La Chimera - Dino Campana (1885-1932)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
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La Chimera - Dino Campana (1885-1932)
La Chimera - La Chimère
Voce : Luigi Maria Corsanico
Non so se tra roccie il tuo pallido Viso m'apparve, o sorriso Di lontananze ignote Fosti, la china eburnea Fronte fulgente o giovine Suora de la Gioconda : O delle primavere Spente, per i tuoi mitici pallori O Regina o Regina adolescente : Ma per il tuo ignoto poema Di voluttà e di dolore Musica fanciulla esangue, Segnato di linea di sangue Nel cerchio delle labbra sinuose, Regina de la melodia : Ma per il vergine capo Reclino, io poeta notturno Vegliai le stelle vivide nei pelaghi del cielo, Io per il tuo dolce mistero Io per il tuo divenir taciturno. Non so se la fiamma pallida Fu dei capelli il vivente Segno del suo pallore, Non so se fu un dolce vapore, Dolce sul mio dolore, Sorriso di un volto notturno : Guardo le bianche rocce le mute fonti dei venti E l'immobilità dei firmamenti E i gonfii rivi che vanno piangenti E l'ombre del lavoro umano curve là sui poggi algenti E ancora per teneri cieli lontane chiare ombre correnti E ancora ti chiamo ti chiamo Chimera. Canti Orfici, 1914 | Ne sait si entre les roches ton pâle Visage m’apparut, ou sourire De lointains ignorés Tu fus, la pente éburnéenne Du front flamboyant ou jeune Sœur de la Joconde : Ou des printemps Eteints, par tes mythiques pâleurs Ou Reine ô Reine adolescente : Mais par ton poème ignoré De volupté et de douleur Musique enfin exsangue, Marqué de lignes de sang Au cercle des lèvres sinueuses, Reine de la Mélodie : Mais par le front virginal Incliné, moi poète nocturne Je veillai les étoiles vives dans les abysses du ciel, Moi par ton doux mystère Moi pour ton devenir taciturne. Ne sais si la flamme pâle Fut des cheveux le vivant Signe de sa pâleur, Je ne sais si ce fut une douce vapeur, Douce sur ma douleur, Sourire d’une figure nocturne : Je regarde les blanches roches les muettes sources des vents Et l’immobilité des firmaments Et les ruisseaux gonflés qui vont pleurant Et l'ombre du labeur humain courbée là sur les glacés versants Et encore par de tendres ciels lointains claires ombres courant Et encore je t’appelle je t’appelle Chimère. Traduction : Irène Gayraud et Christophe Mileschi, 2016 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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