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Ha sido, ocurrió, es verdad - Pedro Salinas (1891-1951)

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Ha sido, ocurrió, es verdad - Pedro Salinas (1891-1951) Empty Ha sido, ocurrió, es verdad - Pedro Salinas (1891-1951)

Message  Gil Def Dim 7 Juil 2024 - 9:31

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Ha sido, ocurrió, es verdad - Pedro Salinas (1891-1951) Espagn16

Pedro SALINAS
1891-1951

Ha sido, ocurrió, es verdad - Pedro Salinas (1891-1951) Pedro-salinas



Ha sido, ocurrió, es verdad - Cela a été, c’est arrivé, c’est vrai


Voz : Luigi Maria Corsanico




Ha sido, ocurrió, es verdad.
Fue en un día, fue una fecha
que le marca tiempo al tiempo.
Fue en un lugar que yo veo.
Sus pies pisaban el suelo
este que todos pisamos.
Su traje
se parecía a esos otros
que llevan otras mujeres.
Su reló
destejía calendarios,
sin olvidarse una hora:
como cuentan los demás.

Y aquello que ella me dijo
fue en un idioma del mundo,
con gramática e historia.
Tan de verdad,
que parecía mentira.

No.
Tengo que vivirlo dentro,
me lo tengo que soñar.
Quitar el color, el número,
el aliento todo fuego,
con que me quemó al decírmelo.
Convertir todo en acaso,
en azar puro, soñándolo.

Y así, cuando se desdiga
de lo que entonces me dijo,
no me morderá el dolor
de haber perdido una dicha
que yo tuve entre mis brazos,
igual que se tiene un cuerpo.
Creeré que fue soñado.

Que aquello, tan de verdad,
no tuvo cuerpo, ni nombre.
Que pierdo
una sombra, un sueño más.


"La voz a ti debida”, 1933




Cela a été, c’est arrivé, c’est vrai.
Ce fut en un jour, ce fut une date
qui marque le temps pour le temps.
Ce fut dans un endroit que je vois.
Ses pieds foulaient le sol
sur lequel nous marchions tous.
Son costume
ressemblait à ceux
portés par d’autres femmes.
Son relais
a tissé les calendriers,
sans oublier une heure :
comme disent les autres.

Et ce qu’elle me dit
était dans une langue du monde,
avec de la grammaire et de l’histoire.
Si vrai que
cela semblait un mensonge.

Non.
Je dois le vivre à l’intérieur,
je me dois de le rêver.
Pour enlever la couleur, le nombre,
le souffle tout feu,
avec lesquels ça me brûla quand elle me le dit.
Pour tout transformer en hasard,
en pur hasard, en le rêvant.

Et ainsi, quand se rétractera
ce qu’elle me dit alors,
ne me mordra pas la douleur
d’avoir perdu un bonheur
que j’avais dans mes bras,
comme on a un corps.
Je pense que ce fut rêvé.

Que cela, si vrai,
n’avait pas de corps, pas de nom.
Que je perds
une ombre, un rêve de plus.


Traduction : ---




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Gil Def
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