I see around me tombstones grey - Emily Jane Brontë (1818–1848)
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I see around me tombstones grey - Emily Jane Brontë (1818–1848)
I see around me tombstones grey - Autour de moi des tombes grises
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I see around me tombstones grey Stretching their shadows far away. Beneath the turf my footsteps tread Lie low and lone the silent dead, Beneath the turf, beneath the mould, Forever dark, forever cold, And my eyes cannot hold the tears That memory hoards from vanished years For Time and Death and Mortal pain Give wounds that will not heal again, Let me remember half the woe I've seen and heard and felt below, And Heaven itself, so pure and blest, Could never give my spirit rest, Sweet land of light! thy children fair Know nought akin to our despair, Nor have they felt, nor can they tell What tenants haunt each mortal cell, What gloomy guests we hold within, Torments and madness, tears and sin! Well, may they live in ectasy Their long eternity of joy; At least we would not bring them down With us to weep, with us to groan, No, Earth would wish no other sphere To taste her cup of sufferings drear; She turns from Heaven with a careless eye And only mourns that we must die! Ah mother, what shall comfort thee In all this boundless misery? To cheer our eager eyes a while We see thee smile; how fondly smile! But who reads not through that tender glow Thy deep, unutterable woe: Indeed no dazzling land above Can cheat thee of thy children's love. We all, in life's departing shine, Our last dear longings blend with thine; And struggle still and strive to trace With clouded gaze, thy darling face. We would not leave our native home For any world beyond the Tomb. No, rather on thy kindly breast Let us be laid in lasting rest; Or waken but to share with thee A mutual immortality. "The Complete Poems of Emily Jane Bronte", 1941 | Autour de moi des tombes grises Etendent leurs ombres au loin. Là, sous le gazon que je foule, Silencieux, seuls, gisent les morts – Là, sous le gazon, sous la glaise, Voués au froid, voués au noir. Malgré moi m’échappent des larmes Thésaurisées par la mémoire des années enfuies. Ah ! Temps, Mort et Tourment mortel, Si vous blessez, c’est pour toujours ; Qu’il me souvienne d'une moitié de la souffrance Que j’ai vue, apprise, soufferte, Et le Ciel même ne saurait, si pur et bienheureux soit-il, Donner quiétude à mon âme. Aimable séjour de lumière, tes enfants ignorent Tout ce qu’est notre désespoir ; Ils n’ont éprouvé, ni ne savent Quels sombres hôtes nous logeons Dans nos habitacles mortels : Péchés et pleurs, démence et autres ! Fort bien : qu’ils passent dans l’extase Leur longue éternité de joie : Nous ne voudrions point qu’ils vinssent Gémir avec nous ici-bas ; Ni la Terre qu’une autre sphère Goûte à sa coupe de douleur, Elle qui détourne du Ciel son regard et ne mène deuil que pour nous, qui devrons mourir ! Ah ! comment te consoler, mère, De tant d’incessante misère ? Pour charmer un temps nos regards, Tu souris, combien tendrement, Mais qui ne devine, à travers ton chaleureux rayonnement Ta profonde, indicible peine ? Il n’est paradis qui te puisse Voler l’amour de tes enfants. Tous, à l’instant où notre vie Va jeter sa dernière lueur, notre nostalgie Toujours s’efforce et toujours cherche D’un œil voilé ton cher visage. Laisserions-nous notre patrie Pour aucun monde d’outre-tombe ? Plutôt sur ton sein tutélaire Reposer pour un long sommei Et n’en être enfin réveillés que pour partager avec toi Une immortalité pareille. Traduction : Pierre Leyris, 1963 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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