How clear she shines - Emily Jane Brontë (1818–1848)
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How clear she shines - Emily Jane Brontë (1818–1848)
How clear she shines - Comme elle brille clair
Voice : Aimée
How clear she shines! How quietly I lie beneath her guardian light; While heaven and earth are whispering me, “Tomorrow, wake, but, dream to—night.” Yes, Fancy, come, my Fairy love! These throbbing temples softly kiss; And bend my lonely couch above And bring me rest, and bring me bliss. The world is going; dark world, adieu! Grim world, conceal thee till the day; The heart, thou canst not all subdue, Must still resist, if thou delay! Thy love I will not, will not share; Thy hatred only wakes a smile; Thy griefs may wound —thy wrongs may tear, But, oh, thy lies shall ne’er beguile! While gazing on the stars that glow Above me, in that stormless sea, I long to hope that all the woe Creation knows, is held in thee! And, this shall be my dream to—night; I’ll think the heaven of glorious spheres Is rolling on its course of light In endless bliss, through endless years; I’ll think, there’s not one world above, Far as these straining eyes can see, Where Wisdom ever laughed at Love, Or Virtue crouched to Infamy; Where, writhing ‘neath the strokes of Fate, The mangled wretch was forced to smile; To match his patience ’gainst her hate, His heart rebellious all the while. Where Pleasure still will lead to wrong, And helpless Reason warn in vain; And Truth is weak, and Treachery strong; And Joy the surest path to Pain; And Peace, the lethargy of Grief; And Hope, a phantom of the soul; And Life, a labour, void and brief; And Death, the despot of the whole! "The Complete Poems of Emily Jane Bronte", 1941 | Comme elle brille clair ! Avec quelle quiétude Je repose, baignée de sa lueur d’argent, Tandis que le Ciel et la terre me chuchotent : "Réveille-toi demain, mais pour cette nuit rêve." Viens-t’en, Imagination, ma fée chérie ! A ces tempes qui battent, donne un doux baiser, Et puis te penche sur ma couche solitaire Pourvoyeuse de paix et de félicité. Le monde se retire... Sombre monde, adieu ! Lugubre monde, cache-toi jusqu’à l’aurore : Le cœur que tu ne peux soumettre tout entier, Si tu tardes, devras te résister encore ! A ton amour, non, non, je ne veux point de part ; Ta haine ne saurait éveiller qu’un sourire ; Tes chagrins peuvent déchirer, tes torts meurtrir Mais tes ruses mensongères sont dérisoires ! Tandis que je contemple au-dessus de ma tête Les étoiles de cette mer mer libre d’orages, Je veux nourrir l’espoir que toute la détresse De la Création est contenue en toi ! Et voici quel sera mon rêve cette nuit : Je croirai que le ciel des sphères radieuses Poursuit à l’infini sa course lumineuse, Toujours jouissant d’une infinie félicité ; Je croirai qu’il n’est pas un seul monde là-haut, Aussi loin que ma vue se porte avec effort, Où jamais la Sagesse ait pu railler l’Amour Et la Vertu ramper aux pieds de l’Infamie ; Oh, sous les coups du Sort se tordant de souffrance, Le malheureux couvert de plaies ait dû sourire Pour déjouer la haine par sa patience Alors qu’en lui, sans cesse, se cabrait son cœur ; Où le Plaisir fatalement conduise au mal, Où la Raison s’épuise en vain à mettre en garde, Où la Candeur soit faible et la Trahison forte, Et la Joie le plus court chemin de la Douleur. Où la Paix soit l’engourdissement de la Peine, L’Espoir un fantôme de l’âme, La Vie, un labeur vide qui ne dure point, Et la Mort, sur eux tous, un Tyran souverain ! Traduction : Pierre Leyris, 1963 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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