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Eterna presencia - Pedro Salinas (1891-1951)

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Message  Gil Def Dim 7 Juil 2024 - 16:17

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Pedro SALINAS
1891-1951

Eterna presencia - Pedro Salinas (1891-1951) Pedro-salinas



Eterna presencia - Eternelle présence


Voz : Tomás Galindo




No importa que no te tenga,
no importa que no te vea.
Antes te abrazaba,
antes te miraba,
te buscaba toda,
te quería entera.
Hoy ya no les pido,
ni a manos ni a ojos,
las últimas pruebas.
Estar a mi lado
te pedía antes;
sí, junto a mí, sí,
sí, pero allí fuera.
Y me contentaba
sentir que tus manos,
me daban tus manos,
sentir que a mis ojos
les dabas presencia.
Lo que ahora te pido
es más, mucho más,
que beso o mirada:
es que estés más cerca
de mí mismo, dentro.
Como el viento está
invisible, dando
su vida a la vela.
Como está la luz
quieta, fija, inmóvil,
sirviendo de centro
que nunca vacila
al trémulo cuerpo
de llama que tiembla.
Como está la estrella,
presente y segura,
sin voz y sin tacto,
en el pecho abierto,
sereno, del lago.
Lo que yo te pido
es sólo que seas
alma de mi ánima,
sangre de mi sangre
dentro de las venas.
Es que estés en mí
como el corazón
mío que jamás
veré, tocaré,
y cuyos latidos
no se cansan nunca
de darme mi vida
hasta que me muera.
Como el esqueleto,
el secreto hondo
de mi ser, que sólo
me verá la tierra,
pero que en el mundo
es el que se encarga
de llevar mi peso
de carne y de sueño,
de gozo y de pena
misteriosamente
sin que haya unos ojos
que jamás le vean.
Lo que yo te pido
es que la corpórea
pasajera ausencia
no nos sea olvido,
ni fuga, ni falta:
sino que me sea
posesión total
del alma lejana,
eterna presencia.






Ce n'est pas grave que je ne t'ai pas,
Ce n'est pas grave si je ne te vois pas.
Avant je t'embrassais,
avant je te regardais,
te cherchais tout le temps,
t'aimais tout entier.
Aujourd'hui je ne les demande plus,
ni aux mains ni aux yeux,
les dernières preuves.
sois à mes côtés
Je te l'ai déjà demandé ;
oui, à côté de moi, oui,
oui, mais là-bas.
et me contentait
sentir que tes mains,
me donnaient tes mains,
sentir qu'à mes yeux
tu donnais de la présence.
Ce que maintenant je te demande
Qui plus est, bien plus encore,
quel baiser ou quel regard :
c'est que tu es plus proche
de moi-même, à l'intérieur.
Comme le vent est
invisible, donnant
sa vie à la voile.
Comme est la lumière
immobile, fixe, immobile,
servant de centre
qui jamais n'hésite
au corps frémissant
de flamme qui tremble.
Comme va l'étoile,
présente et sûre
sans voix et sans contact,
dans la poitrine ouverte,
calme, du lac.
Ce que je te demande
c'est juste que tu sois
âme de mon âme,
sang de mon sang
à l'intérieur des veines.
C'est que tu sois en moi
comme le coeur
le mien que jamais
ne verrai, ne toucherai,
et dont les battements
ne se fatiguent jamais
de me donner ma vie
jusqu'à ce que je me meurs.
Comme le squelette,
le profond secret
de mon être, qui seulement
la terre verra,
mais qui en ce monde
est celui qui commande
de porter mon poids
de chair et de sommeil,
de joie et de chagrin
mystérieusement
sans qu'il ait les yeux
qui jamais  le regardent.
Ce que je te demande
c'est que le corporel
absence temporaire
non ne sois pas oublié,
ni fuite, ni manque :
sinon que ce soit pour moi
pleine possession
de l'âme lointaine,
éternelle présence.


Traduction : ---




Autres textes du même auteur :

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Gil Def
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