La cavalla storna - Giovanni Pascoli (1855-1912)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
Page 1 sur 1
La cavalla storna - Giovanni Pascoli (1855-1912)
La cavalla storna - La jument gris pommelé
Voce : Alberto Lupo -
Nella Torre il silenzio era già alto. Sussurravano i pioppi del Rio Salto. I cavalli normanni alle lor poste frangean la biada con rumor di croste. Là in fondo la cavalla era, selvaggia, nata tra i pini su la salsa spiaggia; che nelle froge avea del mar gli spruzzi ancora, e gli urli negli orecchi aguzzi. Con su la greppia un gomito, da essa era mia madre; e le dicea sommessa: "O cavallina, cavallina storna, che portavi colui che non ritorna; tu capivi il suo cenno ed il suo detto! Egli ha lasciato un figlio giovinetto; il primo d'otto tra miei figli e figlie; e la sua mano non toccò mai briglie. Tu che ti senti ai fianchi l'uragano, tu dai retta alla sua piccola mano. Tu c'hai nel cuore la marina brulla, tu dai retta alla sua voce fanciulla". La cavalla volgea la scarna testa verso mia madre, che dicea più mesta: "O cavallina, cavallina storna, che portavi colui che non ritorna; lo so, lo so, che tu l'amavi forte! Con lui c'eri tu sola e la sua morte O nata in selve tra l'ondate e il vento, tu tenesti nel cuore il tuo spavento; sentendo lasso nella bocca il morso, nel cuor veloce tu premesti il corso: adagio seguitasti la tua via, perché facesse in pace l'agonia...". La scarna lunga testa era daccanto al dolce viso di mia madre in pianto. "O cavallina, cavallina storna, che portavi colui che non ritorna; oh! due parole egli dové pur dire! E tu capisci, ma non sai ridire. Tu con le briglie sciolte tra le zampe, con dentro gli occhi il fuoco delle vampe, con negli orecchi l'eco degli scoppi, seguitasti la via tra gli alti pioppi: lo riportavi tra il morir del sole, perché udissimo noi le sue parole". Stava attenta la lunga testa fiera. Mia madre l'abbraccio' su la criniera. "O cavallina, cavallina storna, portavi a casa sua chi non ritorna! a me, chi non ritornerà più mai! Tu fosti buona... Ma parlar non sai! Tu non sai, poverina; altri non osa. Oh! ma tu devi dirmi una una cosa! Tu l'hai veduto l'uomo che l'uccise: esso t'è qui nelle pupille fise. Chi fu? Chi è? Ti voglio dire un nome. E tu fa cenno. Dio t'insegni, come". Ora, i cavalli non frangean la biada: dormian sognando il bianco della strada. La paglia non battean con l'unghie vuote: dormian sognando il rullo delle ruote. Mia madre alzò nel gran silenzio un dito: disse un nome . . . Sonò alto un nitrito. Canti di Castelvecchio , 1903 | Le silence était déjà grand dans la Tour. Les peupliers de Rio Salto chuchotaient. Les chevaux normands à leur poste le fourrage frangé par un bruit de croûtes. Là-bas, la jument était sauvage, née parmi les pins sur la plage de la salsa ; qui dans les narines avait encore les embruns de la mer et les cris dans les oreilles pointues. Avec un coude sur la crèche, tout près était ma mère ; et lui dit doucement : "Ô petite jument, petite jument gris pommelé, qui as porté celui qui ne revient pas ; tu as compris son signe et son dicton ! Il a laissé un jeune fils; le premier de huit parmi mes fils et filles ; et sa main n'a jamais touché la bride. Toi qui sens l'ouragan à tes côtés, tu écoutes sa petite main. Toi qui as la mer stérile dans ton cœur, prêtes attention à la voix d’un enfant". La jument tournait sa tête décharnée envers ma mère qui, plus tristement, disait : Oh petite jument, petite jument gris pommelé, toi qui as porté celui qui ne revient pas, Je sais, je sais, que tu l'aimais beaucoup. Toi seul étais avec lui et sa mort. Oh toi, né dans les bois parmi les vagues et le vent, tu as gardé ta peur dans ton cœur, sentir la morsure dans la bouche se desserrer, dans le cœur tu as rapidement appuyé sur le cap. Lentement tu as suivi ton chemin, afin qu'il puisse traverser paisiblement l'agonie. La longue tête décharnée était à côté le doux visage de ma mère en pleurs. Oh petite jument, petite jument gris pommelé, toi qui as porté celui qui ne revient pas. Oh, deux mots, il a dû dire, et tu comprends mais tu ne peux pas répéter. Toi, avec les rênes libres entre tes sabots, avec le feu des flammes dans tes yeux, avec l'écho des coups de feu dans les oreilles, tu as suivi le chemin parmi les grands peupliers : tu le ramenais au soleil mourant afin que nous puissions entendre ses paroles ». La longue tête fière était attentive. Ma mère l'a serrée dans ses bras par la crinière. Oh petite jument, petite jument gris pommelé, toi qui as porté celui qui ne revient pas, pour moi, celui qui ne reviendra jamais ! Tu étais bon... mais tu ne sais pas parler ! Tu ne sais pas, la pauvre, les autres n'osent pas. Oh, mais tu dois me dire une, une chose ! Tu as vu l'homme qui l'a tué : il est là, fixé dans tes pupilles. Qui était-il? Qui est-il? Je veux te dire un nom et tu hoches la tête. Que Dieu t'enseigne comment". Or, les chevaux ne broyaient pas le fourrage, ils dormaient en rêvant au blanc de la route. Ils ne battaient pas la paille avec leurs sabots vides, ils dormaient en rêvant au roulement des roues. Ma mère a levé le doigt dans le grand silence, elle a prononcé un nom… Un hennissement bruyant retentit. Traduction : --- |
Autres textes du même auteur : Il gelsomino notturno - Le jasmin dans la nuit L'aquilone - L'aquilon L'assiuolo - Le petit duc La mia sera - Ma soirée Lavantare - Lessive Per sempre - Pour toujours |
_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
-
Nombre de messages : 6806
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|