Seefahrt - Johann Wolfgang Goethe (1749-1832)
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Seefahrt - Johann Wolfgang Goethe (1749-1832)
Seefahrt - Navigation Rezitation: Cornelia Kühn-Leitz |
Taglang nachtlang stand mein Schiff befrachtet Günst’ger Winde harrend saß mit teuren Freunden - Mir Geduld und guten Mut erzechend – Ich im Hafen. Und sie wurden mit mir ungedultig: Gerne gönnen wir die schnellste Reise, Gern die hohe Fahrt dir; Güterfülle Wartet drüben in den Welten deiner, Wird Rückkehrendem in unsern Armen Lieb’ und Preis dir. Und am frühen Morgen ward’s Getümmel, Und dem Schlaf entjauchzt’ uns der Matrose, Alles wimmelt, alles lebet, webet, Mit dem ersten Segenshauch zu schiffen. Und die Segel blühen in dem Hauche, Und die Sonne lockt mit Feuerliebe; Ziehn die Segel, ziehn die hohen Wolken, Jauchzen an dem Ufer alle Freunde Hoffnungslieder nach im Freudetaumel Reisefreuden wähnend wie des Einschiffmorgens Wie der ersten hohen Sternennächte. Aber gottgesandte Wechselwinde treiben Seitwärts ihn der vorgesteckten Fahrt ab, Und er scheint sich ihnen hinzugeben, Strebet leise sie zu überlisten, Treu dem Zweck auch auf dem schiefen Wege. Aber aus der dumpfen grauen Ferne Kündet leise wandelnd sich der Sturm an, Drückt die Vögel nieder auf’s Gewässer, Drückt der Menschen schwellend Herze nieder; Und er kommt. - Vor seinem starren Wüten Streckt der Schiffer weis’ die Segel nieder; Mit dem angsterfüllten Balle spielen Wind und Wellen. Und an jenem Ufer drüben stehen Freund’ und Lieben, beben auf dem Festen: Ach, warum ist er nicht hiergeblieben! Ach, der Sturm! Verschlagen weg vom Glücke Soll der Gute so zu Grunde gehen? Ach, er sollte, ach, er könnte! Götter! Doch er stehet männlich an dem Steuer. Mit dem Schiffe spielen Wind und Wellen, Wind und Wellen nicht mit seinem Herzen. Herrschend blickt er auf die grimme Tiefe Und vertrauet, scheiternd oder landend, Seinen Göttern. 1776 | Pendant des jours et des nuits, mon bateau chargé est resté à l’ancre, Moi, guettant des vents propices, j’attendais avec de bons amis, Trinquant à la patience et à la bonne humeur, Dans une auberge du port. Eux étaient deux fois plus impatients : « Nous sommes heureux pour toi de ce très prompt voyage, Et de cette grande traversée ; abondance de biens T’attendent dans les mondes, là-bas, de l’autre côté. Lorsque tu reviendras, tu trouveras dans nos bras Nos louanges, notre amour." Et au petit matin ce fut un grand tumulte ; Et le matelot nous tire du sommeil en hurlant de bonheur : Tout grouille, tout vit, tout s’entrecroise Pour embarquer à la première brise bienfaitrice. Et les voiles s’épanouissent dans la brise, Et le soleil nous séduit d’un feu d’amour ; Les voiles passent, comme les hauts nuages, Sur la berge tous les amis chantent allègrement Des chansons d’espérance dans le joyeux tumulte, Songeant à des joies de voyage, comme le matin de l’embarquement, Ou des premières nuits sous la voûte étoilée. Mais les vents changeant envoyés par les dieux Le détournement de la route prévue, Et il semble s’abandonner à eux Tente discrètement de les vaincre par ruse, Fidèle à son but même sur cette voie oblique. Mais voici que de l’horizon gris et lourd S’annonce, à pas furtifs, une tempête Rabattant les oiseaux sur les eaux, Rabattant le cœur palpitant des hommes ; Et soudain elle est là. Face à sa rage obtuse Le marinier amène sagement ses voiles ; Les vagues et le vent Jouent avec cette balle envahie par la peur. Et là-bas sur la rive se tiennent Les amis et les chers, tremblants sur le sol ferme : "Ah, pourquoi n’est-il pas resté ici ? Ah, la tempête ! Faut-il donc que ce brave, Chassé loin de la Fortune, aille périr ainsi ? Ah, il devrait, ah, il pourrait ! Ô Dieux !" Mais lui reste debout, viril, au gouvernail, Son bateau est le jouet des vagues et du vent, Les vagues et le vent ne jouent point de son cœur, Il jette un regard de seigneur sur l’abîme farouche, Et se fie, pour échouer ou pour toucher au port, A ses dieux. Traduction : Jean-Pierre Lefebvre, 1995 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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