La sauterelle - Maurice Rollinat
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La sauterelle - Maurice Rollinat
L'HOMME ET LA NATURE LE MONDE ANIMAL |
La sauterelle "Les Névroses" - 1883 Maurice Rollinat Sa tête a l’air d’être en bois peint, Malgré ses mandibules moites ; Elle a l’œil gros comme un pépin. Pareille aux bêtes en sapin, Mouton, cheval, bœuf et lapin, Que les enfants ont dans des boîtes, Sa tête a l’air d’être en bois peint, Malgré ses mandibules moites. Grise, elle a les ailes doublées De rouge antique ou de bleu clair Qu’on entrevoit dans ses volées Brusques, ronflantes et tremblées. Verte, ses jambes endiablées Sont aussi promptes que l’éclair ; Grise, elle a les ailes doublées De rouge antique ou de bleu clair. Elle saute sans nul effort Les ruisselets et les ornières ; Et son coup de cuisse est si fort Qu’elle semble avoir un ressort. Puis, quand elle a pris son essor Autour des trous et des marnières, Elle saute sans nul effort Les ruisselets et les ornières. La toute petite grenouille La regarde et croit voir sa sœur, Au bord du pacage qui grouille De fougères couleur de rouille. Dans sa rigole où l’eau gargouille, Sur son brin de jonc caresseur, La toute petite grenouille La regarde et croit voir sa sœur. Elle habite loin des marais, Sous la feuillée, au pied du chêne ; Dans les clairières des forêts, Sur le chaume et dans les guérets. Aux champs, elle frétille auprès Du vieil âne tirant sa chaîne ; Elle habite loin des marais, Sous la feuillée auprès du chêne. Nids de taupes et fourmilières, Champignon rouge et caillou blanc, Le chardon, la mousse et les lierres Sont ses rencontres familières. Sur les brandes hospitalières, Elle vagabonde en frôlant Nids de taupes et fourmilières, Champignon rouge et caillou blanc. Quand le soleil a des rayons Qui sont des rires de lumière, Elle se mêle aux papillons Et cliquette avec les grillons ; Elle abandonne les sillons Et les abords de la chaumière, Quand le soleil a des rayons Qui sont des rires de lumière. Cheminant, sautant, l’aile ouverte Elle va par monts et par vaux, Et voyage à la découverte De quelque pelouse bien verte : En vain, elle a plus d’une alerte Parmi tant de pays nouveaux, Cheminant, sautant, l’aile ouverte, Elle va par monts et par vaux. Son chant aigre est délicieux Pour l’oreille des buissons mornes. C’est l’acrobate gracieux Des grands vallons silencieux. Les liserons sont tout joyeux En sentant ses petites cornes ; Son chant aigre est délicieux Pour l’oreille des buissons mornes. Cauchemar de l’agriculteur, Tu plairas toujours au poète, Au doux poète fureteur, Mélancolique observateur. Beau petit insecte sauteur, Je t’aime des pieds à la tête : Cauchemar de l’agriculteur, Tu plairas toujours au poète ! Autres textes du même auteur Ballade de l'arc-en-ciel Balzac Chanson d'automne Chopin Journée de printemps L’écrevisse L’écureuil La biche La chèvre La grande cascade La mare aux grenouilles La morte La musique La neige La pipe La plaine La pluie La vipère Le bon fou Le champ de chardons Le convoi funèbre Le crapaud Le facteur rural Le forgeron Le lézard Le lièvre Le petit renardeau Le pivert Le rasoir Le rossignol Le saule Le silence Le silence des morts Le vent d'été Les arbres Les chauve-souris Les cloportes Les corbeaux Les deux bouleaux Les genêts Les papillons Les yeux bleus Ma vieille canne Ma vieille pipe Magie de la nature Mes girouettes Pendant la pluie Réponse d'un sage Tempête obscure |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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