Frente al mar - Anelina Storni (1936-1972)
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Frente al mar - Anelina Storni (1936-1972)
Frente al mar - Face à la mer
Voz : José Francisco Diaz-Salado
Oh mar, enorme mar, corazón fiero De ritmo desigual, corazón malo, Yo soy más blanda que ese pobre palo Que se pudre en tus ondas prisionero. Oh mar, dame tu cólera tremenda, Yo me pasé la vida perdonando, Porque entendía, mar, yo me fui dando: «Piedad, piedad para el que más ofenda». Vulgaridad, vulgaridad me acosa. Ah, me han comprado la ciudad y el hombre. Hazme tener tu cólera sin nombre: Ya me fatiga esta misión de rosa. ¿Ves al vulgar? Ese vulgar me apena, Me falta el aire y donde falta quedo, Quisiera no entender, pero no puedo: Es la vulgaridad que me envenena. Me empobrecí porque entender abruma, Me empobrecí porque entender sofoca, ¡Bendecida la fuerza de la roca! Yo tengo el corazón como la espuma. Mar, yo soñaba ser como tú eres, Allá en las tardes que la vida mía Bajo las horas cálidas se abría... Ah, yo soñaba ser como tú eres. Mírame aquí, pequeña, miserable, Todo dolor me vence, todo sueño; Mar, dame, dame el inefable empeño De tornarme soberbia, inalcanzable. Dame tu sal, tu yodo, tu fiereza. ¡Aire de mar!... ¡Oh, tempestad! ¡Oh enojo! Desdichada de mí, soy un abrojo, Y muero, mar, sucumbo en mi pobreza. Y el alma mía es como el mar, es eso, Ah, la ciudad la pudre y la equivoca; Pequeña vida que dolor provoca, ¡Que pueda libertarme de su peso! Vuele mi empeño, mi esperanza vuele... La vida mía debió ser horrible, Debió ser una arteria incontenible Y apenas es cicatriz que siempre duele. | Oh mer, mer immense, cœur féroce D'un rythme inégal, mauvais cœur, Je suis plus doux que ce pauvre bâton Qui pourrit dans tes vagues prisonnières. Ô mer, donne-moi ta formidable colère, J'ai passé ma vie à pardonner, Parce que j'ai compris, mer, que je me donnais : "Pitié, pitié pour celui qui offense le plus". La vulgarité, la vulgarité me harcèle. Ah, la ville et l'homme m'ont acheté. Laisse-moi ta colère sans nom : Déjà cette mission rose me fatigue. Vois-tu le vulgaire ? Cet homme vulgaire m'afflige, Je manque d'air, et là où je manque, je reste, Je voudrais ne pas comprendre, mais je ne peux pas : C'est la vulgarité qui m'empoisonne. Je me suis appauvri parce que la compréhension me dépasse, Je m'appauvris parce que l'entendement étouffe, Bénie soit la force du rocher ! J'ai un cœur comme l'écume. Mer, j'ai rêvé d'être comme tu es, Là, dans les après-midi, quand ma vie Sous les heures chaudes s'ouvrait... Ah, j'ai rêvé d'être comme tu es. Regarde-moi ici, petit, misérable, Chaque douleur m'envahit, chaque rêve ; Mer, donne-moi, donne-moi l'effort ineffable Pour me rendre fier, inaccessible. Donne-moi ton sel, ton iode, ta férocité. Ô tempête ! ô orage ! ô colère ! Malheur à moi, je suis une épine, Et je meurs, ô mer, je succombe dans ma pauvreté. Et mon âme est comme la mer, voilà ce qu'elle est, Ah, la ville la pourrit et lui fait du tort ; Petite vie qui fait souffrir, Que je sois libéré de son poids ! Que mon effort s'envole, que mon espoir s'envole.... Ma vie a dû être horrible, Ce devait être une artère imparable Et c'est à peine une cicatrice qui fait toujours mal. Traduction : --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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