harán.


Segunda poesía vertical (1963)




Chacun s’en va comme il peut,
les uns la poitrine entrouverte,
les autres avec une seule main,
les uns la carte d’identité en poche,
les autres dans l’âme,
les uns la lune vissée au sang
et les autres n’ayant ni sang, ni lune, ni souvenirs.

Chacun s’en va même s’il ne peut,
les uns l’amour entre les dents,
les autres en se changeant la peau,
les uns avec la vie et la mort,
les autres avec la mort et la vie,
les uns la main sur l’épaule
et les autres sur l’épaule d’un autre.

Chacun s’en va parce qu’il s’en va,
les uns avec quelqu’un qui les hante,
les autres sans s’être croisés avec personne,
les uns par la porte qui donne ou semble donner sur le chemin,
les autres par une porte dessinée sur le mur ou peut-être dans l’air,
les uns sans avoir commencé à vivre
et les autres sans avoir commencé à vivre.

Mais tous s’en vont les pieds attachés,
les uns par le chemin qu’ils ont fait,
les autres par celui qu’ils n’ont pas fait
et tous par celui qu’ils ne feront jamais.


Traduction : Roger Munier, 1989




Autres textes du même auteur :

Algún día - Un jour
Así como no podemos - Comme nous ne pouvons pas
Hay corazones sin dueño - Il est des coeurs sans maître
Llegará un día - Un jour viendra
No existen paraisos perdidos - Les paradis perdus n'existent pas
Si has perdido - Si tu as perdu






_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
Gil Def
Admin

Masculin
Nombre de messages : 6861
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum