Tu me quieres blanca - Alfonsina Storni (1892-1938)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
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Tu me quieres blanca - Alfonsina Storni (1892-1938)
Tu me quieres blanca - Tu me désires immaculée
Música: Luis María Serra Cantante: Marikena Monti
Voz : Valeria Roldán
Música: Luis María Serra Cantante: Marikena Monti
Voz : Valeria Roldán
Tú me quieres alba, me quieres de espumas, me quieres de nácar. Que sea azucena Sobre todas, casta. De perfume tenue. Corola cerrada . Ni un rayo de luna filtrado me haya. Ni una margarita se diga mi hermana. Tú me quieres nívea, tú me quieres blanca, tú me quieres alba. Tú que hubiste todas las copas a mano, de frutos y mieles los labios morados. Tú que en el banquete cubierto de pámpanos dejaste las carnes festejando a Baco. Tú que en los jardines negros del Engaño vestido de rojo corriste al Estrago. Tú que el esqueleto conservas intacto no sé todavía por cuáles milagros, me pretendes blanca (Dios te lo perdone), me pretendes casta (Dios te lo perdone), ¡me pretendes alba! Huye hacia los bosques, vete a la montaña; límpiate la boca; vive en las cabañas; toca con las manos la tierra mojada; alimenta el cuerpo con raíz amarga; bebe de las rocas; duerme sobre escarcha; renueva tejidos con salitre y agua: Habla con los pájaros y lévate al alba. Y cuando las carnes te sean tornadas, y cuando hayas puesto en ellas el alma que por las alcobas se quedó enredada, entonces, buen hombre, preténdeme blanca, preténdeme nívea, preténdeme casta. "El dulce daňo" - 1918 | Tu me désires telle l’aube, Tu me désires d’écumes, Tu me désires de nacre. Tu veux que je sois un lys Et surtout, chaste. Avec un parfum délicat, Une corolle close. Qu’aucun rayon de lune Ne m’ait caressée. Qu’aucune marguerite Ne se dise mon égale. Tu me désires comme la neige, Tu me désires immaculée, Tu me désires comme l’aube. Toi qui as eu tous Les calices à portée de main, Les lèvres violettes De fruits et de miels. Toi qui, au festin, Étais couvert de feuilles de vigne, Tu as compromis ton corps En festoyant avec Bacchus. Toi qui dans les jardins Noirs du Mensonge, Vêtu de rouge, Tu t’es précipité vers ta Ruine. Toi dont le corps Reste intact Par je ne sais encore Quel miracle, Tu me veux immaculée (Que Dieu te le pardonne) Tu me veux chaste (Que Dieu te le pardonne) Tu me veux comme l’aube ! Enfuis-toi vers les bois ; Pars à la montagne ; Lave-toi la bouche ; Vis dans des cabanes ; Touche avec tes mains La terre mouillée ; Alimente ton corps Avec la racine amère ; Bois l’eau des roches ; Dors sur le givre ; Lave tes vêtements Avec du salpêtre et de l’eau : Parle aux oiseaux Et lève-toi à l’aube. Et quand tes chairs Seront revenues normales, Et quand tu auras penché Sur elles ton âme Qui, dans les alcôves S’est retrouvée enchevêtrée, Alors, bonhomme, Tu pourras exiger que je sois immaculée, Tu pourras exiger que je sois comme la neige, Tu pourras exiger que je sois chaste. Traduction : Monique-Marie Ihry, 2020 |
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Gil Def- Admin
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