Eterna presencia - Pedro Salinas (1891-1951)
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Eterna presencia - Pedro Salinas (1891-1951)
Eterna presencia - Eternelle présence
Voz : Tomás Galindo
No importa que no te tenga, no importa que no te vea. Antes te abrazaba, antes te miraba, te buscaba toda, te quería entera. Hoy ya no les pido, ni a manos ni a ojos, las últimas pruebas. Estar a mi lado te pedía antes; sí, junto a mí, sí, sí, pero allí fuera. Y me contentaba sentir que tus manos, me daban tus manos, sentir que a mis ojos les dabas presencia. Lo que ahora te pido es más, mucho más, que beso o mirada: es que estés más cerca de mí mismo, dentro. Como el viento está invisible, dando su vida a la vela. Como está la luz quieta, fija, inmóvil, sirviendo de centro que nunca vacila al trémulo cuerpo de llama que tiembla. Como está la estrella, presente y segura, sin voz y sin tacto, en el pecho abierto, sereno, del lago. Lo que yo te pido es sólo que seas alma de mi ánima, sangre de mi sangre dentro de las venas. Es que estés en mí como el corazón mío que jamás veré, tocaré, y cuyos latidos no se cansan nunca de darme mi vida hasta que me muera. Como el esqueleto, el secreto hondo de mi ser, que sólo me verá la tierra, pero que en el mundo es el que se encarga de llevar mi peso de carne y de sueño, de gozo y de pena misteriosamente sin que haya unos ojos que jamás le vean. Lo que yo te pido es que la corpórea pasajera ausencia no nos sea olvido, ni fuga, ni falta: sino que me sea posesión total del alma lejana, eterna presencia. | Ce n'est pas grave que je ne t'ai pas, Ce n'est pas grave si je ne te vois pas. Avant je t'embrassais, avant je te regardais, te cherchais tout le temps, t'aimais tout entier. Aujourd'hui je ne les demande plus, ni aux mains ni aux yeux, les dernières preuves. sois à mes côtés Je te l'ai déjà demandé ; oui, à côté de moi, oui, oui, mais là-bas. et me contentait sentir que tes mains, me donnaient tes mains, sentir qu'à mes yeux tu donnais de la présence. Ce que maintenant je te demande Qui plus est, bien plus encore, quel baiser ou quel regard : c'est que tu es plus proche de moi-même, à l'intérieur. Comme le vent est invisible, donnant sa vie à la voile. Comme est la lumière immobile, fixe, immobile, servant de centre qui jamais n'hésite au corps frémissant de flamme qui tremble. Comme va l'étoile, présente et sûre sans voix et sans contact, dans la poitrine ouverte, calme, du lac. Ce que je te demande c'est juste que tu sois âme de mon âme, sang de mon sang à l'intérieur des veines. C'est que tu sois en moi comme le coeur le mien que jamais ne verrai, ne toucherai, et dont les battements ne se fatiguent jamais de me donner ma vie jusqu'à ce que je me meurs. Comme le squelette, le profond secret de mon être, qui seulement la terre verra, mais qui en ce monde est celui qui commande de porter mon poids de chair et de sommeil, de joie et de chagrin mystérieusement sans qu'il ait les yeux qui jamais le regardent. Ce que je te demande c'est que le corporel absence temporaire non ne sois pas oublié, ni fuite, ni manque : sinon que ce soit pour moi pleine possession de l'âme lointaine, éternelle présence. Traduction : --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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