COUPS DE COEUR POETIQUES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Il tramonto della luna - Giacomo Leopardi (1798-1837)

Aller en bas

Il tramonto della luna - Giacomo Leopardi (1798-1837) Empty Il tramonto della luna - Giacomo Leopardi (1798-1837)

Message  Gil Def Sam 18 Mai - 18:05

  Il tramonto della luna - Giacomo Leopardi (1798-1837) 989837  Il tramonto della luna - Giacomo Leopardi (1798-1837) 989837  Il tramonto della luna - Giacomo Leopardi (1798-1837) 989837  


Il tramonto della luna - Giacomo Leopardi (1798-1837) Italie12

Giacomo LEOPARDI
1798-1837

Il tramonto della luna - Giacomo Leopardi (1798-1837) Leopar11



Il tramonto della luna - Le coucher de la lune


Voce : Maurizio Marota




Quale in notte solinga,
sovra campagne inargentate ed acque,
là 've zefiro aleggia,
e mille vaghi aspetti
e ingannevoli obbietti
fingon l'ombre lontane
infra l'onde tranquille
e rami e siepi e collinette e ville;
giunta al confin del cielo,
dietro Apennino od Alpe, o del Tirreno
nell'infinito seno
scende la luna; e si scolora il mondo;
spariscon l'ombre, ed una
oscurità la valle e il monte imbruna;
orba la notte resta,
e cantando, con mesta melodia,
l'estremo albor della fuggente luce,
che dianzi gli fu duce,
saluta il carrettier dalla sua via;

tal si dilegua, e tale
lascia l'età mortale
la giovinezza. In fuga
van l'ombre e le sembianze
dei dilettosi inganni; e vengon meno
le lontane speranze,
ove s'appoggia la mortal natura.
Abbandonata, oscura
resta la vita. In lei porgendo il guardo,
cerca il confuso viatore invano
del cammin lungo che avanzar si sente
meta o ragione; e vede
che a se l'umana sede,
esso a lei veramente è fatto estrano.

Troppo felice e lieta
nostra misera sorte
parve lassù, se il giovanile stato,
dove ogni ben di mille pene è frutto,
durasse tutto della vita il corso.
Troppo mite decreto
quel che sentenzia ogni animale a morte,
s'anco mezza la via
lor non si desse in pria
della terribil morte assai più dura.
D'intelletti immortali
degno trovato, estremo
di tutti i mali, ritrovàr gli eterni
la vecchiezza, ove fosse
lncolume il desio, la speme estinta,
secche le fonti del piacer, le pene
maggiori sempre, e non più dato il bene.

Voi, collinette e piagge,
caduto lo splendor che all'occidente
inargentava della notte il velo,
orfane ancor gran tempo
non resterete; che dall'altra parte
tosto vedrete il cielo
imbiancar novamente, e sorger l'alba:
alla qual poscia seguitando il sole,
e folgorando intorno
con sue fiamme possenti,
di lucidi torrenti
inonderà con voi gli eterei campi.
Ma la vita mortal, poi che la bella
giovinezza sparì, non si colora
d'altra luce giammai, nè d'altra aurora.
Vedova è insino al fine; ed alla notte
che l'altre etadi oscura,
segno poser gli Dei la sepoltura.






Telle dans la nuit déserte,
Sur les campagnes argentées, sur les eaux,
Là où flotte la brise,
Où font jouer les ombres lointaines
Mille formes indécises,
Mille choses trompeuses,
Parmi les ondes calmes
Et les bocages, les collines, les fermes ;
Touchant aux confins du ciel,
Derrière l’Apennin, les Alpes, ou dans le sein
Immense de la mer Tyrrhénienne
Descend la lune, et le monde s’éteint ;
S’enfuient les ombres, et une seule
Obscurité voile les cimes et la vallée.
Aveugle demeure la nuit,
Et chantant un chant de nostalgie,
Le charretier salue la dernière blancheur
De la lueur fuyante
Qui lui était avant guide sur sa route ;

Telle se défait
La jeunesse, elle abandonne ainsi
L’âge mortel. Fuyantes
S’en vont les ombres et les formes
Des chères illusions, s’évanouissent
Les espérances lointaines
Où se repose la nature mortelle.
Obscure, abandonnée
Reste la vie. Plongeant en elle son regard,
Eperdu, le voyageur cherche en vain
Le but ou la raison du long chemin
Qu’il pressent devant lui, et découvre
Qu’à lui cette demeure est étrangère
Comme lui l’est désormais pour elle.

Trop heureux ou trop gai
Notre sort misérable
Aurait paru là-haut si la jeunesse,
Où chaque bien de mille peines est le fruit,
Avait duré tout le cours de la vie,
Et trop douce la loi
Qui gouverne la mort des vivants,
Si ne la précédait encore
La moitié du chemin,
bien plus dure que la terrible mort.
Digne invention
D’esprits immortels, comble
De tous les maux, les Eternels ont découvert
La vieillesse  où fut indemne
Le désir, éteinte l’espérance
Sèches les sources du plaisir, et les peines
Toujours plus grandes, et le bien refusé.

Vous, collines et plages,
Passée la splendeur qui vers l’occident
Argentait le voile de la nuit,
Vous ne resterez pas orphelines
Longtemps encore : à l’opposé bientôt
Vous pourrez voir le ciel
Blanchir une nouvelle fois, et sourdre l’aube ;
Et le soleil, en la suivant alors,
Fulgurant à l’entour
De ses flammes puissantes,
Inondera de torrents lumineux
Vous-mêmes et les champs de l’éther.
Mais cette vie mortelle, quand la belle
Jeunesse a disparu, jamais ne se colore
Ou d’une autre lumière ou d’une aube nouvelle.
Elle est veuve jusqu’au terme, et à la nuit
Qui obscurcit les autres âges
Les dieux ont mis pour signe le tombeau.


Traduction : Michel Orcel, 1981




Autres textes du même auteur :

A se stesso - A soi-même
A Sylvia - A Sylvia
Alla Luna - A la lune
Il passero solitario - Le passereau solitaire
L'infinito - L'infini
La quiete dopo la tempesta - Le calme après la tempête
Le ricordanze - Les souvenirs
Ultimo canto di Saffo - Le dernier chant de Sappho






_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
Gil Def
Admin

Masculin
Nombre de messages : 6806
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum