Ha sido, ocurrió, es verdad - Pedro Salinas (1891-1951)
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Ha sido, ocurrió, es verdad - Pedro Salinas (1891-1951)
Ha sido, ocurrió, es verdad - Cela a été, c’est arrivé, c’est vrai
Voz : Luigi Maria Corsanico
Ha sido, ocurrió, es verdad. Fue en un día, fue una fecha que le marca tiempo al tiempo. Fue en un lugar que yo veo. Sus pies pisaban el suelo este que todos pisamos. Su traje se parecía a esos otros que llevan otras mujeres. Su reló destejía calendarios, sin olvidarse una hora: como cuentan los demás. Y aquello que ella me dijo fue en un idioma del mundo, con gramática e historia. Tan de verdad, que parecía mentira. No. Tengo que vivirlo dentro, me lo tengo que soñar. Quitar el color, el número, el aliento todo fuego, con que me quemó al decírmelo. Convertir todo en acaso, en azar puro, soñándolo. Y así, cuando se desdiga de lo que entonces me dijo, no me morderá el dolor de haber perdido una dicha que yo tuve entre mis brazos, igual que se tiene un cuerpo. Creeré que fue soñado. Que aquello, tan de verdad, no tuvo cuerpo, ni nombre. Que pierdo una sombra, un sueño más. "La voz a ti debida”, 1933 | Cela a été, c’est arrivé, c’est vrai. Ce fut en un jour, ce fut une date qui marque le temps pour le temps. Ce fut dans un endroit que je vois. Ses pieds foulaient le sol sur lequel nous marchions tous. Son costume ressemblait à ceux portés par d’autres femmes. Son relais a tissé les calendriers, sans oublier une heure : comme disent les autres. Et ce qu’elle me dit était dans une langue du monde, avec de la grammaire et de l’histoire. Si vrai que cela semblait un mensonge. Non. Je dois le vivre à l’intérieur, je me dois de le rêver. Pour enlever la couleur, le nombre, le souffle tout feu, avec lesquels ça me brûla quand elle me le dit. Pour tout transformer en hasard, en pur hasard, en le rêvant. Et ainsi, quand se rétractera ce qu’elle me dit alors, ne me mordra pas la douleur d’avoir perdu un bonheur que j’avais dans mes bras, comme on a un corps. Je pense que ce fut rêvé. Que cela, si vrai, n’avait pas de corps, pas de nom. Que je perds une ombre, un rêve de plus. Traduction : --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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