Per i martiri di Piazzale Loreto - Alfonso Gatto (1909-1976)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
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Per i martiri di Piazzale Loreto - Alfonso Gatto (1909-1976)
Per i martiri di Piazzale Loreto - Pour les martyrs de la Place Loreto
Voce : Luigi Vittoria
Ed era l’alba, poi tutto fu fermo la città, il cielo, il fiato del giorno. Restarono i carnefici soltanto vivi davanti ai morti. Era silenzio l’urlo del mattino, silenzio il cielo ferito : un silenzio di case, di Milano. Restarono bruttati anche di sole, sporchi di luce e l’uno all’altro odiosi, gli assassini venduti alla paura. Era l’alba, e dove fu lavoro, ove il Piazzale era la gioia accesa della città migrante alle sue luci da sera a sera, ove lo stesso strido dei tram era saluto al giorno, al fresco viso dei vivi, vollero il massacro perché Milano avesse alla sua soglia confusi tutti in uno stesso sangue i suoi figli promessi e il vecchio cuore forte e ridesto stretto come un pugno. Ebbi il mio cuore ed anche il vostro cuore, il cuore di mia madre e dei miei figli di tutti i vivi uccisi in un istante per quei morti mostrati lungo il giorno alla luce d’estate, a un temporale di nuvole roventi. Attesi il male come un fuoco fulmineo, come l’acqua scrosciante di vittoria, udii il tuono d’un popolo ridesto dalle tombe. Io vidi il nuovo giorno che a Loreto sovra la rossa barricata i morti saliranno per i primi, ancora in tuta e col petto discinto, ancora vivi di sangue e di ragioni. Ed ogni giorno, ogni ora eterna brucia a questo fuoco, ogni alba ha il petto offeso da quel piombo degli innocenti fulminati al muro. | Vint l’aube, puis tout fut en arrêt : la ville, le ciel, le souffle du jour. Les bourreaux seuls restèrent vivants devant les morts. Silence était le cri du matin, silence le ciel blessé, silence des maisons, silence de Milan. Restèrent souillés même de soleil, tachés de lumière et odieux l’un à l’autre les assassins vendus à la peur. C’était l’aube et là où régna le travail, la où la Place symbolisait la joie enflammée de la ville émigrant soir après soir vers ses lumières ; là où le grincement même des trams était salut au jour, au frais visage des vivants, ils voulurent le massacre pour que Milan réunit à son seuil mêlés dans le même sang ses enfants de l’avenir et son vieux cœur généreux et exalté, serré comme un poing. Je liai mon cœur et le vôtre, celui de ma Mère et de mes enfants, celui de tous les vivants tués en un instant à cause de ces morts exposés tout au long du jour à la lumière de l’été, à un ouragan de nuages de feu. J’attendis le mal comme un éclair fulgurant, comme le flot bouillonnant de victoire ; j’entendis le tonnerre d’un peuple réveillé de ses tombes. J’ai vu le jour nouveau où, à Loreto, les morts monteront les premiers sur la barricade, rouge, en salopette, la poitrine à nu, encor vibrants, de sang et d’arguments. Et chaque jour, chaque heure brûle à jamais à ce feu ; chaque aube a le cœur offensé par ce plomb qui foudroya des innocents au mur. Traduction : Geneviève Burckhardt, 1968 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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